Les para-athlètes canadiennes sont la preuve que les rêves peuvent devenir réalité

La Journée internationale des femmes est l’occasion de célébrer l’impact du sport féminin
Danielle Ellis

Danielle Ellis, membre de l’équipe canadienne de volleyball assis, a perdu sa jambe droite sous le genou en raison du cancer, quand elle n’était encore que nouvelle-née. 

La jeune femme de 32 ans qui a grandi à White Rock, en Colombie-Britannique, n’a jamais pensé qu’elle pourrait un jour devenir une athlète de haute performance, faire partie d’une équipe nationale et parcourir le monde pour représenter le Canada. Mais le monde a changé pour les personnes ayant un handicap et les femmes dans le sport.

Dans le domaine du sport féminin, nous avons assisté à la montée en flèche de la popularité de la WNBA, du soccer international féminin et, plus récemment, de la Ligue féminine professionnelle de hockey. Les fans de sport – hommes et femmes, jeunes et moins jeunes – découvrent l’enthousiasme, l’athlétisme et le pouvoir d’attraction des matchs au féminin.

Et les para-athlètes canadiennes comme Ellis, la canoéiste Brianna Hennessy et la paranageuse Danielle Dorris illustrent les mêmes caractéristiques comme pionnières pour les femmes en parasport. L’impact fait fortement écho au Canada et le mouvement est tout aussi fort à l’échelle internationale.

Aux Jeux paralympiques de 2020 à Tokyo, le Canada a envoyé une équipe de 128 membres, dont la majorité des athlètes étaient des femmes (71). Les femmes ont été plus nombreuses que jamais à participer aux Jeux de Tokyo 2020 (45 %) et aux Jeux paralympiques d’hiver de 2022 à Beijing.

« Je ne savais pas que je pouvais être une athlète de ce niveau », affirme Ellis, qui se prépare actuellement à participer à ses troisièmes Jeux paralympiques en 2024 à Paris. Les Canadiennes, numéro un mondial, sont de sérieuses candidates à une première médaille aux Jeux.

« Je n’en avais même pas rêvé quand j’étais jeune, car je n’avais jamais cru qu’une personne amputée pouvait se rendre jusque là. » 

« C’est formidable de pouvoir voir des femmes qui vivent avec différents types de handicaps à l’avant de la scène et de montrer à quel point elles sont athlétiques, fortes et habilitées à faire tout ce qu’elles veulent. »

Quand elle était jeune, Ellis a rapidement remarqué qu’il était beaucoup plus difficile pour les femmes de progresser dans la vie, qu’il s’agisse de sport ou d’affaires.

« Comme jeune femme, vous êtes tous les jours écartée des sports et des entreprises et vous devez travailler beaucoup plus pour arriver à quelque chose. Aujourd’hui, on peut voir des athlètes comme nous à la télévision ou en ligne et se dire : “Hé, elle l’a fait, et je peux moi aussi.” »

Hennessy, qui a fait ses débuts aux Jeux de Tokyo, affirme que les para-athlètes canadiennes ont fait de la diffusion de leur récit une priorité.

« Nous disposons de cette tribune pour inspirer la prochaine génération », indique la résidente d’Ottawa. « Je pense que cela devrait être au centre de notre cœur à tout le monde. Ce qui est stimulant, c’est de voir que des enfants plus jeunes vous admirent et que vous pourrez les aider à trouver elles et eux aussi le courage de sortir de leur zone de confort. »

« Quand j’ai fait des conférences dans des écoles, j’ai vraiment essayé d’insister sur le fait que vous rencontrerez des difficultés ou des obstacles. Mais c’est un merveilleux exemple de l’amour et de la passion que l’on met au service de quelque chose qui peut unifier et renforcer. »

À 21 ans, Dorris est déjà championne paralympique, championne du monde et détentrice d’un record du monde. Elle est d’accord avec Hennessy et Ellis pour dire que ses performances et celles de ses compatriotes au Canada doivent être remarquées au même titre que celles de toutes et tous les autres athlètes.

« Je veux vraiment combler ce fossé », dit la résidente de Moncton, au Nouveau-Brunswick. « C’est très intéressant à regarder. Peu importe que vous soyez une femme, un homme, une personne ayant un handicap ou une personne n’en ayant pas. Le parasport, c’est cool et c’est différent du sport pour les personnes n’ayant pas de handicap. »

Et bien sûr, en parasport, chaque athlète a un récit exceptionnel.

« On semble toujours très près de la corde sensible », explique Hennessy. « Il y a des récits magnifiques à raconter. J’espère vraiment que pour Paris, tous les sports seront mis en valeur. Les médias sociaux prennent de l’ampleur et les petites filles voient des gens comme nous, qui publient et vivent leur meilleure vie avec le sport ou tout simplement dans leur vie quotidienne. » 

« Pouvoir les faire grandir à une époque où elles peuvent se tourner vers nous et voir qu’on parle de nous, c’est très spécial. »