ESPOT, Spain – Les skieurs alpins de haut niveau comptent certainement parmi les athlètes les plus courageux de la planète.
Il n'est pas rare que ces athlètes atteignent des vitesses d'autoroute en descente, alors qu'ils dévalent des pistes abruptes à partir de certains des plus hauts sommets du monde, tout en négociant des pentes glacées et des virages serrés, parfois dans des conditions météorologiques difficiles, comme c'est le cas ici aux Championnats du monde para-alpin 2023.
Lorsque les Canadiens ont eu leurs premières vedettes dans ce sport, dans les années 1970, on les a appelés les Crazy Canucks. Et les athlètes le font encore et encore, même après des blessures.
Mais c'est la norme dans ce sport puisque les blessures font partie du jeu. C'est le cas des skieurs para-alpins canadiens Kurt Oatway, de Calgary, et Frédérique Turgeon, de Candiac, au Québec, qui ont tous deux manqué les Jeux paralympiques de Beijing en mars dernier à la suite de blessures subies lors d'incidents à l'entraînement.
Mais lundi, ils étaient là, dans le portillon de départ de leurs courses de Super G pour l'ouverture des championnats du monde. Les courses du week-end ont été reportées en raison du mauvais temps qui a rendu les parcours traîtres pour les concurrents.
Oatway et Turgeon ont tous deux terminé cinquièmes dans leurs courses de Super G.
Oatway, le champion masculin de ski assis Super G des Jeux paralympiques de 2018, a été victime d'une méchante chute lors des championnats du monde 2022 en Norvège, qui se sont déroulés moins de deux mois avant les Jeux paralympiques. Il s'est cassé la clavicule, trois côtes, a lacéré un poumon et s'est déchiré deux ligaments de l'épaule.
« Première journée de course de vitesse après les retards et ça s'est vu », a déclaré Oatway lundi après la course d'ouverture. « Mon ski a une certaine marge de progression car j'ai fait des erreurs et je suis sorti de la ligne de course ».
Le triple paralympien Matt Hallat, directeur de la haute performance de Para alpine pour Alpine Canada, a l'expérience du retour de blessure de sa carrière de ski.
« Cela demande un peu de temps et de patience' », a-t-il dit. « Nous essayons de faire en sorte que les athlètes soient aussi prêts que possible lorsqu'ils reviennent pour leur première course. Ils se sont beaucoup entraînés avant la course, alors la course elle-même ressemble à une course. Quand vous l'avez fait autant que Kurt et Frédérique, ce n'est pas vraiment aussi différent que ça ne l'a jamais été ».
Turgeon, qui skie sur une jambe dans l'épreuve debout, a subi une déchirure du quadriceps lors d'un entraînement de descente à Pékin, deux jours seulement avant sa première course. Elle a été opérée au printemps et a fait un retour réussi à la compétition cette saison.
Elle n'avait pas encore fait de descente depuis sa chute dans les filets à 90 kilomètres/heure à Pékin - jusqu'à cette semaine. Initialement prévue pour samedi aux championnats du monde, la descente a été reportée à mercredi.
Et elle l'a abordée avec brio, remportant une médaille de bronze.
« Je me sens un peu plus hésitante sur la descente », a admis Turgeon, maintenant quatre fois médaillé aux championnats du monde avant le début de la compétition. « Mais à l'entraînement, tout s'est bien passé et je suis prête. La jambe a bien réagi dans l'ensemble ; il y a une course où mon genou m'a affecté mais je suis confiante ».
« C'est une courbe d'apprentissage. J'ai eu les pires expériences dans ma vie comme le décès de mon père (fin 2018). Dans ce sport, vous devez être résilient et aller de l'avant. »
Les Championnats du monde de ski alpin para 2023 se déroulent actuellement à Espot, en Espagne. Pour plus d'informations, cliquez ici.
