La détermination et l’habileté définissent la présence de Raphaëlle Tousignant au sein de l’équipe nationale canadienne de para-hockey sur glace

Elle rêve de ce moment depuis son enfance
Tousignant 2

MOOSE JAW (Saskatchewan) – Mike Foligno, ancien joueur de la LNH et entraîneur adjoint actuel de l’équipe nationale canadienne de para-hockey sur glace, se souvient encore de la première fois où il a rencontré Raphaëlle Tousignant, joueuse pionnière de para-hockey.

« C’était il y a environ cinq ans, à un camp, et quelqu’un lui a suggéré de peut-être envisager un autre sport qui lui offrirait plus de possibilités », se souvient-il. « Elle a répondu : “Non, c’est avec cette équipe que je veux jouer”, et la voilà cinq ans plus tard : elle est membre de l’équipe.

« Elle a fait preuve d’une détermination, d’un dévouement et d’une passion incroyables. »

Tousignant est la première femme à participer aux Championnats du monde de para-hockey sur glace pour le Canada. À seulement 20 ans, elle ne se rend peut-être pas encore compte que cet exploit fera couler beaucoup d’encre pendant de nombreuses années et qu’il restera gravé dans l’histoire du sport et du hockey au Canada.

Sa nomination au sein de l’équipe nationale a fait sensation au Québec : de nombreux grands médias ont publié des articles sur l’étudiante en formation du personnel enseignant de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Les dernières semaines ont ressemblé à des montagnes russes pour la joueuse qui a dû jongler entre les entrevues et rester concentrée sur la patinoire.

« Je savais qu’après l’annonce faite que je faisais partie de l’équipe, il y aurait un petit boom dans les médias à la maison », a-t-elle dit vendredi après l’entraînement du Canada. « Il y avait déjà eu de l’intérêt pour mon parcours en para-hockey, mais je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi important cette fois-ci. »

« C’est très positif pour le para-hockey féminin et je suis heureuse de contribuer à ce type de visibilité. »

Tousignant a fait ses débuts officiels à l’occasion du premier match du Canada, lundi, contre la Corée du Sud. Elle a inscrit un tir au but et a participé à l’un des nombreux buts du Canada qui a remporté la victoire par la marque de 15-1.

« J’étais assez nerveuse », admet-elle. « Je me suis mis la pression pour ne pas décevoir sur la patinoire, mais je pense que cela s’est relativement bien passé si l’on considère que je viens tout juste de me joindre à l’équipe. »

Ses coéquipiers et entraîneurs sont ravis de voir que Tousignant fait tomber des obstacles.

Rob Armstrong, ancien joueur basé à Ottawa, s’est entraîné à plusieurs reprises cet hiver avec le groupe des joueurs de Montréal.

« À voir son dévouement et sa volonté de s’améliorer et de faire progresser le para-hockey féminin, la décision de l’intégrer à l’équipe a été facile à prendre », affirme M. Armstrong. « C’est une travailleuse tellement acharnée et une coéquipière précieuse. »

Jeune, Tousignant jouait avec passion à la ringuette, mais une tragédie l’a frappée quand elle avait 10 ans. Au jeu, elle s’est fait des contusions à l’occasion d’une mauvaise chute et elle a plus tard reçu un diagnostic d’ostéosarcome, un type de cancer des os, dans la hanche droite et le nerf sciatique.

La décision a été prise de lui amputer la jambe droite et elle admet que sa plus grande inquiétude était de savoir si elle pourrait un jour refaire du sport.

Après une longue période de rééducation, on l’a initiée au para-hockey et ce fut le coup de foudre. À 16 ans, elle faisait déjà partie de l’équipe provinciale masculine du Québec et était dans le collimateur de Hockey Canada. Rien ne l’arrête depuis.

« Elle est ici pour apporter sa contribution », explique Foligno. « Elle veut aider notre équipe à réussir et nous sommes très fiers d’elle pour tous les efforts qu’elle a fournis jusqu’à présent et qu’elle continuera de fournir. »