Difficile et gratifiant : Les vedettes du goalball parlent de la nécessité de jongler le sport, le travail et la famille

Des athlètes participent actuellement aux Championnats du monde
Mahon

OTTAWA – Amy Burk, joueuse de goalball au sein de l’équipe nationale canadienne, est athlète de haute performance à temps plein, étudiante à temps plein et mère de deux jeunes enfants. À première vue, cela peut sembler être un défi de taille pour cette athlète ayant une déficience visuelle de 32 ans.

Mais elle ne voudrait pas qu’il en soit autrement.

« C’est difficile et gratifiant », a-t-elle déclaré plus tôt ce mois-ci avant de partir à l’étranger pour les Championnats du monde, qui se déroulent actuellement au Portugal. Burk et ses coéquipières de l’équipe féminine présentent une fiche parfaite de 5-0 jusqu’à présent aux épreuves préliminaires.

« J’ai commencé un programme d’études en juin, pour compliquer les choses davantage. C’est occupé, mais j’aime montrer à mes enfants que je peux faire à peu près n’importe quoi. Je suis une maman qui n’arrête jamais. J’aime être occupée. »

Burk suit un programme en technique de laboratoire médical de 10 mois au Collège Algonquin.

« Bien gérer mon temps m’aide vraiment, mais j’ai aussi un grand soutien de ma famille, de mes parents et de la famille de mon mari ainsi que de notre association nationale et du personnel de haute performance. »

Son exemple est certainement une source d’inspiration pour ses coéquipières et coéquipiers.

« Je puise mon énergie auprès d’Amy Burk », affirme sa coéquipière Meghan Mahon, de Timmins (Ontario), maintenant basée à Calgary. « Elle sert de “colle” dans l’équipe; elle maintient les choses ensemble et je ne pense pas que quelqu’un dirait le contraire. C’est une capitaine qui connaît les forces de l’équipe, qui sait quand céder certaines choses et qui sait quand dire “à toi de jouer”. »

Mahon, 26 ans, travaille comme intervenante auprès d’enfants et de jeunes pour l’Institut national canadien pour les aveugles à Calgary, où elle constate sur place les difficultés que rencontrent les parents pour faire participer leurs enfants ayant une déficience visuelle à des activités sportives.

« J’ai beaucoup de chance de travailler avec les enfants et les jeunes », explique-t-elle. « Je peux vraiment promouvoir le fait que c’est bien de faire du sport. Mais les parents ont tellement de choses dont se préoccuper – les rendez-vous chez le médecin, l’éducation –, que le sport ne se trouve pas forcément en tête de leur liste quand il s’agit de les impliquer tout de suite. »

« Il y a aussi la crainte de se blesser ou de ne pas bien faire. Pourtant, nous constatons une augmentation, du moins ici à Calgary, des personnes qui veulent s’impliquer. »

Plus au nord, à Edmonton, Blair Nesbitt, de l’équipe masculine de goalball, travaille depuis huit ans dans le domaine de la planification financière pour le gouvernement de l’Alberta. Il a recours à son judicieux jugement financier pour appliquer les principes comptables aux activités d’exploitation, aux changements de politique et à l’orientation stratégique des divisions.

Il s’agit d’une journée et d’une soirée typiques pour le très occupé M. Nesbitt qui détient un baccalauréat en comptabilité et en finances du Northern Alberta Institute of Technology.

« Je travaille du lundi au vendredi, et je fais généralement mes séances d’entraînement immédiatement après le travail, au gym », dit Nesbitt, également représentant des athlètes au conseil d’administration de l’Association canadienne des sports pour aveugles. « Je fais de la musculation et du conditionnement, puis je rentre à la maison et je réchauffe l’un des repas que j’ai préparés pour la semaine. De plus, beaucoup de mes rendez-vous de chiropratique et de physio-massage ont lieu en soirée. Et les fins de semaine, je m’entraîne avec l’équipe provinciale, puis il y a les camps et les tournois avec l’équipe nationale. »

Le joueur de longue date Doug Ripley gère sa propre entreprise à titre de que massothérapeute agréé. Père de deux adultes, il profite de sa liberté de travailleur autonome, mais lorsqu’il ne travaille pas, il n’y a pas d’argent.

« L’entreprise me tient occupé, mais je contrôle mon emploi du temps, ce qui m’aide pour l’entraînement et les déplacements », explique le triple paralympien de 49 ans, dont l’équipe masculine compte un match nul et quatre défaites jusqu’à présent aux Championnats du monde. « Je sais que beaucoup de joueurs ont du mal à se libérer du travail pour les événements et trouvent cela vraiment difficile. Pour moi, c’est le côté financier qui est difficile, mais je ne subis pas la pression d’un employeur. »

Ripley, qui s’est engagé à aider l’équipe masculine canadienne à retourner en 2024 aux Jeux paralympiques, affirme que l’équilibre de vie est la clé pour faire longue carrière sur le terrain et ailleurs.

« Il est important que l’entraînement et l’horaire de travail soient structurés. Il faut aussi s’assurer de passer du temps avec sa famille et ses ami.e.s pour rester sain.e d’esprit et équilibré.e. Mais il est certain que pendant ces périodes occupées, on se concentre un peu plus sur le goalball quand les Championnats du monde ont lieu sur trois semaines juste avant Noël. »

« Je remercie ma famille d’être d’un si grand soutien pendant cette période. »