Turbide montre plus de qualités de leadership avec Équipe Canada

«C’est à mon tour de redonner à la prochaine génération. »

Cela ne semble pas faire si longtemps quand Nicolas-Guy Turbide était un garçon gêné et unilingue de 14 ans dans l’équipe canadienne de paranatation. Certainement, il était déjà évident à l’époque qu’il possédait le talent pour devenir une vedette dans le sport, mais c’est la maturité qu’il a acquise depuis qui se démarque vraiment.

Maintenant âgé de 22 ans et parfaitement bilingue dans les deux langues officielles, Turbide se comporte avec la confiance et le professionnalisme qui fait que quelqu’un espère qu’il sera un contributeur permanent au mouvement du parasport pendant des années à venir.

« Dans la dernière année j’ai eu l’honneur d’être choisi par mes entraîneurs et mes coéquipiers pour être un des meneurs d’Équipe Canada, quelque chose à quoi à 14 ans je n’aurais jamais rêvé », a dit Turbide.

« Je ne parlais pas un mot d’anglais, j’étais gêné, mais j’ai beaucoup écouté et j’ai appris beaucoup. Et maintenant c’est à mon tour de redonner à la prochaine génération pour qu’elle puisse avoir une excellente expérience comme celle que j’ai eue. »

Dans ses huit premières années avec l’équipe nationale, Turbide a nagé avec d’excellents modèles, dans le sport paralympique. Cela incluait Benoît Huot, qui a pris sa retraite cette saison après avoir remporté 20 médailles paralympiques dans cinq participations aux Jeux.

« Benoît a été un excellent mentor pour moi quand nous étions ensembles dans l’équipe nationale », a-t-il dit. « Il a des valeurs que j’essaie d’imiter. Il a été le meilleur guide que je pouvais demander pour m’établir dans le système de l’équipe nationale et pour produire au niveau international. »

Le nageur de déficience visuelle participe cette semaine aux championnats du monde de paranatation de l’IPC à Londres.

Aux Jeux paralympiques de 2016, Turbide a gagné la médaille de bronze au 100m dos S13.

Ce sont les premiers championnats du monde depuis 2015. En 2017, les championnats du monde étaient prévus à Mexico mais ont été reportés à cause d’un tremblement de terre et le Canada n'a pu participer.

« Je n’ai jamais gagné une médaille aux championnats du monde et je pense que cette année c’est un objectif réaliste », dit-il. « Au cours des dernières années, ma concentration a été sur le 100m dos et c’est mon meilleur potentiel. L’été dernier a été probablement la meilleure fin de saison de ma carrière à cause de comment j’ai approché mon entraînement. Je me sentais bien et j’étais prêt. »

Inutile de le dire, ces championnats du monde sont très importants pour la préparation pour les Jeux paralympiques de 2020. Pour la première fois depuis Rio, les paranageurs verront le portrait pour Tokyo.

« Ces championnats du monde sont le meilleur instrument de mesure pour voir comment les Jeux se passeront » a dit Turbide. « Nous obtenons une bonne idée de nos adversaires, de leurs points forts et de leur potentiel. Bien sûr, il n’y a rien qui est évident à 100% ou ce que seront les résultats l’an prochain, mais c’est bon pour la préparation pour Tokyo. »

Turbide est entraîné par Marc-André Pelletier au the Club de natation Région de Québec. La saison dernière il a gagné deux médailles d’or, une d’argent et une de bronze aux championnats para-panpacifiques où il a abaissé son record canadien du 100m dos.

Il a été nommé le paranageur masculin de l’année de Natation Canada en 2016 et 2018.

« Je donne à Marc toute ma confiance pour mon entraînement et c’est pourquoi j’ai bien nagé au cours des dernières années », dit-il. « Même s’il peut y avoir des moments difficiles au cours de l’année comme quand vous êtes plus lent qu’habituellement, il est toujours celui qui me motive, qui me fait suivre le plan de match et me dit que cela fonctionnera. Et jusqu’à maintenant, je ne peux pas dire que nous avons eu des déceptions quand cela compte vraiment. »

Turbide a aussi un excellent système de soutien chez-lui. Toute sa famille fait du sport. Son père est un golfeur professionnel couronné de succès au Québec.

« Il y avait un gros environnement sportif à la maison en grandissant » a dit Turbide. « Mon objectif quand j’étais plus jeune était de suivre mon père dans le golf. J’ai essayé de le regarder et de faire comme lui sur le parcours de golf. Nous sommes tous deux gauchers et j’ai essayé d’être aussi bon que lui. Je n’ai toujours pas atteint ce niveau, mais c’est un objectif à long terme.

« La connaissance de mon père dans le sport a toujours été un bon guide pour moi, spécialement avec comment je réagis à une performance. Mes parents et ma soeur ont toujours été mon plus gros groupe de soutien. Ils sont toujours là pour moi, ils savent toujours comment réagir aux bonnes et aux mauvaises performances. Simplement les avoir là est une grosse aide dans ma progression. »

Peut-être que le défi le plus important pour Turbide dans sa carrière est de revenir de blessures, dont un récent problème à une épaule.

« Les blessures que j’ai eues dans les dernières années ont été la plus grosse part de mon expérience d’apprentissage depuis les Jeux de Rio » dit-il. « Je ne connaissais pas l’importance de l’étirement quand j’étais plus jeune. Je suppose que jusqu’à un certain point, je pensais que j’étais invincible et que je ne me blesserais jamais. »

Il n’y a pas de doute, ce sera une nouvelle version améliorée de Turbide qui montera sur le bloc de départ pour le 100m dos mardi.