Keely Shaw, Para cyclisme

Pour la paracycliste Keely Shaw, l’année 2018 a été « tourbillonnante ».

Lors des championnats du monde de paracyclisme sur piste UCI à Rio de Janeiro en mars, la cycliste basée à Saskatoon s’est classée cinquième – un record personnel – dans l’épreuve de poursuite individuelle. À peine 12 mois plus tard, elle remportait sa première médaille au Championnat du monde : l’argent.

L’ascension jusqu’au podium a été fulgurante : Keely Shaw a seulement commencé la compétition en 2017. « Je n’ai jamais imaginé que je me retrouverais sur la scène internationale dès ma première année de compétition », avoue-t-elle.

Ses rêves sportifs n’ont pas toujours porté sur le cyclisme. En grandissant, elle était une adepte de volleyball, de badminton et de motocross et excellait au hockey, sport qu’elle prévoyait pratiquer à un haut niveau.

En 2009, alors qu’elle effectuait des travaux agricoles à cheval, comme elle l’avait fait à de nombreuses reprises, son cheval s’est emballé et l’a lourdement projetée au sol.

Tout le monde pensait que l’adolescente de 15 ans souffrait d’une commotion cérébrale, mais des examens ont révélé la rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau. Shaw a passé plusieurs journées dans le coma dans un hôpital de Régina et des mois dans un programme intensif de réadaptation physique. Malgré un traitement de longue haleine, la moitié gauche de corps est demeurée partiellement paralysée.

Du jour au lendemain, ma vie a été complètement bouleversée. « Dans le meilleur des scénarios, être une adolescente de 15 ans est parfois compliqué, alors imaginez quand votre vie est totalement chamboulée », confie Shaw.

Durant ma convalescence, « j’ai vécu une crise d’identité, se remémore-t-elle. Je ne pouvais plus jouer au hockey à un haut niveau et comme la moitié de mon corps ne fonctionnait plus vraiment comme avant, je savais que je ne pourrais plus jamais y arriver. »

Shaw a découvert le cyclisme en 2013, alors qu’elle cherchait le meilleur moyen de se rendre à l’Université de Saskatchewan où elle étudiait alors. Elle a adoré l’expérience et a donc décidé d’en faire son nouveau sport de compétition. Pour célébrer l’obtention de son baccalauréat, elle s’est acheté un bon vélo de route en cadeau.

« Dès que j’ai enfourché ce vélo, il y a eu un déclic. Réaliser ce dont mon corps était capable, malgré ses limitations, a changé ma vie. »

Son passage de cycliste amateur à membre de la Prochaine génération de l’Équipe Canada a été extrêmement rapide – et onéreux.

« Lorsque j’ai décidé de réaliser ce rêve, je sortais de l’université depuis un an et je me préparais à amorcer ma maîtrise. Je n’avais pas les moyens de me payer un entraîneur ni d’acheter l’équipement dont j’avais besoin pour m’entraîner à un haut niveau, indique-t-elle. L’appui financier de l’initiative ImagiNation destiné au programme Prochaine génération a levé cet obstacle et m’a permis de poursuivre à la fois mes études et ma pratique sportive. »

En cyclisme, l’équipement est loin d’être bon marché. Le prix d’un vélo de compétition peut varier de 4 000 à 18 000 dollars.

« Les choses ont tendance à être plus compliquées pour les para-athlètes, explique Shaw. Pour être adapté à notre handicap, notre équipement nécessite des modifications ou l’aide de spécialistes. Le financement que j’ai reçu m’a permis d’acquérir l’équipement dont j’avais besoin pour concourir en toute sécurité tout en poursuivant mes études et minimiser mon stress financier. »

L’objectif de Shaw est clair : en premier lieu, participer aux Jeux paralympiques, puis poursuivre mon ascension.

« Aux Jeux paralympiques, je vise une médaille d’or et un record du monde », déclare-t-elle avec assurance.

 

Keely Shaw sur une vélo