Mélanie Labelle, Rugby en fauteuil roulant

Rugby en fauteuil roulant

« La première fois que je suis allée à un camp ProchaineGén, j’ai été malade juste avant de monter à bord de l’avion », dit Mélanie Labelle. C’était la première fois depuis son accident qu’elle voyageait sans Mike, son partenaire.

« C’est pas mal épeurant de faire quelque chose pour la première fois quand tu as un handicap », ajoute-t-elle. « Il y a beaucoup d’anxiété parce que tu es vulnérable et je ne suis tellement pas du genre à demander de l’aide! »

On était en 2018 et Mélanie s’en allait à son premier camp de rugby en fauteuil roulant PremièreGén, deux ans seulement après s’être cassé le cou alors qu’elle a fait une chute en dansant le swing.

Sans son partenaire à ses côtés, il lui a fallu embaucher une aide pour voyager avec elle, pour l’aider à s’habiller, préparer les repas et se préparer à se rendre aux pratiques.

Comme c’est le financement qui a couvert les coûts de son camp d’entraînement et de son voyage, elle pouvait donc se permettre d’emmener son aide avec elle. « Le fait que tout ça était payé pour moi fut essentiel », dit-elle. « Je n’aurais pas pu me permettre d’y aller. Je n’aurais pas pu y aller. »

Et c’est une bonne chose qu’elle y soit allée! Mélanie a obtenu sa place au sein de l’équipe nationale de rugby en fauteuil roulant et a remporté une médaille d’argent aux Jeux parapanaméricains de Lima 2019, mais ce sport n’était pas son premier choix. C’est l’insistance de deux de ses kinésiologues en réhabilitation qui avait suscité son intérêt au départ.

« On me l’a un peu imposé », dit-elle en riant. Mais c’est ce qui a complètement changé sa vie depuis son accident.

« L’indépendance et la communauté », dit-elle. « C’est ça que le rugby m’a apporté. Je n’aurais jamais pu imaginer jusqu’où je pourrais aller ni à quel point je serais indépendante. »

Lorsqu’elle a été initiée au sport, elle n’était pas à l’aise dans son fauteuil roulant. Elle n’était pas capable de faire le transfert d’un fauteuil à un autre. Elle avait des problèmes à manœuvrer son fauteuil dans les rues.

« Les gens devaient pousser mon fauteuil d’un endroit à l’autre », dit-elle. « Quand c’est ce à quoi tu fais face, tu ne t’imagines pas que tu vas t’améliorer ou prendre des forces. J’ai pensé qu’il me faudrait avoir quelqu’un à mes côtés pour le restant de mes jours. » Jusqu’à ce que les gars du rugby commencent à m’appuyer quand j’étais en réhabilitation, allant jusqu’à se présenter à mes séances pour m’encourager! »

Des membres de l’équipe m’envoyaient des textos ou m’appelaient, offrant des suggestions en lien avec le rugby en fauteuil roulant ou la vie en général, plus particulièrement sur l’adaptation à la vie après une blessure grave. Ils lui donnaient des conseils sur l’hivérisation de son fauteuil roulant. Ils lui ont présenté des perspectives sur leur propre rétablissement. Ces conversations ont rassuré l’athlète. Elles lui ont fait réaliser que même si les chemins de la guérison ne sont pas tous les mêmes, elle était sur la bonne voie. Elle grandissait.

Ce n’était plus un combat », ajoute-t-elle. « En réhabilitation, tu es en mode de survie. Au rugby, tu joues. Tu t’amuses. Ça change complètement ton état d’âme. Tu ne fais pas que faire face aux obstacles. Tu fais des choses. Tu peux avoir des échecs, mais tes échecs te permettent d’apprendre de façon constructive. »