Bell Cause pour la cause : Les « montagnes russes » que vivent les athlètes paralympiques en matière de santé mentale

La réussite repose sur la capacité à gérer les hauts et les bas
Three Canadian Paralympians together, from left to right: paracyclist Nathan Clement, boccia star Iulian Ciobanu in the middle, and national women's goalball team member Meghan Mahon on the right. | Trois paralympiens canadiens ensemble, de gauche à droite le paracycliste Nathan Clement, au milieu la star du boccia Iulian Ciobanu, et à droite la membre de l'équipe nationale de goalball féminin Meghan Mahon.

Aux Championnats du monde de l’été dernier à Glasgow, en Écosse, Nathan Clement a remporté son premier titre de champion du monde en paracyclisme. Cependant, face à ce qui promettait d’être un grand moment de célébration, Clement a eu de la difficulté à se ressaisir dans la zone mixte destinée aux médias.

Clement, ancien nageur de l’équipe nationale de paranatation, a mentionné son équipe de soutien, soit sa famille, ses proches et son personnel entraîneur, qui l’a encouragé contre vents et marées. Il a même rendu hommage à son grand-père, qui l’emmenait en voiture à l’hôpital pour enfants de Vancouver ainsi qu’à d’autres rendez-vous après son accident vasculaire cérébral, après lesquels ils allaient toujours manger une crème glacée.

« J’ai toujours aimé le sport et j’ai toujours compris l’émotion que ressentent les athlètes quand leur rêve se réalise », explique l’athlète de 29 ans, originaire de Vancouver.

À l’occasion d’une discussion organisée l’année dernière par le Comité paralympique canadien, Clement, Meghan Mahon, membre de l’équipe nationale féminine de goalball, ainsi que Iulian Ciobanu, vedette de boccia, ont abordé les nombreux défis en santé mentale que rencontrent les athlètes de haute performance. Ces personnes doivent toutes jongler avec un engagement sérieux envers le parasport, l’école, le travail, la famille et, bien sûr, avec leur handicap. Elles admettent se sentir parfois dépassées et devoir faire des sacrifices.

En ce qui concerne Mahon, qui a aidé le Canada à se qualifier pour les Jeux paralympiques en novembre dernier quand son équipe a remporté la médaille d’or aux Jeux parapanaméricains, elle admet que la gestion de la santé mentale n’était pas une priorité au début de sa carrière. Mahon insiste également sur l’importance de demander de l’aide.

« Pour ma part, j’ai mis du temps à accepter que je devais prendre soin de ma santé mentale afin de continuer à prendre soin de ma santé physique », confie Mahon, qui a un handicap de la vision et est née avec un syndrome génétique de la rétine qui touche les cônes et les bâtonnets (achromatopsie). « Ça comprend demander de l’aide, consulter, suivre une thérapie et avoir recours à des spécialistes en performance mentale. »

 

 

Mahon, qui a 27 ans, mentionne que les problèmes liés à la santé mentale dans la vie personnelle peuvent avoir une incidence sur les performances sportives et vice-versa. Chaque personne est unique.

« À mon avis, on ne peut pas vraiment définir les incidences précises sur les athlètes de haute performance comme nous. Il s’agit simplement de comprendre que la santé mentale de chaque personne est un cheminement qui lui est propre, tout comme la santé physique. »

Ciobanu, qui est diplômé en psychologie et, à 40 ans, père de deux filles avec sa femme Corina, explique que la gestion de sa vie familiale lui a permis d’apprendre des astuces qui l’aident dans sa carrière sportive de haute performance.

« La performance mentale m’a permis de réaliser que je pouvais me servir de quelque chose que j’utilisais déjà, comme mon sens de l’organisation. Je me suis rendu compte que si je pouvais organiser beaucoup de choses pour ma famille, alors pourquoi ne pas le faire dans le sport », ajoute le double paralympien.

Les périodes creuses dans la vie des athlètes de haute performance représentent un autre défi. Ces athlètes ne participent pas à des compétitions plusieurs fois par semaine, comme dans les ligues de sport professionnel. Les compétitions majeures sont souvent espacées de plusieurs mois et il n’y en a généralement que quelques-unes par année.

« La meilleure image que je puisse en donner est celle de montagnes russes », indique Mahon. « Il y a beaucoup d’enthousiasme. C’est un long parcours de quatre ans, on se prépare et on arrive aux Jeux, qui marquent l’apogée de la compétition. On a tellement hâte d’y arriver. Il y a aussi des moments stressants. On ne sait même pas ce que l’on va ressentir dans les cinq prochaines secondes.

Puis on rentre à la maison et tout s’arrête net. »

Clement insiste de nouveau sur l’importance de bien s’entourer lors de ces moments clés.

« Ce que j’ai appris de plus important, c’est de veiller à s’entourer de personnes qui encouragent une entraide mutuelle, et ce, dans le sport comme dans la vie.

Cet équilibre est fondamental et indispensable : il faut avoir les bonnes personnes autour de soi dans sa vie. »

La journée Bell Cause pour la cause est le mercredi 24 janvier.

Depuis 2011, les Canadiennes et les Canadiens ainsi que des gens du monde entier participent à la plus grande conversation sur la santé mentale au monde à l’occasion de la Journée Bell Cause pour la cause. Ensemble, nous avons pris des mesures importantes pour réduire la stigmatisation des problèmes de santé mentale, nous inspirer mutuellement à agir et contribuer à ce que toutes les personnes au Canada puissent avoir accès aux services de santé mentale dont elles ont besoin. Mais ce n’est pas fini. Pour obtenir de plus amples renseignements sur ce que vous pouvez faire pour susciter un vrai changement, consultez cause.bell.ca