Le basketball en fauteuil roulant apaise Blaise Mutware

Le paralympien joue un rôle clé pour rebâtir l’équipe
Blaise Mutware

Le meilleur souvenir que Blaise Mutware garde de sa première expérience de basketball en fauteuil roulant, c’est qu’elle lui a permis d’oublier.

« Mon thérapeute en réadaptation connaissait l’entraîneur de l’équipe nationale à l’époque et il m’a emmené m’entraîner avec des membres de l’équipe nationale », se rappelle Blaise, 29 ans, qui a quitté le Zimbabwe à 13 ans avec sa mère pour s’installer à Toronto.

« Je n’étais pas très bon, mais je me souviens avoir eu du plaisir et en avoir oublié ma blessure. C’était la première fois après ma blessure que je me sentais libéré, que je me sentais libre. »

À l’âge de 20 ans, Blaise était inscrit à une école d’arts culinaires, mais il s’est retrouvé face à deux voleurs et a été blessé par balle. Les séquelles se situent majoritairement au niveau de la colonne vertébrale.

« Après l’accident, je ne savais pas trop ce que je voulais faire, mais le basketball a toujours été un exutoire pour moi », déclare-t-il « J’ai toujours regardé la NBA. »

Blaise a grandi en Afrique, et il était un jeune très actif. Il s’est d’abord passionné pour le football, puis pour l’athlétisme, le volleyball et le tennis.

« J’ai tout essayé dans mon enfance, mais le football a toujours été mon sport de prédilection », précise-t-il. « Quand j’étais jeune, je pensais vraiment avoir un avenir en football. »

Il a commencé à jouer au basketball en fauteuil roulant en 2015 avec les Variety Village Rebels, un club local. La même année, on l’a invité à s’entraîner avec le programme de l’Académie nationale au Centre national d’entraînement de Basketball en fauteuil roulant Canada.

En 2019, on l’a sélectionné dans l’équipe nationale masculine senior et il a aidé le Canada à remporter la médaille d’argent aux Jeux parapanaméricains de Lima, au Pérou. Il a participé à ses premiers Jeux paralympiques en 2021, et le Canada a amélioré de trois places sa performance de 2016 et s’est classé huitième.

« Cela fait longtemps que je m’efforce d’améliorer ma vitesse, car c’est un point qui m’a donné du fil à retordre au début », explique-t-il. Tout le monde était plus rapide que moi, maniait mieux leur fauteuil roulant que moi, alors je me suis concentré sur ce point pendant longtemps, et maintenant je pense être connu pour mes compétences défensives. »

Blaise joue un rôle clé pour rebâtir l’équipe masculine, qui vise à se qualifier pour les Jeux paralympiques de 2024 à Paris.

« Je suis l’un des plus grands joueurs sur le terrain, donc la plupart du temps, on cherche à m’inclure dans le jeu », indique Blaise. « Mettre le ballon en jeu pour que je puisse essayer de l’emporter sur des joueurs incompatibles. »

L’équipe s’est améliorée depuis qu’elle a touché le fond avec une 12e place aux derniers Championnats du monde, en 2018. Blaise est persuadé que le Canada peut se classer parmi les sept équipes qui participeront aux Jeux de Paris 2024 (la France, qui organise les Jeux, se qualifie automatique).

« Ce sera un très bon test pour nous, qui nous permettra de déterminer notre position à l’échelle mondiale », ajoute-t-il à propos des Championnats du monde de 2023, qui se déroulent actuellement à Dubaï. « Je suis très enthousiaste, j’ai l’impression d’arriver à l’apogée de ma carrière et que tout le monde est sur la même longueur d’onde. »

« Nous pouvons nous faire remarquer dans les tournois à venir. »