L’Innovation pour l’inclusivité : Tony Walby s’exprime concernant les possibilités illimitées des personnes ayant un handicap

La journée internationale des personnes handicapées a lieu le 3 décembre
Tony Walby

OTTAWA : Tony Walby a participé deux fois aux Jeux paralympiques en parajudo. Il est aveugle au sens de la loi depuis l’âge de 35 ans en raison de la détérioration de sa vue, qui n’a pas cessé de baisser.

Cela ne l’a toutefois pas empêché de devenir un athlète accompli, un militant du sport paralympique et un leader dans la collectivité ainsi qu’un gestionnaire professionnel en génie informatique et logiciel.

M. Walby sait que les personnes ayant un handicap sont capables de réussir brillamment. Oui, elles pourraient avoir besoin d’aide pour certaines choses, mais elles ont aussi besoin que la société ait confiance en leur réussite.

Aujourd’hui, le samedi 3 décembre, nous célébrons la journée internationale des personnes handicapées. L’Assemblée générale des Nations Unies a établi cette journée en 1992 pour promouvoir les droits et le bien-être des personnes ayant un handicap, mais aussi pour souligner que plusieurs d’entre elles continuent de faire face à des obstacles dans la société, ce qui nuit profondément à leur capacité à réaliser tout leur potentiel.

« Pour moi, cette journée représente la reconnaissance et la sensibilisation », affirme M. Walby, 49 ans. « Les personnes ayant un handicap sont capables de faire presque n’importe quoi. Il ne devrait pas y avoir de limites à ce que des personnes handicapées peuvent faire. Elles peuvent avoir recours à la technologie, elles doivent peut-être s’adapter, elles ont peut-être besoin d’assistance, mais nous ne devrions en aucun cas limiter ce que peut faire une personne ayant un handicap. »

Selon les rapports sur l’enquête canadienne sur l’incapacité de 2017, environ 6,2 millions de personnes de plus de 15 ans au Canada vivent avec un handicap. Pourtant, des adultes ayant un handicap en âge de travailler, seulement 59 % ont un emploi comparativement à 80 % des adultes sans handicap.

M. Walby maintient que personne, y compris les employeur.e.s., ne devrait préjuger de ce qu’une personne ayant un handicap peut faire.

« J’ai vu beaucoup trop de personnes ayant un handicap réaliser des choses exceptionnelles. Ce qu’elles peuvent accomplir ne connait pas de limites. »
 

Une image de Tony Walby avec le quotation "Nous ne devons en aucin cas limiter ce que peut faire une personne ayant un handicap"

Selon M. Walby, que l’on a élu président du Conseil des athlètes du Comité paralympique canadien depuis 2018, les personnes ayant un handicap font face à trois défis fondamentaux sur le marché du travail. Le premier est la perception, suivi des coûts liés à la technologie accessible, en particulier dans le secteur privé, et finalement, l’estime de soi de la personne ayant un handicap.

Quand M. Walby a pris connaissance de sa déficience visuelle imminente, il avoue qu’il s’est d’abord senti déprimé. Cela dit, il a eu l’occasion de rencontrer Josh Vander Vies, un médaillé de bronze aux Jeux paralympiques en boccia qui est né sans bras et sans jambes.

« C’était phénoménal de voir ce qu’il pouvait faire », affirme M. Walby, qui est gestionnaire responsable de l’équipe de planification de l’accessibilité au Service correctionnel du Canada, où il œuvre depuis 24 ans. « Quand je l’ai rencontré, il étudiait à la faculté de droit, il allait se marier, et maintenant, c’est un brillant avocat. »

« Il est le parfait exemple de ce dont nous sommes capables, que nous ayons un handicap ou non. La stigmatisation envers les personnes ayant un handicap est en grande partie responsable du chômage auquel font face entre la moitié et les trois quarts d’entre elles. »

M. Walby, qui a participé aux Jeux paralympiques de 2012 et de 2016, souligne que le sport commence à s’épanouir en un grand domaine inclusif. Même s’il remarque qu’il reste du travail à faire, le progrès réalisé dans les dernières années en matière de soutien et de promotion du sport paralympique est immense.

« Le sport paralympique à l’échelle nationale et internationale a démontré que toute personne, peu importe sa race, son genre, ses croyances ou son handicap, peut participer au sport. »

« Beaucoup de gens sont en train de se rendre compte des capacités de chaque personne, que le handicap d’une personne ne l’empêche pas de faire quelque chose. Qu’en fait, une personne ayant un handicap s’adaptera pour réussir à faire ce qu’elle veut. »

Le thème de cette année pour la journée internationale des personnes handicapées est le rôle de l’innovation pour cultiver un monde accessible, inclusif et équitable.

Pour les personnes ayant une déficience visuelle, les innovations des 10 à 20 dernières années ont été remarquables. Toutefois, en dehors des progrès technologiques, l’innovation qui marque surtout M. Walby provient des efforts de sensibilisation dans la société des dernières années.

Le gouvernement du Canada a décidé d’agir en 2019 quand la Loi canadienne sur l’accessibilité est entrée en vigueur, ce qui a engendré la création du département Normes d’accessibilité Canada (où travaille la paralympienne Collinda Joseph).

« Il s’agit d’un grand pas pour les Canadiennes et les Canadiens qui vivent avec un handicap », déclare M. Walby. « Nous progressons vers la solution. De nouvelles normes seront établies pour assurer un accès presque universel aux personnes ayant un handicap et de là, nous pourrons poursuivre sur cette lancée et éliminer la stigmatisation envers les personnes ayant un handicap. »

« De plus en plus de personnes ayant un handicap occupent des fonctions éminentes. Des membres du Sénat du gouvernement du Canada ont participé à des Jeux paralympiques. »

« Nous nous efforçons de résoudre le problème, mais cela ne se fera pas du jour au lendemain. Je vous parie que si vous aviez regardé les mêmes statistiques il y a 20 ans, le 59 % d’aujourd’hui n’aurait été que 30 % à l’époque. »