Brian McKeever prend un nouveau départ à la tête de la puissante équipe canadienne de ski paranordique

Le plus grand paralympien d’hiver du Canada relève de nouveaux défis
McKeever

PRINCE GEORGE (C.-B.) – Brian McKeever, le paralympien d’hiver le plus titré du Canada, termine déjà sa deuxième saison comme entraîneur de l’équipe nationale de ski paranordique du Canada et il admet que c’est plus stressant que d’être un athlète supervedette.

« Quand on est athlète, on ne se préoccupe que d’une seule personne, mais maintenant, je me préoccupe de toutes et de tous les athlètes », déclare McKeever après l’entraînement de mardi à la finale de la Coupe du monde de ski paranordique. « C’est aussi très gratifiant et le plus beau, c’est de voir nos athlètes apprendre. »

« C’est sur ce point que l’on maintient notre concentration. »

Comme athlète dans la catégorie des athlètes ayant une déficience visuelle, McKeever a participé à six Jeux paralympiques d’hiver (de 2002 à 2022) et a remporté un record canadien de 20 médailles, dont 16 d’or, deux d’argent et deux de bronze.

Il a pris sa retraite après les Jeux de Beijng et a été nommé entraîneur de l’équipe nationale en juillet de la même année.

« La courbe d’apprentissage a été très raide », raconte McKeever, 45 ans. « Les aspects techniques et tactiques sont tout à fait dans mes cordes, mais il y a plus à faire dans les coulisses, avec la vision d’ensemble d’un grand programme. »

« C’était tout nouveau pour moi. »

Au nombre des membres de l’équipe nationale actuelle on trouve d’anciennes coéquipières et d’anciens coéquipiers de McKeever, comme Mark Arendz, 12 fois médaillé paralympique. Il y a eu trop d’histoires dans le sport professionnel où des problèmes ont fait surface quand des joueurs ont entraîné d’anciens coéquipiers, mais dans ce cas-ci, la transition s’est faite en douceur.

« L’année dernière a été une année de croissance pour nous », admet McKeever. « Cette année a été, je l’espère, plus facile pour tout le monde. Nous avons fait du bon travail, mais j’ai un style différent. C’est aussi pour moi l’occasion d’apprendre à quel point les gens comprennent mon langage. Le développement de la communication a donc été un élément clé. »

Selon McKeever, un athlète chevronné comme Arendz est davantage une caisse de résonance et a besoin de moins d’information. Arendz apprécie la confiance que lui témoigne son ancien coéquipier.

« Au début, nous avons dû reconnaître que les rôles avaient changé », explique Arendz. « Nous respectons toujours l’amitié que nous avons développée comme coéquipiers; elle s’est aujourd’hui transformée en une relation entraîneur-athlète. »

« C’est très intéressant d’avoir un aperçu de ce qui a fonctionné pour lui comme athlète et d’appliquer ces éléments à l’ensemble de l’équipe. »

Malgré tous ces succès, McKeever estime qu’il est important de faire preuve de patience. Des athlètes comme le skieur assis Derek Zaplotinsky remportent aujourd’hui des médailles après presque dix ans dans l’équipe nationale.

« Nous sommes en quelque sorte à l’école pour apprendre la compétition », affirme McKeever. « Nous essayons de nouvelles choses, nous essayons de nouvelles tactiques et nous essayons d’apprivoiser les parcours de différentes manières. Nous ne pouvons obtenir que notre 100 %, quel qu’il soit ce jour-là. Et ce n’est pas nécessairement une question de victoires et de défaites. »

« Il s’agit simplement d’avoir un plan, de bien l’exécuter et de voir où nous pouvons l’améliorer pour la prochaine course. »

Pour un athlète comme le skieur ayant une déficience visuelle Jesse Bachinsky, qui fait actuellement ses preuves pour intégrer l’équipe des Jeux de 2026, le fait d’avoir un entraîneur comme McKeever, qui a concouru dans la même catégorie, est inestimable.

« C’est un athlète incroyable et une personne extraordinaire », dit Bachinsky. « J’ai eu le privilège de concourir avec lui et maintenant de l’avoir comme entraîneur. Ses vastes connaissances de ce sport sont inégalées. »

L’équipe canadienne de ski paranordique est le modèle du Canada quand il s’agit de sports paralympiques d’hiver. McKeever a été la première grande vedette de ce sport, et le programme de développement s’est épanoui avec des athlètes comme Natalie Wilkie, Colllin Cameron et Brittany Hudak, qui ont remporté des médailles aux Jeux paralympiques et aux Championnats du monde au cours des dernières saisons.

À Beijing, l’équipe a remporté 14 médailles et en Corée du Sud en 2018, 16. À ces deux reprises, il s’agissait de plus de la moitié du nombre total de médailles remportées par le Canada.

McKeever affirme que la porte est ouverte aux personnes ayant un handicap pour qu’elles se lancent dans le sport.

« Nous sommes toujours à la recherche de la prochaine génération », indique-t-il. « Lorsque les gens y sont exposés, ils réalisent à quel point ils peuvent y trouver du plaisir. Beaucoup de gens disent que lorsqu’ils pratiquent notre sport, ils ont l’impression d’être libres, de bouger et de profiter de la nature de différentes manières. »

Et qui sait, avec beaucoup de travail, il se peut que vous ayez une légende vivante comme entraîneur.