Des abris anti-aériens aux Jeux paralympiques: Garett Hickling a vécu l’évolution du rugby en fauteuil roulant

Un des sept intronisés au Temple de la renommée paralympique canadien

Le premier championnat du monde de rugby en fauteuil roulant a eu lieu à Nottwill, en Suisse, en 1995. Une des jeunes vedettes d’Équipe Canada cette année-là était Garett Hickling, âgé de 25 ans, qui est devenu une légende dans le sport.

 

 

Avec 100 % des hôtels accessibles aux fauteuils roulants encore rares dans ces années-là, les Canadiens ont été hébergé dans un abri anti-aérien suisse près du centre de réadaptation local et ont dormi dans des lits de camp.

« Nous devions franchir de grosses portes d’acier gardés par des agents en arme », a dit Hickling, un des sept intronisés au Temple de la renommée paralympique canadien cet automne.  

« C’était très différent à l’époque. Tout le monde jouait dans son fauteuil de tous les jours, le ballon roulait beaucoup sur le sol. Mais je savais déjà que c’était un grand sport. Il était divertissant et il évoluerait. »

Plus tard aux Jeux paralympiques de 2012 à Londres, devant des gradins remplis par plus de 9000 personnes au Basketball Arena. Hickling, le porte-drapeau du Canada lors de la cérémonie d’ouverture, a conclu sa remarquable carrière en gagnant sa deuxième médaille paralympique d’argent. 

Entre les deux, il y a eu beaucoup de succès et quelques résultats crève-coeur. En dehors du court, Hickling était calme et modeste, mais sur le terrain de jeu il était un joueur combattant qui terrorisait les adversaires avec son goût pour les puissants lancers et les bagarres pour le ballon.

Cette approche robuste a provoqué un nombre élevé de blessures pour Hickling, dont une opération de 10 heures pour un réalignement du cou en 2005, des triceps gauches déchirés en 2008 et une séparation de l’épaule droite en 2011.

Hickling a joué pour le Canada dans cinq Jeux paralympiques, avec la médaille d’argent en 1996 quand le rugby en fauteuil roulant était un sport en démonstration. À partir de là le sport a décollé, obtenant plus de statut dans plusieurs programmes paralympiques à travers le globe. Le développement des joueurs devenait plus sophistiqué et professionnel et l’équipement était scientifiquement construit pour la force et la vitesse.

Hickling et les Canadiens ont été les pionniers de ces évolutions dans le sport et se sont maintenus comme des puissances avec la médaille d’argent en 2004 suivie par celle de bronze aux Jeux de Beijing en 2008.

Au tout premier championnat du monde en Suisse, le Canada a perdu contre les Américains en finale. Le pays a ensuite obtenu la médaille de bronze en 1998 à Toronto et celle d’or en 2002 à Gothenburg, en Suède. Dans ces trois championnats du monde, Hickling s’est établi comme le meilleur joueur au monde, remportant chaque fois le titre de joueur par excellence du tournoi.

Pourtant il a fallu cinq ans avant que Hickling ne joue au rugby en fauteuil roulant après son accident de randonnée à 16 ans en 1987 qui l’a laissé quadraplégique. 

Kathy Newman, une autre intronisée dans la catégorie des bâtisseurs, a joué un rôle important pour faire découvrir à Hickling le sport qui changerait sa vie.

« Je n’en étais pas conscient au début », a-t-il dit. « J’étais très axé sur le sport et j’ai pratiqué plusieurs sports avant ma blessure à 16 ans. Je peux me rappeler que Kathy, avec BC Wheelchair Sports, m’a fait essayer tous les sports comme l’athlétisme, la natation, le basketball. Puis j’ai déménagé [de Kelowna] à Vancouver pour aller aux études et c’est là que j’ai découvert le rugby en fauteuil roulant.

« J’ai renversé un gars de son fauteuil et n’ai jamais regardé en arrière depuis. »

Newman a influencé plusieurs des athlètes de l’équipe nationale canadienne au cours des années dans leurs efforts sportifs.

« Je me rappelle de Garett quand il a été blessé la première fois », a dit Newman. « Nous l’avons impliqué dans notre équipe de démonstration qui allait dans les écoles en C.-B. J’étais très heureuse qu’il trouve sa passion dans le rugby en fauteuil roulant et que BC Wheelchair Sports ait pu y jouer un rôle. »

Maintenant entraîneur dans le sport aux niveaux local et provincial à Toronto et développant des joueurs potentiels pour Équipe Canada, Hickling se dirigeait en voiture vers un entraînement quand il a reçu l’appel du Comité paralympique canadien à propos de son intronisation au Temple de la renommée.

« La première personne que j’ai appelée a été mon père [John Hickling] », dit-il. « Simplement parce que ma famille a eu une influence majeure et a fait partie de toute ma vie avant et après ma blessure. 

« Je ne pense pas que je l’ai réalisé au début, mais j’avais définitivement un grand sourire au visage. »

Hickling sera officiellement intronisé au Temple de la renommée paralympique canadien lors d’une cérémonie le 15 novembre à Vancouver.