Percées lors de la saison hivernale: Sandrine Hamel est parmi les athlètes qui ont atteint de nouveaux sommets

Turgeon, Hickey, Thurston et Zaplotinsky font aussi leur marque

 

OTTAWA – Pour la paraplanchiste Sandrine Hamel, l’expérience de participer aux Jeux paralympiques d’hiver l’an dernier a été le stimulant dont elle avait besoin pour comprendre qu’elle pouvait tenir tête aux meilleures au monde.

L’athlète de 21 ans de St-Sauveur, au Québec, a fait partie des vedettes canadiennes qui ont produit les plus grosses percées dans les parasports cet hiver. Elle a obtenu le premier de ses trois podiums dans la Coupe du monde en novembre et elle a récolté deux médailles d’argent aux championnats du monde en mars.

« J’ai été surprise de gagner cette première médaille dans la Coupe du monde parce que dans chaque course l’an dernier j’étais toujours super près, mais il y avait toujours un petit quelque chose qui manquait », a dit Hamel lors d’une visite à Paralympiens recherchés du CPC le mois dernier à Gatineau. « En brisant finalement la glace j’étais super heureuse. »

Elle a été une menace dans les deux épreuves de snowboard cette saison.

« La majorité de mes succès ont eu lieu en slalom incliné, donc quand j’ai gagné la médaille en snowboard cross aux championnats du monde, cela a été une autre surprise », dit-elle. « C’était la première fois dans notre sport que nous avons couru à quatre dans la finale, de plus, les trois autres étaient des Pays-Bas, donc obtenir cette médaille a été unique. Je m’en rappellerai toujours. »

Hamel, qui est née avec une double scoliose majeure, a terminé deux fois parmi les cinq premières à PyeongChang en tant qu’athlète ProchaineGén.

« Les Jeux m’ont donné une excellente expérience de la course », a-t-elle ajouté. « Et cela a inclus comment j’ai géré mon stress et c’est quelque chose qui, si vous ne le maîtrisez pas, peut vraiment déranger un athlète.

« Au niveau technique, j’ai pu me raffiner au printemps et au camp présaison et cela m’a vraiment aidée quand est venu le temps de produire. »

Voici quelques autres vedettes du Canada qui ont percé lors de la saison hivernale 2018-19:

Frédérique Turgeon, ski alpin

Frédérique Turgeon n’a pas été seulement une des vedettes canadiennes qui a produit une des plus grosses percées dans tous les sports combinés, mais elle a aussi une des meilleures histoires. Sur les pentes, Turgeon, âgée de 19 ans, a remporté son premier Globe de Crystal en carrière, en tant que meneuses aux points globaux en slalom féminin dans le circuit de la Coupe du monde avec deux médailles d’or, deux d’argent et deux quatrièmes places. Cela s’est produit quelques semaines seulement après ses trois médailles aux championnats du monde.

Turgeon, qui est née avec la jambe droite plus courte de 50 % que la gauche, a concouru avec le coeur lourd cette saison. Son père, l’homme qui lui a enseigné non seulement à skier, mais lui a montré qu’elle pouvait mener une vie saine et heureuse avec son handicap, est décédé subitement.

Ses deux premières victoires dans la Coupe du monde cette saison se sont produites à la compétition en Croatie en janvier, seulement un mois après que son père Ronald, un homme en forme de 60 ans, décède d’une crise cardiaque dans son sommeil après un souper en famille. Turgeon venait de revenir de Suisse et son père lui racontait pendant le chemin du retour comment elle approchait d’atteindre ses objectifs dans le sport.

« Mon père et moi étions liés par le ski », a-t-elle dit au quotidien montréalais La Presse. « C’était une passion commune et il suivait mes courses même quand il était 3h du matin chez-nous. Je ne peux imaginer à quel point il serait fier maintenant de voir mes succès. »

Liam Hickey, para-hockey sur glace

Dans sa première saison comme défenseur avec l’équipe nationale canadienne, Liam Hickey a dépassé toutes les attentes. Son excellence a été reconnue la fin de semaine dernière quand il a été nommé le meilleur défenseur au championnat du monde de para-hockey sur glace 2019 à Ostrava, en République Tchèque.

Au championnat du monde, l’athlète de 21 ans de St. John’s, à T.-N.L., a émerveillé les amateurs avec son adroit maniement du bâton et sa vitesse pour les sorties de zone qui lui ont permis de s’imposer dans les jeux offensifs et d’effectuer des montées spectaculaires avec la rondelle.

Il a aussi été le meilleur marqueur de buts au championnat du monde avec huit et il a dominé tous les défenseurs avec 12 points, qui l’ont classé quatrième en tout. Il a terminé deuxième dans les plus-moins avec +14.

Jon Thurston, curling en fauteuil roulant

Pour la première fois de sa carrière, Jon Thurston a été nommé dans l’équipe nationale de curling en fauteuil roulant et il a joué pour le Canada au championnat du monde de curling en fauteuil roulant 2019 comme second du Canada. C’est une expérience qu’il n’oubliera jamais. 

« Je ne sais pas si je peux décrire cela avec des mots », a-t-il dit. « C’était un grand honneur de représenter le Canada. Je pense que nous avions une équipe fantastique, des athlètes au personnel. Nous avons terminé un peu à court – nous n’avons pas participé à la ronde éliminatoire, mais nous avons eu des lueurs, et cela a été une expérience incroyable pour moi de rencontrer certains des autres pays. »

À 35 ans, Thurston est le plus jeune joueur dans le programme national de curling en fauteuil roulant. Il a débuté dans le sport en 2012 et, l’automne dernier, il a participé à des camps de sélection avant d’être pris en considération pour les deux dernières places dans l’équipe nationale en janvier. La performance de Thurston au dernier camp à Moose Jaw, en Saskatchewan, a été exceptionnelle. Même s’il a été en tête pendant tout le camp, Thurston ne s’est pas assis sur ses lauriers et a joué comme s’il avait quelque chose à prouver.

« Cela a été une année fantastique cette année », a-t-il dit. « C’était comme, en y repensant, si c’était une progression graduelle pour cela [faire l’équipe nationale]. Spécialement les quelques dernières années, en essayant simplement de devenir meilleur et à apprendre comment mieux s’entraîner. Le programme national a joué un grand rôle avec les camps ProchaineGén et pour vous enseigner davantage sur le jeu. C’est pas mal fantastique d’avoir fait l’équipe nationale. »

Derek Zaplotinsky, ski paranordique

Aux championnats du monde de ski paranordique à Prince George, en C.-B., Derek Zaplotinsky, de Smoky Lake, en Alberta, a fait un impact international majeur avec trois résultats parmi les cinq premiers dans les courses masculines de ski assis. Il a obtenu son meilleur résultat en carrière avec une quatrième place en courte distance de biathlon et il a terminé deux fois cinquième en ski de fond, au 15km et en demi-fond. Ces résultats montrent une excellente amélioration par rapport à ses deux neuvièmes places aux Jeux paralympiques un an plus tôt.