Anton Jacobs-Webb, para-hockey sur glace

Anton Jacobs-Webb admet qu’il ne connaissait pas grand chose au para-hockey sur glace jusqu’à ce qu’il rencontre au hasard quelques paralympiens.

À Williamswood, en Nouvelle-Écosse, où il a grandi, il jouait au hockey dans la rue avec ses camarades et voisins et, l’hiver venu, les jeunes se rendaient jouer sur l’étang gelé.  C’est à peu près là que s’arrêtaient ses prouesses en matière de hockey.

« Je n’ai jamais joué au hockey debout en tant que membre d’une ligue », avoue-t-il. « Je peux patiner, mais je suis loin d’être le meilleur patineur. »

Né avec la jambe gauche plus courte que la droite, Anton porte une prothèse depuis la naissance. Il a subi plusieurs chirurgies, y compris une chirurgie en 2012 qui consistait à enlever son genou et à tourner son pied, de façon à ce que son talon se bloque dans sa prothèse et serve de charnière.

Lorsque lui et sa famille ont déménagé dans la région d’Ottawa-Gatineau, son prothésiste l’a mis en contact avec Hervé Lord, athlète en para-hockey sur glace et trois fois paralympien. En cadeau, Hervé Lord a donné au jeune Anton une poignée de photos autographiées de l’équipe nationale de para-hockey sur glace.

Et c’est ce qui a suscité son intérêt pour ce sport. Il s’est joint à des équipes du club local et a commencé à compétitionner dans l’Est de l’Ontario et l’Ouest du Québec.

« Puis, je suis devenu membre de l’équipe provinciale du Québec et j’ai rencontré Jean Labonté », dit-il.

Jean Labonté, ancien capitaine de l’équipe nationale de para-hockey sur glace, l’a aidé à découvrir sa passion, allant même jusqu’à le conduire à Montréal pour qu’il prenne part aux camps d’entraînement.

À partir de là, il a excellé. Maintenant âgé de 19 ans, Anton s’est taillé une place au sein de l’équipe nationale.

Quoiqu’il vise les Jeux paralympiques d’hiver de 2022 à Beijing, Anton, qui aimerait faire carrière en ingénierie, essaie toujours d’avoir un bon équilibre entre l’école, le travail et le sport.

Ses coéquipiers étant dispersés à travers le pays, chaque athlète doit s’entraîner individuellement avant de rejoindre les autres membres de l’équipe dans les camps d’entraînement, en moyenne une semaine par mois.

Le financement de ProchaineGén aide Anton à rester concentré sur ses objectifs paralympiques.

« Obtenir du financement signifie que je ne suis pas obligé de prendre un emploi à temps partiel en plus d’étudier et de m’entraîner. L’été, je travaille comme mécanicien de vélo mais autrement, je me concentre sur mes études et sur le hockey. »

« Le montant d’argent dont tu disposes pour t’entraîner a un impact direct sur tes résultats », ajoute-t-il. Mais ce n’est pas toujours facile.

« D’habitude, quand je m’entraîne, je m’entraine au gymnsase de l’école simplement parce que ça me permet de gagner du temps. Mais ce gymnase est fermé la fin de semaine, alors je dois trouver un autre endroit où aller. Il m’a donc fallu m’abonner ailleurs, mais cela représente des coûts supplémentaires. »

L’athlète reconnaît aussi l’impact du programme ProchaineGén et du financement chez les jeunes athlètes pour renforcer le Mouvement paralympique.

« Le nombre d’athlètes d’élite que nous obtenons pour représenter le Canada dépend directement du nombre de personnes qui en viennent à pratiquer un parasport au départ », dit-il. « Et c’est ça qu’il nous faut. »