SANTIAGO – Lorsqu’il s’agit d’athlètes pionnières ou pionniers du parasport au Canada, on mentionne rarement le nom de Yuka Chokyu.
Pourtant, cette semaine, aux Jeux parapanaméricains de 2023, elle était là, à 56 ans, pour affronter des joueuses plus jeunes et vaincre sur la plupart d’entre elles au tournoi de parabadminton. Elle n’est pas aussi rapide qu’à l’époque où elle jouait au tennis en fauteuil roulant, mais ses manoeuvres d’anticipation sont meilleures que jamais, et elle frappe avec une grande précision.
Chokyu a commencé le tournoi des Amériques par trois victoires consécutives, toutes contre des adversaires plus jeunes. Mercredi, elle a battu la Péruvienne Jacquelin Karina Burgos Javier par la marque de 21-13, 21-16, puis la Brésilienne Auricelia Evangelista avec un pointage de 21-7, 21-11. Le lendemain, une autre Brésilienne, Ana Gomes, s’est inclinée 22-20, 21-4.
Javier a dû en tirer quelques leçons, car elle est revenue battre Chokyu au cours d’une demi-finale chaudement disputée qui s’est terminée par la marque de 23-21, 19-21, 21-14. C’était la première fois en cinq matches que la Péruvienne battait Chokyu.
« Elle m’a totalement battue aujourd’hui », a admis Chokyu. « J’ai fait de mon mieux, mais ce n’était pas ma journée. Je me suis mis trop de pression parce que je voulais gagner. Mais je veux profiter du dernier match du tournoi. »
Chokyu vise maintenant le bronze et une deuxième médaille en carrière aux Jeux parapanaméricains, dimanche, contre Amy Burnett, des États-Unis. Chokyu a remporté l’argent en 2019, la première fois que le parabadminton faisait partie du programme des Jeux. Le parabadminton a aussi fait ses débuts paralympiques en 2020.
La Canadienne d’origine japonaise a commencé à jouer au tennis en fauteuil roulant dans les années 1990, après un accident de voiture qui l’a rendue paraplégique. Au début, elle a eu du mal, mais grâce à un entraîneur persévérant et à une amélioration progressive, elle a adoré ce sport.
Le point culminant de sa carrière a été d’atteindre les quarts de finale de tennis en fauteuil roulant, en simple et en double, aux Jeux paralympiques d’été de 2000. Elle a également fait partie des équipes paralympiques de 2004 et de 2008.
« Quand j’ai participé à mes premiers Jeux paralympiques, les gens n’étaient pas très aux courant des Jeux », indique Chokyu. « Mais aujourd’hui, ils suscitent davantage d’attention et on en fait aussi une plus grande promotion. C’est beaucoup plus professionnel sur le terrain et ailleurs. »
« On nous traite comme de véritables athlètes. »
Chokyu ne sait pas ce qui se serait passé si elle n’avait pas poursuivi le sport et un mode de vie sain après son accident.
« Je suis encore jeune », dit-elle en riant. « Je ne peux pas marcher du tout, donc si je ne fais pas d’activités physiques, je tombe malade beaucoup plus facilement, des raideurs apparaissent. Quand on a un handicap, il est très important d’être actif et de profiter de la vie. »
