SHAWINIGAN, Qué. – Dans l'ensemble, Mathieu St-Pierre a relevé tous les défis qui se sont dressés sur son chemin.
L'ancien pagayeur de marathon est maintenant l'un des meilleurs paracanoéistes au monde dans les épreuves de sprint VL2. Pour la première fois de sa carrière, St-Pierre a participé aux Jeux paralympiques de Tokyo et a obtenu une impressionnante cinquième place, à seulement 0,94 seconde du podium.
Aujourd'hui, il est prêt à placer la barre encore plus haut pendant trois années supplémentaires en vue de Paris 2024.
Le premier grand test de la saison 2022 est l'unique épreuve de la Coupe du monde pour les paracanoéistes qui aura lieu de jeudi à dimanche à Poznan, en Pologne. Bien que la période post-paralympique ait été quelque peu terne pour l'athlète de 34 ans de Shawinigan, au Québec, dès qu'il s'est rendu en Californie pour un camp de l'équipe nationale en février, son humeur s'est améliorée et il a su qu'il était engagé pour un autre cycle de Jeux.
« C'était difficile après les Jeux parce que vous avez fait cet énorme effort pour y arriver et maintenant vous avez devant vous trois autres années et cela semble long », a-t-il déclaré juste avant de partir pour l'Europe samedi. « Mais j'ai eu un très bon camp à Chula Vista et mes temps étaient supérieurs à ceux de l'année dernière. »
St-Pierre s'est concentré sur sa technique pendant la saison morte, travaillant avec des membres de l'équipe sans handicap sur ses coups de pagaie et son positionnement dans le bateau afin de gagner en puissance. Au cours des dernières semaines, même si la puissante rivière St-Maurice a débordé en raison de fortes pluies, St-Pierre a lutté contre les courants afin d'être prêt pour sa première Coupe du monde.
« J'ai eu des problèmes avec mon siège juste avant les Jeux, mais au cours de l'hiver, j'ai eu une équipe pour faire les ajustements nécessaires et tout était prêt pour le camp et cela a fait une grande différence », a-t-il dit. « Je n'ai pas de problèmes de santé présentement et je veux continuer à progresser et monter sur le podium. »
La vie de St-Pierre a changé à jamais le 19 février 2015. Le solide bûcheron, qui pratiquait également le ski de fond à l'époque, est devenu paralysé à partir de la taille lorsqu'un arbre s'est abattu sur lui.
L'étendue de ses blessures est trop longue à décrire, et elles l'affectent encore aujourd'hui. En fait, il est probable qu'il doive subir une nouvelle opération après cette saison.
En tant que canoéiste de marathon avant son accident, St-Pierre participait à des courses de 200 kilomètres qui prenaient souvent plus de 10 heures.
« Ma force se manifeste vraiment après les premiers 100 mètres (les courses para sont de 200 mètres) », a-t-il déclaré. « Je pense que j'ai probablement l'une des meilleures courses de la deuxième moitié de la course, donc j'ai vraiment travaillé sur mon premier 100 mètres cet hiver et je suis impatient de voir où je me classerai à la Coupe du monde.
« Dans une course de 200 kilomètres, vous avez tout le temps de faire des ajustements et vous n'avez jamais vraiment de mauvaise course. Dans le sprint, vous devez être parfait du début à la fin - vous ne pouvez pas manquer un coup, vous ne pouvez pas modifier votre technique, et l'intensité de la course a été difficile pour moi de m'y adapter. »
L'ascension de St-Pierre en paracanotage est certainement une histoire à suivre jusqu'en 2024 à Paris.
