TORONTO – Danielle Ellis, capitaine de l’équipe féminine de volleyball assis du Canada, n’oubliera jamais les émotions qu’elle a ressenties lorsqu’elle a participé au tout premier camp d’entraînement de ce sport en 2008 avec l’équipe nationale de volleyball assis.
Danielle Ellis, qui a perdu la moitié de sa jambe droite lorsqu’elle était nourrisson en raison du cancer, était une joueuse de volleyball talentueuse à l’école secondaire. Elle ne connaissait pas l’existence du parasport à l’époque. En 2008, Volleyball Canada a annoncé l’ajout du volleyball assis féminin à son programme.
Cette année-là, Danielle a participé au tout premier camp d’entraînement de l’équipe nationale.
« C’était incroyable », affirme cette femme de 31 ans originaire de Langley, en Colombie-Britannique. « Je ne connaissais rien à ce sport, je n’avais jamais vu personne en jouer. Comme j’ai grandi en ne pratiquant que des sports non adaptés, j’étais un peu hésitante.
Je me demandais pourquoi je devais changer. »
Danielle Ellis a ainsi découvert un sport « super amusant » à cadence rapide et elle était intriguée par l’idée de participer à quelque chose de nouveau. Il y avait aussi de nouveaux défis à relever, en particulier l’importance d’utiliser ses mains à la fois pour se déplacer sur le terrain et pour frapper le ballon et faire des passes.
Équipe Canada a vécu des moments difficiles au cours des premières années et en 2011, elle n’a pas réussi à se qualifier pour les Jeux paralympiques de Londres 2012. C’est à ce moment-là que Danielle a fait le choix difficile de prendre du recul par rapport au sport. Elle n’est revenue qu’en 2016.
« J’ai trouvé la situation difficile (de ne pas nous qualifier pour les Jeux) », raconte-t-elle. « Je jouais depuis quatre ans, j’étais très jeune. Je n’ai jamais pensé que je deviendrais athlète. Me joindre à l’équipe en 2008 a représenté un grand changement pour moi et je vivais des moments difficiles sur le plan de la santé mentale. »
En 2015, les Canadiennes ont réalisé leur premier grand exploit et ont remporté la médaille de bronze aux Jeux parapanaméricains de Toronto, ce qui leur a permis de se qualifier pour Rio 2016. Forte d’une nouvelle perspective, Danielle Ellis s’est jointe à l’équipe canadienne pour sa participation aux Jeux, où elle s’est classée septième.
Danielle attribue à Nicole Ban, l’entraîneuse actuelle de l’équipe nationale et ancienne joueuse professionnelle, le mérite d’avoir fait progresser le jeu de l’équipe canadienne. Depuis sa nomination comme entraîneuse principale en 2014, l’équipe s’améliore constamment. Elle a notamment obtenu une quatrième place à Tokyo 2020 et une médaille d’argent aux Championnats du monde de 2022.
« Elle travaille énormément », souligne Danielle à propos de son entraîneuse. « Elle fait progresser le sport vers l’avenir. Elle n’utilise pas les mêmes stratégies qui ont fonctionné pour d’autres équipes. Sa méthode d’entraînement est adaptée à notre équipe et à ce qui nous permettra de nous améliorer. »
Aux Championnats du monde de l’année dernière à Sarajevo, le Canada s’est incliné 3-2 en finale après un maximum de cinq manches. Cette médaille est historique pour le Canada, mais en même temps, se sentir aussi près de la victoire a mis l’équipe en appétit. Par ailleurs, seule la première place de ce tournoi garantissait une participation aux Jeux paralympiques de 2024.
« Nous étions très émues aux Championnats du monde », confie Danielle, désignée joueuse la plus utile aux qualifications pour les Jeux paralympiques de 2020 qui se sont déroulées à Halifax. « Il faut travailler so fort et si longtemps pour obtenir une médaille. Il était difficile d’accepter la médaille d’argent. Tout ce que l’on veut, comme athlète, c’est la médaille d’or et on se bat tous les jours pour l’obtenir. Cela nous a endurcies et nous travaillons plus fort que jamais pour les Jeux de Paris. »
En 2019, Danielle Ellis a été nommée capitaine de l’équipe nationale canadienne. Malgré la pandémie et la répartition des membres de l’équipe nationale partout au pays, Danielle est le lien qui unit l’équipe qui compte de nombreuses joueuses chevronnées. Parmi les membres de l’équipe actuellement, treize ont participé aux Championnats du monde et de ces treize, dix ont participé aux Jeux paralympiques de 2020.
« C’est merveilleux de pouvoir compter sur la confiance des autres joueuses. », souligne-t-elle. « Il y a eu des moments où je me suis demandé si j’avais vraiment le profil pour réussir.
Puis je me suis dit qu’il y avait certainement une bonne raison pour que je sois là et pour qu’on m’ait choisie. »
