Jesse Zesseu apprend vite en para-athlétisme

Une médaille à sa portée à ses premiers Championnats du monde
Jesse Zesseu 2023

TORONTO — Lorsqu’une personne lui a parlé de sport paralympique pour la première fois, Jesse Zesseu ne savait pas vraiment ce que cela signifiait.

En effet, le lanceur de disque et sauteur en longueur de 24 ans, originaire de Toronto, pensait que le sport pour les athlètes ayant un handicap ne s’adressait qu’aux personnes amputées ou en fauteuil roulant, c’est-à-dire aux personnes ayant un handicap physique.

« Je travaillais dans les médias sociaux pour Cerebral Palsy Ontario, et on m’a demandé quels sports je pratiquais », raconte-t-il lors du sommet sur le contenu du Comité paralympique canadien qui a eu lieu plus tôt cette année à Toronto. « Puis on m’a demandé si je concourais parmi les athlètes ayant un handicap ou les para-athlètes. J’ai répondu que je ne savais pas ce que cela (para-athlètes) voulait dire. »

Alors, Zesseu s’est soumis au processus de classification pour voir dans quelle catégorie il pouvait concourir en sport paralympique. Il a par la suite appris que ses résultats lui auraient permis de se qualifier pour les Jeux paralympiques de 2016 à Rio.

« J’étais un étudiant ordinaire sur le point d’obtenir son diplôme, et la semaine suivante, je m’entraînais quatre ou cinq fois par semaine », se rappelle Zesseu. « Ensuite, il y a eu la classification et j’ai appris que j’avais réalisé la norme de performance pour faire partie d’Équipe Canada. Tout ça s’est passé rapidement. C’était une belle aventure. »

Zesseu est né avec la paralysie cérébrale, ayant eu un accident vasculaire cérébral à la naissance. Son côté droit fonctionne à 75 pour cent par rapport à son côté gauche.

« L’exemple que je donne toujours, c’est que je pèse 175 livres, mais que je pèserais 200 livres si tout mon corps était comme le côté gauche ou 150 livres s’il était comme le côté droit », explique-t-il. « Mon tonus musculaire est un peu plus tendu et j’ai besoin de pauses plus longues pour calmer mon système nerveux central, sinon ce côté de mon corps commence à traîner. »

Sa carrière en athlétisme a pris son envol lorsqu’il s’est inscrit à l’Université de Guelph, qui offrait l’un des meilleurs programmes au pays. Il y a trouvé un frère et un mentor en la personne de l’entraîneur Paul Galas.

« J’ai été chanceux de pouvoir fréquenter l’Université de Guelph », affirme-t-il. « C’est vraiment un programme de haut calibre, et Paul Galas est le meilleur entraîneur que j’aurais pu avoir. »

« Il est très attentif et a un très grand souci du détail, et de plus, je peux m’identifier à lui parce qu’il n’a que trois ans de plus que moi. C’est un très jeune entraîneur, mais il a l’impression de faire ce travail depuis longtemps. Je n’ai pas peur d’intervenir ou de donner des conseils. 

« C’est une bonne relation entraîneur-athlète. »

Zesseu a obtenu un baccalauréat ès arts en sciences politiques et en marketing en 2021.

À long terme, son objectif est de remporter des médailles dans les épreuves de course, de lancer et de saut. Il participe cette semaine à ses premiers Championnats du monde de para-athlétisme et il figure au deuxième rang du classement mondial au lancer du disque et au dixième rang au saut en longueur. Il s’agit de records canadiens qu’il a établis cette saison.

Jusqu’aux Jeux de Paris 2024, il se concentrera sur ces deux épreuves.

« C’est une combinaison étrange », admet-il. « Les athlètes au lancer du disque pèsent 80 livres de plus que moi et le poids des athlètes au saut en longueur est aussi supérieur au mien. Malgré tout, nous avons trouvé un juste milieu. Comme le disque est un peu plus léger, je peux utiliser ma vitesse beaucoup mieux que d’autres qui se servent de la force brute. »

Tout ce que veut Zesseu au terme de la compétition, c’est gravir les marches du podium.