Nathan Clement montre sa passion pour le sport

L’ancien nageur paralympique fait désormais partie de l’élite du paracyclisme
Nathan Clement 2023

TORONTO – Le cyclisme a toujours fait partie de la vie de Nathan Clement. C’est maintenant devenu une obsession.

En l’espace de deux saisons, Clément s’est hissé parmi les meilleurs paracyclistes du monde et est sur le point de devenir un double athlète aux Jeux paralympiques. En 2016, à Rio, Clement faisait partie de l’équipe de paranatation et a atteint la finale du 50 m papillon masculin en se classant septième.

« En 2018, j’ai senti qu’il était temps pour moi de changer certaines choses dans ma vie », se souvient Clément, 28 ans, à propos de sa décision d’arrêter la natation de compétition. « J’ai pris un peu de temps pour faire de la randonnée et me ressourcer, car j’étais dans une boucle sans fin d’entraînement et de compétition. »

Il s’agissait de sa première pause depuis longtemps.

« Je me concentrais tellement sur mes performances et sur le fait d’être la meilleure version de moi-même comme nageur que j’avais besoin de temps pour décompresser et trouver ce que je voulais faire dans ma vraie vie. »

Le cyclisme a joué un rôle important dans la réévaluation de sa vie et a finalement amorcé son désir de refaire de la compétition.

« J’ai toujours aimé faire du vélo, j’en faisais à l’entraînement quand je nageais », indique le résident de West Vancouver qui a subi un accident vasculaire cérébral à deux ans, ce qui lui a fait perdre sa mobilité.

« J’étais en aventure avec mon sac à dos et je me suis dit que ce serait génial de découvrir à vélo tous ces pays différents et toutes ces cultures différentes. »

En 2020, il a donc décidé de s’entraîner pour son projet. Accompagné de son père, un ancien concurrent de l’Ironman, Clement a testé son endurance en parcourant 1 000 km à vélo depuis Fernie, en Colombie-Britannique, près de la frontière de l’Alberta, jusqu’à son domicile à West Vancouver.

« Au cours de ce voyage, j’ai commencé à ressentir des étincelles pour la compétition », affirme-t-il. « Au cours d’une entrevue, on m’a demandé si cela m’intéresserait de participer de nouveau à des compétitions sportives de haute performance. J’ai répondu oui sans hésiter. J’avais envie de recommencer et de ressentir de nouveau le feu sacré qui accompagne le sport de haute performance. »

Ce temps de réflexion lui a également permis de se rendre compte qu’il ne voulait pas commettre les mêmes erreurs dans une seconde carrière de sport de haute performance.

« En natation, j’étais extrêmement dur avec moi-même, au point de nuire à ma santé mentale », admet-il. « En pratiquant un sport comme le cyclisme, j’ai appris que si je m’en impose beaucoup, la journée sera longue sur le vélo. »

Ce nouvel état d’esprit s’est révélé la clé du succès à venir. Avant d’entamer sa première saison de paracyclisme, Clément a rencontré quelques difficultés. Il s’est déchiré un muscle de la hanche droite et a été incapable de marcher pendant deux mois. Il s’est ensuite blessé à la cheville, ce qui a entraîné un nouveau revers.

En 2022, Clément est revenu de façon spectaculaire sur la scène internationale du parasport, avec des médailles d’argent au contre-la-montre et à la course sur route T1 (tricycle) à l’occasion de ses débuts internationaux sur le circuit de la Coupe du monde, à Québec. Le même mois, il a répété l’exploit aux Championnats du monde de paracyclisme sur route de 2022 qui se sont déroulés à Baie-Comeau, au Québec.

Le périple se poursuit maintenant à Glasgow, en Écosse, à l’occasion des Championnats du monde de paracyclisme de 2023.

« Le simple fait de trouver l’amour de soi et de comprendre les implications du dépassement de ma propre santé mentale et les conséquences qui en découlent m’ont vraiment aidé à faire mieux et plus attention à moi. »