L’amélioration des performances entraîne une hausse des exigences en matière d’équipement

Des activités de financement comme la Coupe ParaForts réduisent la pression financière
Josh and Nathan

Photo: Josh Vander Vies (à gauche) avec Nathan Bragg

RICHMOND (C.-B.) – Un écart de 22 ans sépare Richard Peter, légende des Jeux paralympiques, et Nathan Bragg, para-athlète. L’automne dernier, à l’occasion d’une activité de la Coupe ParaForts, ces deux athlètes ont profité d’une discussion informelle pour témoigner de leur découverte du parasport.

« Quand j’étais à l’école primaire, j’avais l’habitude de suivre l’équipe de basketball de mon école. Je notais les statistiques dans un carnet et j’écrivais de petits articles », confie Bragg, qui nourrit toujours ses ambitions au poste de coordinateur principal des communications pour la BC Wheelchair Sports Association. Diplômé en journalisme de l’Université Carleton, il faisait également partie de l’équipe des médias du Canada à l’occasion des Jeux parapanaméricains de 2023.

Bragg, qui a maintenant 29 ans, pensait ne jamais pouvoir faire de sport parce qu’il était en fauteuil roulant. Puis il a découvert l’existence d’une équipe locale sur Google et a convié une équipe de démonstration en fauteuil roulant à son école primaire. Peter faisait partie de cette équipe.

« C’est en quelque sorte la première fois que je me suis rendu compte que je pouvais pratiquer un sport », explique Bragg, né avec la paralysie cérébrale, qui limite les mouvements de ses membres. « Ce n’est qu’à 12 ans que j’ai réalisé qu’il existait des sports pour moi. »

En 1977, quand Peter a vécu l’accident qui l’a rendu paraplégique, il ne pouvait pas consulter Google ou Internet afin de trouver des options de sports adaptés aux personnes ayant un handicap. Cela dit, la télévision existait. Terry Fox et Rick Hansen sont devenus des héros nationaux avec le Marathon de l’espoir et la Tournée mondiale Rick Hansen, des initiatives qui ont permis de recueillir des millions de dollars au profit de la recherche contre le cancer et sur la moelle épinière.

« Rick Hansen parcourait le monde en fauteuil roulant et c’est à ce moment-là que je me suis intéressé aux parasports », précise Peter, qui a participé à cinq Jeux paralympiques et a remporté trois médailles d’or au sein de l’équipe masculine de basketball en fauteuil roulant du Canada. « Alors, je me suis dit que ça valait le coup d’essayer. »

Après avoir joué au rugby en fauteuil roulant, Bragg tente maintenant de s’initier à la boccia, un sport de précision qui n’a pas d’équivalent olympique. Comme au boulingrin ou au curling, la réussite repose sur la stratégie et la maîtrise de soi sous pression.

« La plupart des athlètes de boccia ont des handicaps physiques assez importants », souligne Bragg. « Ça augmente donc la complexité du jeu et le défi physique qu’il représente. »

Comme tous les parasports, la boccia nécessite un équipement spécifique. Bragg avait besoin d’un nouveau fauteuil roulant.

« Le fauteuil roulant que j’utilise au quotidien n’est pas adéquat pour le sport », explique-t-il. « Je viens tout juste de me procurer un fauteuil qui vaut environ 3 500 $, en raison de toutes les adaptations particulières. Tout ça pour que je puisse m’asseoir, lancer une balle et rester stable et en équilibre. »

Pour les athlètes de boccia ayant un handicap plus important, les coûts d’équipement peuvent se multiplier pour leur permettre de rivaliser avec l’élite. Les athlètes de la catégorie BC3 ont besoin d’appareils fonctionnels comme une rampe pour lancer la balle.

« On doit adapter l’équipement à chaque personne, selon ses capacités et son physique », ajoute Bragg. « Dans un sport pour personnes qui n’ont pas de handicap, on considère la taille et le poids de l’athlète. En parasport, on doit tenir compte de la taille de l’athlète, de son poids, de sa capacité d’équilibre, si l’un de ses membres est plus court que l’autre ou s’il a une asymétrie.

La conception d’équipement destiné à permettre aux personnes de donner le meilleur d’elles-mêmes comporte de nombreuses complexités. »

C’est pourquoi les activités de financement comme la Coupe ParaForts de la Fondation paralympique canadienne jouent un rôle essentiel pour l’avenir du parasport au pays, tant pour les novices que pour l’élite. On compte quatre événements par an (deux à l’automne et deux à l’hiver).

Les fauteuils roulants destinés à des sports comme le rugby ou le basketball en fauteuil roulant peuvent individuellement coûter plus de 10 000 $.

À la Coupe ParaForts, chacune des équipes s’engage à verser au moins 5 000 $ pour s’inscrire et participer à des épreuves de parasports comme le volleyball assis, le basketball en fauteuil roulant et le para-hockey sur glace Des points supplémentaires sont attribués pour la collecte de fonds.

À l’automne dernier, les deux premiers événements de la saison 2023-2024 ont battu des records. L’Anneau olympique de Richmond, qui a accueilli l’événement de Vancouver à guichets fermés, a permis de recueillir 115 000 $. Deux semaines plus tard, l’événement de Montréal a généré un record historique de 167 000 $ pour la Fondation paralympique canadienne.

« Des événements comme la Coupe ParaForts contribuent vraiment à réduire la stigmatisation et les barrières et à ouvrir les portes du sport à tout le monde », affirme Josh Dueck, champion paralympique de ski alpin et maître de cérémonie de l’événement à Vancouver, au cours de la discussion informelle.

Les deux dernières Coupes ParaForts de la saison auront lieu le 7 mars à Calgary et le 21 mars à Toronto.

« Je suis très heureux de voir à quel point le sport paralympique est mieux connu aujourd’hui », ajoute Bragg. « J’espère vraiment que de moins en moins d’enfants (ayant un handicap) seront exclus, et que davantage d’enfants apprendront tôt les possibilités qui leur sont offertes. »