Pour Chernove, la BC Epic 1000 était une question de remettre

« Je suis pas mal fatigué »

Tristen Chernove sait que la vie d’un athlète de haute performance peut être très exigeante. Dans un sport individuel comme le cyclisme, les heures d’entraînement exigées pour être parmi les meilleurs au monde ainsi que les périodes de récupération laissent peu de temps pour d’autres activités.

« Je me sens souvent pas mal égoïste et coupable en tant qu’athlète de haute performance », a dit le coureur de 45 ans de Cranbrook, en C.-B., jeudi après-midi.

« Tellement d’attention doit être sur moi et ma propre performance. Je ne crois pas que je prends des occasions pour me sentir comme une personne donnante autant que je le voudrais. »

Mais avec la COVID-19 qui a balayé toute la saison de courses, le triple médaillé des Jeux paralympiques de 2016 a eu une occasion en or de montrer son côté charitable. Et Chernove ne l’a pas choisie facile en participant à la BC Epic 1000 pour soutenir la Fondation paralympique canadienne. C’est une aventure de 1066 kilomètres dans le centre-Sud de la Colombie-Britannique de Fernie à Merritt, principalement dans le Sentier Trans-Canada.

Non seulement est-il devenu le premier paracycliste à compléter l’aventure, mais il a battu le précédent record de trois jours, 15 heures et 33 minutes par environ huit heures et demie. Il a commencé le samedi 18 juillet à 4h., heure locale, et a terminé mardi matin à 11h05.

Il a aussi recueilli plus de 33 000$ pour fournir plus d’occasions pour les Canadiens ayant un handicap pour être actifs dans le sport. Plus de 13 000$ ont été donnés par des partisans à travers le monde, tandis que Canadian Tire Corporation, Pfizer Canada, Old Spice et Petro-Canada ont fourni chacun 5000$.

Les partisans peuvent toujours donner dans a page de collecte de fonds.

« Je suis très enchanté des fonds recueillis et de la générosité des gens. Tout aussi important, il y a la sensibilisation et la perception de ce que les personnes ayant un handicap peuvent faire, ce qui est ce qu’ils veulent.

« Je veux en être un exemple. »

Il a aussi réalisé l’aventure en solo. Il n’y avait pas de groupes de physios, d’entraîneurs ou de famille qui l’accompagnaient. 

Son coéquipier coureur de l’équipe nationale Ross Wilson demeurait dans les environs dans un véhicule moteur et ils communiquaient le soir et le matin. Sans service de cellulaire dans plusieurs zones, Chernove a communiqué avec Wilson par une liaison satellite dans son téléphone mobile. 

Il y avait aussi un autre coureur qui tentait le même exploit que Chernove, mais ils ont été rarement ensembles et le paralympien a terminé loin devant. 

Comment Chernove se sent-il?

« Je suis pas mal fatigué », a-t-il dit il y a deux jours après avoir terminé. « Mes mains sont engourdies et enflées. Mais je ne suis pas trop raide ou en douleur et je peux marcher. »

Chernove n’a pas dormi pendant toute l’aventure. Il s’est « étendu » dans un petit motel le deuxième soir et a roulé l’autre nuit.

Comment était-ce de rouler dans la nuit?  

« Il faisait très noir et il n’y avait presque pas de lune. Il y avait une superbe vue des étoiles mais c’était vraiment difficile de lire les ombres avec la lumière, spécialement dans les sentiers hors route en gravier et dans les sentiers rocheux. Cela joue des tours pour vos yeux, ce qui rend difficile de maintenir une bonne vitesse. »

Comment était le terrain?

« Il y a des tonnes de montées. C’était pratiquement comme faire pratiquement deux fois le défi de l’Everest. J’ai grimpé plus de 12 000 mètres d’élévation. Lors du premier jour, le sentier est la plus haute route au Canada. Nous passons de 900 mètres au-dessus du niveau de la mer à Cranbrook par la Passe de Gray Creek à plus de 2000 mètres. Ensuite la montée de Rock Creek à Penticton est très lente et difficile sur du gravier et du sable pendant 80 kilomètres. »

Comment était la température? 

« C’était une température chaude et sèche. J’ai combattu le déshydratation. C’est vraiment difficile de transporter suffisamment de fluide quand c’est si chaud et que vous travaillez si fort. Spécialement le premier jour, j’ai pris tellement d’avance sur l’horaire. J’y suis allé trop fort et trop vite dans la Passe de Gray Creek au plus fort de la chaleur de la journée. Je suis venu très près du coup de chaleur et nauséeux et j’ai dû trouver de l’ombre et me reposer. »

Qu’a-t-il fait pour manger?

« J’ai apporté beaucoup de sandwiches et je m’arrêtais au hasard dans des endroits. J’ai mangé chez Subway à Castlegar. À Greenwood je suis arrivé dans un restaurant quatre minutes avant la fermeture. Donc je l’ai maximisé quand j’arrivais dans des collectivités en sortant de régions sauvages. 

En arrivant à la ligne d’arrivée, Chernove a été accueilli avec une carte et des fleurs d’un citoyen qui, comme Chernove, a la maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT) qui affecte ses jambes inférieures. Après un repas chaleureux, Chernove a pris une chambre d’hôtel et a dormi 12 heures de suite avant de rentrer chez lui vers sa femme et ses deux jeunes filles qui étaient radieuses de fierté.

Propriétaire de l’entreprise de gestion d’aéroport Elevate Airports Inc., Chernove n’a pas de plans pour une vacance bien méritée.

« Je n’ai que 411 jours avant les Jeux à Tokyo. »

Note: Chernove a utilisé un vélo Diverge Gravel et n’a eu aucun problème mécanique. « J’en ai été enchanté », dit-il.

Pour voir les mises à jour de Chernove pendant son aventure, regardez sa page Facebook.