Jon Thurston aime jouer sous la pression

Le joueur de curling en fauteuil roulant lance la dernière pierre pour le Canada
Jon Thurston

DUNSFORD, Ont. – Dans un sport dans lequel souvent le dernier coup donne la victoire, Jon Thurston est l’homme qui tient le sort de son équipe dans ses mains.

Et ce n’est pas n’importe quelle équipe. Thurston est l’ultime lanceur de l’équipe de curling en fauteuil roulant du Canada. Chaque bout, chaque match, se joue avec ses deux pierres. Mais c’est un scenario que Thurston adore.

« J’ai une équipe fantastique devant moi qui me prépare vraiment bien et cela m’aide vraiment beaucoup », a dit Thurston, qui vit à Dunsford, en Ontario, et qui joue au curling au Peterborough Curling Club. « ‘Mark (Ideson), Dennis (Thiessen) et Ina (Forrest) ainsi que les entraîneurs ont beaucoup d’expérience internationale, donc je me fie définitivement à eux. J’ai confiance de réussir les coups et que tout ira bien. »

Habituellement dans une équipe de curling, c’est le capitaine qui lance en dernier. Mais le capitaine d’Équipe Canada, Mark Ideson, a remarqué l’adresse de Thurston et a décidé de placer son jeune protégé dans la situation de pression. Jusqu’à maintenant le pari a rapporté. Thurston est le plus jeune membre de l’équipe à 35 ans et n’a commencé à jouer qu’en 2012.

« J’aime la position », a dit Thurston. « J’aime la pression supplémentaire et j’y mets beaucoup de travail. Le championnat du monde 2020 a été pas mal fantastique. Nous avons eu des matches serrés. »

Thurston reçoit aussi des conseils du consultant de performance de l’équipe nationale.

« Nous faisons beaucoup de travail ensembles pour comprendre comment produire sous la pression », dit-il. « C’est un aspect du jeu que j’aime. Beaucoup du jeu est la connaissance. C’est savoir si vous êtes un peu excité ou un peu découragé et pouvoir régulariser cela. Vous devez vous assurer que vous êtes calme et prêt pour le moment. »

Le premier tournoi avec Thurston qui lançait la dernière pierre a sorti le Canada d’une mauvaise position. Il a gagné le championnat du monde groupe B (le Canada a été relégué après une 12e place au championnat du monde de 2019), ce qui a remis le Canada dans le groupe A. Il a ensuite gagné la médaille d’argent au championnat du monde 2020 au début de mars. Avec ses récents succès, le Canada – champion des Jeux paralympiques en 2006, 2010 et 2014 et médaillé de bronze en 2018 – semble de retour sur la bonne voie pour Beijing 2022.

Après un accident dans la construction en 2008 qui l’a laissé paralysé de la taille en descendant, Thurston s’est immédiatement tourné vers le sport. Outre le curling, il est un des meilleurs skieurs nautiques ayant un handicap du Canada. Il est aussi un archer, un boxeur et il fait aussi du Jiu-Jitsu. En tir à l’arc, un de ses instructeurs est nul autre que le quintuple paralympien retraité Alec Denys.

« J’ai commencé à faire du ski nautique il y a trois ans et j’aime vraiment cela. J’aime l’eau », a dit Thurston. « Le tir à l’arc est pas mal exigeant et Alec m’a beaucoup aidé. Nous avons fait quelques camps et beaucoup d’entraînement chez-lui. Il est fantastique et aussi un joueur de curling. »

Mais c’est le curling qui attire le plus Thurston.

« J’ai essayé pour la première fois le curling en 2012 e je n’en avais jamais fait auparavant », dit-il. « C’était le seul sport dans lequel j’ai été impliqué qui était si inclusif. Je peux jouer contre des joueurs sans handicap, vous n’aviez pas besoin d’équipement, c’était très amusant, comme les échecs sur glace. »

Thurston espère maintenant pouvoir lancer une pierre pour échec et mat aux Jeux paralympiques d’hiver de Beijing 2022.