Bo Hedges parle de paternité, de l’équipe canadienne et de l’avenir du basketball en fauteuil roulant

Le quadruple paralympien se souvient « Des expériences remarquables » qu'il a vécues au cours de son illustre carrière.
Robert Hedges in action as Canada takes on the Argentina // Robert Hedges en action alors que le Canada affronte l'Argentine

TORONTO – Bo Hedges, joueur chevronné de l’équipe canadienne masculine de basketball en fauteuil roulant et en lice cette semaine pour une cinquième participation aux Jeux paralympiques, profite bien de sa nouvelle vie comme père d’une petite fille.

« Son arrivée a définitivement changé les choses et c’est une expérience extraordinaire », a déclaré Hedges en février à l’occasion d’une entrevue au sommet du CPC sur le contenu et les médias. « C’est vraiment génial et j’ai beaucoup de chance. »

Quand on a 44 ans et que l’on joue encore au sein d’une équipe nationale, l’autodiscipline n’est pas un problème. Alors que l’arrivée de nouveaux membres de la famille resserre l’étau sur l’emploi du temps, Hedges fait les ajustements nécessaires à sa nouvelle vie.

« Elle ajoute un tout nouvel élément à l’entraînement en dehors du terrain », a expliqué Hedges. « J’aide maman du mieux que je peux, mais j’ai toujours eu une bonne idée de comment séparer la vie et le sport. Le sport n’est pas une fin en soi et cela m’a donné une nouvelle perspective. »

« J’ai toujours été capable de me lever le matin, donc cela ne me dérange pas. En général, je me lève à la première heure avec elle pour préparer la journée et m’assurer que tout est planifié. »

Hedges est en quelque sorte une figure paternelle pour l’équipe masculine de basketball en fauteuil roulant, qui est en pleine reconstruction. Des joueurs chevronnés comme lui et Pat Anderson ont connu les meilleurs et les pires moments au cours des dix dernières années, voire plus.

L’équipe a fait fureur en 2012 quand elle a remporté la médaille d’or aux Jeux de Londres. Quatre ans plus tard, après quelques départs à la retraite clés, elle a chuté de manière surprenante en 11e place à Rio 2016.

Sous la direction de l’entraîneur Matteo Feriani, les joueurs chevronnés comme Hedges et Anderson ont contribué à stabiliser le navire grâce à leur patience, leur dévouement à la cause et leur confiance envers les nouveaux venus.

 

 

Soudainement, le Canada reprend sa place sur la carte internationale en se classant huitième à Tokyo 2020 et en se hissant à la sixième place aux Championnats du monde de 2023.

« Il s’agit simplement d’essayer de rassurer les gars », a-t-il affirmé. « Les jeunes joueurs doivent se développer et ils ont besoin de cette expérience internationale. Il faut simplement continuer à progresser pour les grands moments comme les Jeux paralympiques ou les Championnats du monde. »

Hedges sait ce qu’est la patience. Il a grandi dans une ferme d’élevage au pied des Rocheuses, à Wonowon, en Colombie-Britannique, avec ses parents et ses trois frères et sœurs. Ils montaient à cheval, chassaient les vaches et jouissaient d’une vie mémorable sans les infrastructures et le luxe qui font partie de la vie de la plupart des Canadiennes et des Canadiens.

« Nous n’avions pas d’électricité et nous avons acheté notre première génératrice quand j’avais cinq ou six ans », s’est souvenu Hedges. « Nous n’avons pas eu le téléphone avant que j’aie 16 ans et nous avions un de ces gros téléphones portables dans le camion en cas d’urgence. »

Il s’est blessé à 13 ans en tombant d’un arbre tandis qu’il était en vacances en Ontario et s’est fracturé les vertèbres T12 et L1.

Hedges a découvert le basketball en fauteuil roulant au GF Strong Rehabilitation Centre de Vancouver, en Colombie-Britannique. Plus tard, il a assisté à un match de démonstration dans sa ville natale de Fort St. John, ce qui l’a incité à former sa propre équipe locale.

Il a commencé à pratiquer ce sport en compétition en 1996 et, en 2007, il s’est rendu aux Jeux parapanaméricains. Depuis, il est devenu un pilier du programme national canadien. Il a participé aux quatre Jeux paralympiques depuis 2008.

Malgré sa forme physique impressionnante, Hedges se rend compte que la fin de sa carrière de joueur pourrait arriver plus tôt que prévu.

« La vie après le basketball se profile à l’horizon, c’est certain », a déclaré Hedges, qui a obtenu une maîtrise en gestion du sport à l’Université de l’Alabama et un diplôme en administration des affaires à l’Université du Nord de la Colombie-Britannique.

« J’aimerais m’engager dans des organismes sans but lucratif ou travailler pour la Ville, et j’aime les programmes d’entraîneurs communautaires et aider les enfants. De plus, j’aide toujours mes parents du mieux que je peux au ranch, et j’ai l’intention de continuer à le faire. »

Hedges est bien au fait de ce qui se passe dans le monde du sport au Canada. Il a été membre du conseil d’administration d’AthlètesCAN de 2017 à 2023 et est membre du conseil d’administration de la B.C. Wheelchair Basketball Society depuis 2007.

« La question de l’égalité des chances est importante pour moi », a-t-il dit à propos de son engagement dans le sport en dehors du terrain. « Une partie de mon travail avec BC Wheelchair Basketball consiste à aider les personnes ayant un handicap dans les zones rurales pour qu’elles aient la possibilité de faire du sport. Le fait d’être en bonne santé est très important pour ma situation actuelle et mon développement social. »

« Je veux essayer de transmettre un peu de cela à d’autres personnes. »

On dirait un père engagé.