MONTRÉAL – Les Jeux paralympiques de Tokyo 2020 sont peut-être un an en retard, mais Danik Allard est trois ans en avance sur son objectif de participer aux Jeux.
La stratégie à long terme du joueur de 20 ans de l’équipe nationale de boccia était enlignée sur 2024, mais une solide performance juste avant que la COVID-19 frappe l’a catapulté dans une équipe expérimentée. Allard est un des quatre athlètes nommés cette semaine dans l’équipe canadienne de boccia pour les Jeux de Tokyo et il est le seul nouveau venu paralympique.
« Je ne m’attendais pas à être nommé dans l’équipe », a dit Allard. « Mais j’avais un excellent groupe de soutien derrière moi. Les entraîneurs, mes coéquipiers et notre groupe sportif qui est spécialisé dans différents domaines – ils étaient là pour moi. Cela a été difficile pour l’équipe après que la COVID a frappé, mais ils ont trouvé une manière pour que cela fonctionne pour nous pour que nous puissions continuer de nous entraîner. »
L’entraîneur de l’équipe nationale de boccia, César Nicolai, n’est pas inquiet à cause de l’inexpérience d’Allard dans le jeu international.
« Danik a cette habileté de tout mettre de côté et de se concentrer sur le jeu », a dit Nicolai. « Pour quelqu’un de son âge c’est une excellente qualité. Cet aspect nous a vraiment impressionnés dans ses deux présences internationales en 2019. »
Allard a gagné la médaille de bronze du championnat régional des Amériques au Brésil et a terminé quatrième de l’Omnium mondial de Montréal en 2019. Il est présentement classé 14e au monde sur 159 joueurs dans la catégorie BC2.
Même s’il est encore jeune, Nicolai ne considère pas Allard comme un succès instantané.
« Il a passé au travers du système provincial et national depuis 10 ans » dit-il. « Il a eu le temps, l’entraînement et les compétitions pour se développer année après année. La programmation de compétition est très forte au Québec. Il est un champion des Jeux du Québec et a participé au Défi sportif qui a lieu chaque année. »
Tokyo étant sa première expérience de Jeux majeurs, Allard ne se met pas trop de pression.
« Je veux simplement capitaliser sur cette occasion d’acquérir une précieuse expérience », a dit Allard, qui est aussi guidé par l’entraîneur national et provincial Simon Larouche. « Je veux m’amuser, avoir d’excellents souvenirs. Je vais essayer de concourir comme dans n’importe quel autre tournoi, même si c’en est un gros. »
Nicolai dit qu’Allard a déjà maîtrisé l'essence du sport.
« Il est très constant et c’est la clé pour avoir du succès au boccia », a-t-il dit. « Il faut des années d’entraînement pour y parvenir. »
Allard joue dans la classification BC2. Il est accompagné dans l’équipe canadienne de Tokyo par trois athlètes BC4 – Alison Levine, Iulian Ciobanu et Marco Dispaltro. Les trois ont de l’expérience des Jeux paralympiques.
« Iulian, Marco et Alison sont comme des doyens pour moi », dit Allard. « Ils apportent beaucoup d’expérience et de savoir-faire; ils jouent avec beaucoup de confiance et sans trop de stress. J’apprends beaucoup auprès d’eux. »
Avant de devenir un joueur de boccia à 12 ans, Allard a fait de la natation et a joué au para-hockey sur glace. Quand il a découvert le boccia toutefois, il n’a jamais regardé en arrière.
« J’ai aimé l’aspect stratégique du jeu », dit-il. « Il m’a donné tout ce que je pouvais demander dans un sport. Ce sont mes parents qui ont découvert le sport dans Internet. Ils m‘ont vraiment encouragé à l’essayer et je suis tombé en amour avec lui. »
Et maintenant, dans seulement un peu plus de deux mois, ce sont les Canadiens qui découvriront Allard aux Jeux paralympiques.
