Benoît Huot a trouvé tôt dans la vie sa ‘raison d’être’

Le sport a défini la personne que je suis aujourd’hui
Thumbnail

 

MONTRÉAL – C’était en 2000. Sydney, Australie. Benoît Huot avait 14 ans. En marchant avec l’équipe canadienne devant 100 000 spectateurs dans le Stade olympique pour la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques, son rêve de représenter son pays devenait réalité.
Environ deux semaines plus tard, quand il a atterri de retour chez-lui à Montréal, il a compris que sa mission dans la vie allait commencer.

« J’étais un peu frustré après Sydney parce que même si l’équipe avait bien fait et que j’avais bien fait individuellement, personne au Canada n’avait vu en fait les athlètes produire », a dit Huot. « Cela a été un point tournant dans ma carrière. Non seulement avais-je maintenant des objectifs personnels, mais c’était important pour moi de faire partie du mouvement, d’éduquer les gens sur ce que sont les Jeux paralympiques. »

Né avec un pied bot, Huot avait d’abord comme idole Patrick Roy, mais il a éventuellement changé ses patins pour un Speedo. Il a commencé à nager à huit ans au Club de natation Seahorse de Longueuil et il a participé à sa première compétition deux ans plus tard.

Aujourd’hui, la remarquable carrière d’Huot comme excellent nageur de paranatation et extraordinaire communicateur est soulignée à Montréal. Il a officiellement annoncé la fin de sa carrière compétitive à 35 ans, après 20 ans dans l’équipe nationale.

Il a participé à cinq Jeux paralympiques et récolté 20 médailles (neuf d’or, cinq d’argent et six de bronze). Il a été porte-drapeau du Canada lors de la cérémonie de fermeture à Londres 2012.

En six présences aux championnats du monde de paranatation de l’IPC, Huot a accumulé 27 médailles – neuf d’or, 13 d’argent et cinq de bronze. En trois participations aux Jeux du Commonwealth, il a remporté une médaille d’or, deux d’argent et une de bronze. Aux Jeux du Commonwealth 2018, il a été chef de mission adjoint du Canada.

Dans sa catégorie S10, Huot détient toujours le record du monde du 400m QNI en petit bassin, un des plus de 60 records du monde qu’il a abaissés au cours des années. Il détient aussi présentement cinq records individuels canadiens en grand bassin et huit records nationaux en petit bassin.

« Cela a été un grand honneur de représenter le Canada et de porter la feuille d’érable », dit-il. « Vivre votre passion pendant aussi longtemps, cela a été une grande aventure. »

Entre ses entraînements matinaux et ses voyages globaux, Huot a aussi poli ses habiletés en communication et dans les médias sociaux pour devenir un gourou des médias pour le sport paralympique. Couramment bilingue, Huot a été le ‘gars à voir’’ pour l’équipe nationale quand elle avait besoin de transmettre un message complet sur la paranatation, les Jeux paralympiques et le sport paralympique.

Les médias ont rapidement remarqué son charme, son éloquence et son intelligence. Il a animé une émission de radio quatre soirs par semaine à Radio-Canada et il était un invité populaire à RDS. Il a été un analyste pour la couverture de Radio-Canada des championnats du monde de natation de la FINA, un invité à la populaire émission de télévision du Québec ‘Tout le monde en parle’ et a fait partie de l’équipe de diffusion de la couverture du consortium médiatique du Comité paralympique canadien pour les Jeux paralympiques d’hiver de 2014 et 2018.

Outre son nombre énorme de suiveurs dans les médias sociaux, Huot a rapidement côtoyé des olympiens comme Alexandre Despatie et Alex Bilodeau comme les athlètes de haute performance les plus connus dans sa province d’origine. Cette exposition a été rapidement transmise au restant du pays.

« Comment le mouvement s’est développé au cours des 20 dernières années est probablement ce qui me rend le plus fier », a dit Huot, nommé dans l’Ordre du Canada en reconnaissance de ses réalisations sportives et de son travail comme ambassadeur du parasport en 2016. 

« Je pars en paix, sachant que le mouvement n’a jamais été en meilleure position. Il y a un grand héritage en termes d’athlètes et de développement et maintenant plus de gens que jamais regardent les Jeux. Et ils peuvent les regarder en direct à la télévision dans plusieurs pays à travers le monde et en ligne. »
Il n’a pas fallu beaucoup de temps avant que son travail infatigable sur et hors de la surface de jeu n’influence d’autres athlètes dans les mondes paralympiques et olympiques. 

« Benoît a été un excellent mentor pour moi », a dit Nicolas-Guy Turbide, âgé de 22 ans, paranageur de l’année de Natation Canada pour 2018. « Il a été le meilleur guide que je pouvais espérer pour m’établir dans le monde compétitif. » 

Alors qu’il se prépare pour le prochain chapitre de sa vie, Huot a hâte de poursuivre sa mission comme mentor paralympique, enseignant et communicateur. Tard l’an dernier, lui et sa partenaire Annie Couture sont devenus les fiers parents de leur fille Mila. Huot étudie aussi pour sa maîtrise à l’Université Queen’s. 

« Le sport a défini la personne que je suis aujourd’hui », dit-il. « Il m’a donné de la discipline, de la détermination et de la motivation. Le sport est la meilleure école de vie. J’ai beaucoup à redonner à la prochaine génération. Je veux aider les athlètes à atteindre leurs objectifs, leurs rêves. »

Et à quoi ressemblerait Mission accomplie pour Huot dans sa post-carrière d’athlète?

« Le rêve ultime est de voir qu’une médaille d’or paralympique vaut la même chose aux yeux du monde que la médaille d’or olympique. »