Matteo Pellizzari, nouveau venu du para-hockey sur glace canadien

Âgé de 15 ans, il est déjà à surveiller
Matteo PTC 2022

RICHMOND (C.-B.) – Matteo Pellizzari lance du poignet sur les bandes de hockey qui jonchent l’Anneau olympique de Richmond où la Coupe ParaForts de la Fondation paralympique du Canada a eu lieu le mois dernier.

Après avoir aidé les participants de l’événement à apprendre les principes fondamentaux du para-hockey sur glace, Pellizzari profite de quelques moments de solitude pour s’entraîner un peu plus, même brièvement.

Après s’être détaché de sa luge et avoir enfilé ses deux jambes prothétiques, le jeune homme bâti de 15 ans émerge, du haut de ses six pieds.

Il se rend ensuite à l’autre bout de l’ovale pour participer à un groupe de discussion composé de para‑athlètes qui racontent leurs expériences du parasport.

Malgré sa jeunesse, Pellizzari échange facilement ses opinions et ses histoires avec les légendes paralympiques que sont Josh Dueck, Richard Peter et Marni Abbott-Peter.

Fils d’un agent correctionnel et d’une infirmière, Pellizzari n’est nullement perturbé par le tourbillon.

En septembre, Pellizzari a été retenu comme membre de l’équipe nationale de para-hockey sur glace du Canada. Cet automne, il a participé à un camp de développement à Paradise (T.-N.-L.) et il représentera le Canada à la Coupe de para-hockey de la semaine prochaine qui a lieu à compter du 27 novembre à Bridgewater (N.-É.).

« Je m’engage à m’entraîner et à développer mes compétences en hockey afin de pouvoir jouer au plus haut niveau mondial », a déclaré Pellizzari, dont le père est d’origine italienne et la mère d’origine britannique.

« Les occasions de développement qui se présentent prochainement m’emballent. C’est vraiment incroyable que j’aie atteint ce niveau. J’ai hâte de participer à d’autres matchs et tournois pour continuer de me développer. »

Pellizzari, originaire de Vancouver, est né avec une hémimélie fibulaire bilatérale. Il s’agit de l’absence de l’os que l’on appelle péroné, dans la partie inférieure des jambes. Par conséquent, on lui a amputé les pieds quand il avait un an. Il a reçu ses prothèses et a commencé à marcher à un an et demi.

Il a participé à de nombreux sports et activités, notamment la natation, le volleyball, le golf, l’athlétisme, le ski alpin et le ski de fond, les arts martiaux et l’escalade.

Il a besoin de différents types de prothèses pour pratiquer ces activités, comme des jambes de course, qui ont plus de rebond et de retour d’énergie, et des jambes de natation, qui sont imperméables.

Le programme des Amputés de guerre lui a fourni le financement nécessaire pour se procurer les prothèses appropriées pour ses sports.

« Les Amputés de guerre ont changé ma vie », a-t-il affirmé. « Je participe au programme depuis que je suis né, et cela a fait toute la différence »

Et bien qu’il dise avoir eu de la chance sur le plan personnel, il a également fait face à des défis en parasport – quelque chose que la Coupe ParaForts vise à éliminer pour tous les sports, à partir du niveau de base jusqu’au podium paralympique.

« Quand on joue avec Team BC, c’est difficile de participer à des tournois », a-t-il relaté. « Nous ne sommes pas beaucoup de joueurs et il est difficile de s’engager. J’aimerais faire croître le sport en C.-B. L’un de mes objectifs est d’aider à rassembler une équipe complète pour participer à des tournois. »

« Les collectes de fonds comme la Coupe ParaForts sont vraiment importantes, non seulement pour obtenir de l’argent, mais aussi pour faire connaître le sport et le faire croître. »

En dehors de la patinoire, il est facile de comprendre comment Pellizzari est détendu au sein du groupe de discussion.

Il a joué dans des films et des pièces de théâtre, a prononcé des discours publics au nom des Amputés de guerre et a été invité à donner des cours à l’Université de la Colombie-Britannique, au Langara College et au British Columbia Institute of Technology. Il a participé à des nouvelles télévisées et a même été co-animateur d’un gala de collecte de fonds pour le service d’orthopédie de l’Hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique.

« Ce sont là des expériences qu’une personne n’a pas l’occasion de faire tous les jours », a-t-il dit. « Je suis reconnaissant de les vivre en étant si jeune. »

Sur la patinoire avec Équipe Canada, il parle d’Adam Dixon, quadruple paralympien, comme quelqu’un qui a aidé à le guider pendant ces premières séances et qui a aidé à faire en sorte qu’il se sente à l’aise au sein du groupe, également ailleurs que sur la patinoire. Greg Westlake, vedette canadienne de longue date de para-hockey sur glace, qui a pris sa retraite après ses cinquièmes Jeux paralympiques, à Beijing, a également été un modèle pour Pellizzari depuis qu’il est petit.

Pellizzari dit que le fait d’être sur la patinoire avec certains des meilleurs au monde a été une leçon d’humilité.

« Je ne peux pas nier que je ne suis pas encore tout à fait au même niveau qu’eux », a-t-il déclaré. « Mais j’ai déjà vu une différence dans mes habiletés à ce niveau, c’est tellement percutant. J’ai hâte de continuer à travailler avec eux.

« La vitesse du jeu, l’agressivité, c’est tellement plus intense. Ça m’a sauté aux yeux quand j’ai participé aux essais. Il m’a fallu un certain temps pour rattraper mon retard. »

« Je suis emballé à l’idée qu’un jour je puisse atteindre ce niveau. »