Pour Joelle Guérette, la boccia c’est de la joie, de l’amitié et de la compétition de haut niveau

La membre de l’équipe nationale participe à ses premiers Championnats du monde
Guerette

MONTRÉAL – Cette semaine à Rio de Janeiro, Joelle Guérette, membre de l’équipe nationale canadienne de boccia, fait ses débuts aux Championnats du monde.

L’athlète de 52 ans concourt dans la catégorie BC3 dans laquelle les joueurs.euses ont recours à une rampe et guident la boule à l’aide d’un pointeur qui se trouve sur leur tête pour viser leurs tirs. Mme Guérette est née avec le syndrome de Segawa, une maladie rare que l’on appelle aussi dystonie dopa-sensible (DDS) ou qui répond à la dopamine, un trouble génétique du mouvement.

Il y a environ sept ans, Mme Guérette a pris la décision de devenir joueuse de boccia, un sport qui exige une concentration intense. Depuis, rien ne peut l’arrêter.

« Joëlle voulait un sport pour sortir de la maison et elle s’est souvenue de Bruno Garneau avec qui elle a fréquenté l’école et qui était paralympien en boccia », raconte Jonathan Manseau, partenaire de performance de Mme Guérette depuis cinq ans, qui lui sert aussi d’interprète.

« Au début, elle s’est inscrite pour l’aspect social, pour rencontrer d’autres personnes ayant un handicap similaire et se faire des ami.e.s. Le sport lui a donné beaucoup de confiance. Elle était bonne et on la reconnaissait pour quelque chose. Cela lui a permis de voyager avec d’autres personnes. Elle sait qu’elle peut rivaliser avec les meilleur.e.s athlètes et s’améliorer. »

C’est en pleine forme que Mme Guérette aborde les Championnats du monde. Le mois dernier, aux Championnats canadiens qui se sont déroulés à London (Ontario), elle a remporté la médaille d’or dans la catégorie BC3 en paires avec le paralympien Éric Bussière qui en était à son chant du cygne après une carrière de 10 ans au sein de l’équipe nationale.

En mai dernier à une épreuve de la Coupe du monde à Rio (au même endroit où ont lieu les Championnats du monde), Mme Guérette s’est qualifiée pour les quarts de finale en jeu individuel.

« Ce sont les premiers championnats du monde de Joëlle », explique M. Manseau. « La chose la plus importante pour elle est d’acquérir de l’expérience, mais nous savons, après sa dernière compétition, qu’elle a les capacités de passer le tour préliminaire. »

Comme partenaire de performance, M. Manseau joue un rôle clé pour préparer le terrain pour les tirs de Mme Guérette.

« Joëlle n’est pas verbale, donc tout ce qu’elle fait se fait avec sa tête », dit-il. « Je suis la personne qui contrôle la rampe pour Joëlle. Elle me dit où elle veut se placer la tête, puis je déplace la rampe devant son œil pour qu’elle puisse viser. Elle me fait des signes à gauche, à droite pour ajuster la rampe. Ensuite, elle choisit l’extension de la rampe et choisit la boule, puis quand elle tire, elle dirige la boule avec un pointeur. »

Autant la boccia a changé la vie de Mme Guérette, autant il en va de même pour M. Manseau. Il travaillait comme gestionnaire dans une animalerie avant de s’associer à Mme Guérette. C’est sa petite amie, aussi partenaire de performance, qui l’a initié au sport.

« La communication était difficile au début, mais avec de la persévérance, nous avons réussi à nous comprendre », poursuit-il. « Je n’avais aucune formation pour travailler avec des personnes ayant un handicap. J’ai toujours fait du sport, j’ai joué au hockey au niveau AA, et je voulais reprendre le sport de compétition. »

« M’occuper d’une personne ayant un handicap a définitivement changé ma vie. Cela a amélioré ma confiance et j’ai appris à être plus patient. »

« Beaucoup de choses ont changé pour le mieux depuis que je suis avec Joelle. »

Une équipe canadienne de huit membres, y compris les quatre athlètes paralympiques du pays qui ont participé à Tokyo 2020, concourt aux Championnats du monde de boccia de 2022 qui ont lieu du 6 au 13 décembre à Rio de Janeiro. Pour obtenir de plus amples renseignements (en anglais), CLIQUER ICI.