Plus de 30 ans plus tard, Jason Beaman poursuit un autre rêve paralympique

L’ancien skieur fait maintenant partie de l’équipe nationale de volleyball assis
Beaman

CALGARY – Il y a eu d’incroyables remontées dans l’histoire du sport.

Et celle de Jason Beaman pourrait être au haut de cette liste. 

Aux Jeux paralympiques d’hiver de 1992, M. Beaman était membre de l’équipe canadienne de ski para-alpin et a terminé quatrième au slalom dans sa catégorie. Cependant, comme des blessures subies quand il était encore un adolescent ont miné sa carrière prometteuse, il a décidé de se concentrer sur ses études, sur une carrière professionnelle en dehors du sport et sur sa famille – trois volets de sa vie dans lesquels il a eu beaucoup de succès.

« Dans ce temps-là, on participait aux épreuves techniques sans casque », précise M. Beaman, amputé d’une jambe qui a été sélectionné pour l’équipe nationale à 16 ans. « J’avais des problèmes de genoux et des commotions cérébrales. Heureusement, le sport est bien différent maintenant et offre plus de précautions. »

Jason Beaman est toutefois resté proche du milieu du sport, en particulier en jouant au para-hockey sur glace. Plus tard, cet athlète super en forme de 50 ans a découvert le volleyball assis et a vite été invité à un camp de l’équipe nationale.

Serait-il possible de retourner aux Jeux paralympiques 32 ans plus tard, en 2024?

« J’aimerais participer à une autre édition des Jeux paralympiques », affirme M. Beaman pendant un arrêt de la Coupe ParaForts à Calgary en mars. « Nous devons encore nous qualifier, mais nous avons vraiment bien joué aux Championnats du monde de l’an dernier. Nous sommes si près d’être en route pour Paris. »

L’an dernier, le Canada a terminé en 13e position aux Championnats du monde et participera à un match de qualification à Edmonton, du 9 au 13 mai. Sept pays devraient participer au tournoi masculin et se battront pour une place aux Jeux paralympiques.

« On m’a invité à essayer le volleyball assis il y a deux ans et j’ai tout de suite aimé ça », ajoute M. Beaman. « J’ai ensuite participé à un camp de sélection et l’entraîneur a vu quelque chose en moi; depuis, je m’entraîne avec l’équipe nationale. »

L’intensité élevée du programme de l’équipe nationale a ravivé la flamme chez Jason Beaman.

« J’ai réalisé que la compétition me manquait énormément », dit-il. « Quitter la compétition a créé un vide dans ma vie. Ma carrière professionnelle était aussi très compétitive, mais le sport m’a redonné ce sentiment et le volleyball a concrétisé ma décision. »

Jason Beaman, qui vit à Calgary, est un professionnel des ressources humaines qui exploite depuis 2018 son propre cabinet, Straight Up HR. Il a travaillé dans cette industrie pendant 20 ans avant de se lancer à son compte. Il aide les entreprises en offrant des conseils au sujet du recrutement, des ressources humaines et de la main-d’œuvre ainsi que de l’encadrement professionnel.

M. Beaman est notamment emballé pour 2024 parce que le public pourra être témoin des performances de l’équipe aux Jeux de 2024 à Paris, si l’équipe est choisie. En 1992, l’Internet n’était qu’une rumeur et les Jeux n’étaient pas télédiffusés et peu présents dans les médias.

« La sensibilisation aux sports et aux Jeux a augmenté », poursuit M. Beaman. « Il y a plus d’athlètes, plus de programmes de développement et cela ne fera que s’améliorer au cours des 10 prochaines années. Nous devons donner l’occasion aux jeunes de participer parce que le bassin d’où l’on peut puiser est limité.»

Jason Beaman affirme que les événements comme la Coupe ParaForts sont indispensables pour la sensibilisation des jeunes ayant un handicap face au sport et à la recherche de financement pour les aider à y participer.

« Le sport est coûteux », explique-t-il. « Les enfants qui sont du sport sont de bons enfants et ils y créent des amitiés pour la vie. Il y a de nombreuses dépenses, de la réadaptation à l’équipement en passant par les déplacements. Rêver de représenter son pays est un sentiment incroyable. »

Bien sûr, M. Beaman est un excellent exemple du fait qu’il n’est jamais trop tard pour essayer un parasport.

« Cela garde les gens de mon âge en santé physique et intellectuelle. Je rêve encore de rapporter une médaille. »