L’innovation au service de l’inclusion : Collinda Joseph consacre sa vie aux solutions d’accessibilité

La Journée internationale des personnes handicapées a lieu le 3 décembre
Collinda Joseph

OTTAWA – Collinda Joseph a consacré sa vie professionnelle à trouver des solutions d’accessibilité pour les personnes ayant un handicap.

La médaillée de bronze paralympique de 2022 au sein de l’équipe canadienne de curling en fauteuil roulant est actuellement gestionnaire de l’accessibilité et de l’éducation auprès de Normes d’accessibilité Canada. Il s’agit d’une ramification du gouvernement fédéral créée à partir de la Loi canadienne sur l’accessibilité qui est entrée en vigueur en juin 2019.

Mme Joseph a été la deuxième employée de l’organisme (qui en compte maintenant 51) et a joué un rôle crucial dans la mise en place initiale des normes qui sont désormais avant-gardistes.

« Notre organisme recommande à la ministre de l’Inclusion des personnes en situation de handicap que les normes que nous publions puissent être transformées en règlement », explique Mme Joseph, blessée en 1983 dans un déraillement de train. « C’est une caractéristique unique et nous pensons que nous pouvons avoir un impact important sur la vie des Canadiennes et des Canadiens ayant un handicap. »

La Journée internationale des personnes handicapée a lieu le 3 décembre. Le thème de cette année est « Des solutions transformatrices pour un développement inclusif : le rôle de l’innovation pour alimenter un monde accessible et équitable ».

Mme Joseph, qui a 57 ans, travaille dans le domaine des solutions d’innovation pour les personnes ayant un handicap, ce qu’elle a pu constater de visu.

« Nos normes pour l’environnement bâti exigent que, dans les entrées, la trajet de déplacement pour une personne qui utilise un fauteuil roulant ou d’autres dispositifs de mobilité soit le moyen principal d’entrer et que les escaliers soient secondaires », explique-t-elle. « C’est très différent de ce que nous voyons actuellement. Ce changement et cette réflexion sont assez novateurs. »

Mme Joseph a également mentionné que de nouvelles normes pour les sorties de secours des bâtiments pour les personnes ayant un handicap sont en cours d’élaboration. Il n’existe étonnamment aucun code de construction à cet égard. Normes d’accessibilité Canada est également à la pointe des innovations en matière de technologies de l’information, des communications et de l’amélioration du monde numérique pour les personnes ayant un handicap.

« Ces innovations auront un impact sur la vie des Canadiennes et des Canadiens dans tout le pays », dit-elle. « Les normes qui seront élaborées auront une incidence sur le secteur évalué par le gouvernement fédéral, comme Postes Canada et d’autres ministères fédéraux. »

« Ils seraient tous tenus de respecter ces exigences si elles deviennent des règlements. Cela a donc un effet domino sur les Municipalités et les Provinces. »

Quand l’organisme élabore ses normes, Mme Joseph dit qu’il s’efforce toujours d’en faire plus que le minimum.

« Nous avons estimé qu’il était absolument nécessaire que toute norme que nous élaborons tienne compte de ce qui constitue la pratique exemplaire dans le domaine pour lequel nous élaborons la norme. »

« En faisant cela, nous créons un niveau d’accessibilité qui peut convenir à presque 100 pour cent des personnes ayant un handicap, car il s’agit d’une vision universelle de l’accessibilité et non pas d’une vision axée sur un seul groupe de personnes ayant un handicap. »
 

Une image de Collinda Joseph, curling en fauteuil roulant, avec le quotation "Pour moi, le sport a toujours été un facteur d'égalité"

Mme Joseph, qui fait également partie du programme national canadien de curling en fauteuil roulant de 2022-2023, s’entraîne et joue avec le RA Curling Club d’Ottawa, qui a été l’un des premiers de la capitale du Canada à être entièrement inclusif. S’il a fallu du temps pour en arriver là, il n’est pas rare aujourd’hui de voir des curleuses et des curleurs en fauteuil roulant jouer aux côtés de leurs homologues sans handicap et avec eux.

« Mon club de curling est un bon exemple de ce que j’aimerais que la société soit », affirme Mme Joseph. « Les curleuses et curleurs en fauteuil roulant sont considérés comme des curleuses et curleurs et pas nécessairement comme des curleuses et curleurs en fauteuil roulant. Nous sommes répartis parmi l’ensemble des membres du club et nous jouons dans des équipes avec des curleuses et des curleurs n’ayant pas de handicap. »

« On ne nous juge pas de cette façon. Nous sommes tout simplement des athlètes qui veulent jouer au curling avec leurs partenaires, leurs ami.e.s. »

« Voilà la propre petite entité d’un environnement inclusif, et c’est ce qui est vraiment génial. »

Elle ajoute que le sport a été un environnement confortable pour elle.

« Pour moi, le sport a toujours été un élément égalisateur, et ce que je veux dire, c’est que si je parle de curling à quelqu’un, je peux parler de curling à une autre personne et ça n’a pas d’importance si c’est du curling en fauteuil roulant. »

« Vous pouvez avoir une conversation sur le sport qui ne porte pas nécessairement sur le parasport. Les gens comprennent l’ampleur de l’engagement nécessaire pour atteindre le niveau auquel vous arrivez, parce qu’ils comprennent le temps que vous consacrez, votre dévouement, la discipline qu’il faut pour atteindre le niveau international, et ce, parce qu’ils comprennent le sport. »

Pour Collinda Joseph, la Journée internationale des personnes handicapées sert d’occasion pour réfléchir aux progrès réalisés jusqu’à présent et à ceux qui restent à faire.

« Il est important de reconnaître que les personnes ayant un handicap font partie de la communauté », dit-elle. « Nous allons de l’avant, et on offre de plus en plus d’occasions. »

« C’est un moment de célébrer les réalisations et de nous assurer que nous ne baissons pas la garde. »