La quadruple paralympienne Whitney Bogart confirme sa retraite de l’équipe nationale de goalball

Comité paralympique canadien

08 novembre, 2024

« Elle était la coéquipière qu’on pouvait aller voir et avec qui on pouvait parler à n’importe quel moment »

PARA-Goalball

OTTAWA — Cette semaine, l’équipe canadienne féminine de goalball se dirige vers Calgary pour un camp d’évaluation.

Il y aura une absence notable, celle de Whitney Bogart, membre depuis 19 ans de l’équipe nationale, qui a confirmé sa retraite cette semaine, mettant ainsi fin à une incroyable carrière après ses quatrièmes Jeux paralympiques, à Paris.

« Ce sera un grand changement pour moi », déclare Bogart, 38 ans, qui a grandi à Marathon, en Ontario, et qui vit aujourd’hui à Ottawa. « Tout le monde voyage cette fin de semaine, et c’est la première fois en 20 ans que je n’irai pas à un événement de l’équipe nationale. »

Cette mère de famille, qui a deux enfants, avait déjà planifié sa retraite bien avant Paris 2024. En effet, c’est après Tokyo 2020 qu’elle avait pris la décision de concourir encore pendant une période quadriennale.

Et celle-là a été mémorable.

Le Canada a défait les États-Unis aux Jeux parapanaméricains en 2023 pour mettre la main sur la dernière place pour Paris. L’équipe canadienne a conclu les Jeux dans la capitale française au cinquième rang, son meilleur résultat depuis 2012.

« C’était si spécial de pouvoir représenter le Canada », se remémore Bogart, championne du monde avec Équipe Canada en 2006 et en 2011. « Ce n’est pas tout le monde qui a la possibilité de le faire ».

« Et j’ai pu le faire avec les meilleures personnes que j’ai eu l’occasion de rencontrer. »

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Bogart et sa coéquipière Amy Burk, toutes deux nées avec de l’albinisme, se sont jointes à l’équipe nationale en 2005. Depuis lors, elles sont inséparables malgré leur personnalité opposée. Le frère jumeau de Bogart est marié à Burk.

« C’est drôle de regarder en arrière et de se remémorer tous les souvenirs que nous avons créés ensemble, d’abord en tant que jeunes adolescentes immatures puis en tant qu’adultes responsables », indique Burk. « Nous ne nous sommes jamais ennuyées lorsque nous étions ensemble. Elle n’a jamais été une personne bruyante, pénible, qui s’exprime avec véhémence, elle m’a laissé ce rôle. »

« Elle a apporté une sensation de calme à l’équipe. C’est une coéquipière qu’on pouvait aller voir et avec qui on pouvait parler à n’importe quel moment. Elle s’asseyait, écoutait et nous laissait nous plaindre à propos d’une mauvaise performance ou nous aidait à oublier un match stressant. »

L’expression « en prendre une pour l’équipe » convient parfaitement à Bogart. En réalité, elle en a pris au moins 50 pour l’équipe à chaque match, plongeant dans toutes les directions, comme Carey Price pour effectuer des arrêts. Son rôle était de bloquer les tirs au filet. Ses adversaires pouvaient lancer la balle de 2,75 livres, soit autant qu’un ballon de basketball, à plus de 50 kilomètres à l’heure.

« Ce n’est pas aussi terrible que ça en a l’air », ajoute Bogart. « Les plus graves sont les lancers qu’on reçoit au visage. Ce n’est pas du tout plaisant. Mais lorsqu’on joue de façon agressive, on bouge beaucoup, donc on n’absorbe pas tellement les lancers. »

« J’ai eu des plaies aux hanches et sur les côtés, des entorses et des contusions aux pouces et même des brûlures causées par la balle. »

« Mais c’est amusant. »

Meghan Mahon, membre de l’équipe nationale depuis 2016, dit que l’expertise de Bogart réside dans la défense.

« Peu importe sa position sur le terrain, elle a toujours joué avec passion, en plus d’assurer une forte présence défensive », indique
Mahon. « La communication entre nous a toujours été si naturelle. En dehors du terrain, elle a fait preuve de bienveillance et de leadership envers toutes les personnes qui se sont présentées dans le programme. »

Peu d’athlètes peuvent maintenir les habiletés et la forme physique requises, ou faire preuve de la ténacité nécessaire, pour garder, pendant deux décennies, son statut de membre de l’équipe nationale.

« Pour moi, la clé a été de me tenir au fait des changements dans le sport », explique Bogart, qui a développé sa passion pour le goalball à l’adolescence, à l’école W. Ross Macdonald School for the Blind.

« J’ai joué à toutes les positions. Il faut toujours se pousser. On ne peut pas travailler à moitié, ou quelqu’un d’autre prendra notre place. »

Bogart dit qu’elle a constaté, au cours des quatre dernières années, un intérêt grandissant pour le sport au niveau national, grâce en partie à une visibilité accrue des Jeux.

« Nous pensions que les efforts de promotion pour Londres [2012] avaient été considérables, mais Paris c’était un autre monde », dit-elle. « Tout le monde était au courant de la tenue des Jeux ; nous n’avions pas l’impression qu’il s’agissait d’un événement secondaire. C’est incroyable de voir que le mouvement a connu une telle croissance. »

Avec des enfants âgés de sept et onze ans, qui s’adonnent à divers sports, notamment le taekwondo, le soccer et l’équitation, Bogart trouve quand même du temps pour s’engager auprès des jeunes et dans le parasport. Son objectif ultime est de mener une carrière dans le sport.

Il est clair que le lien entre Bogart et ses coéquipières durera toute la vie.

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« Je suis reconnaissante d’avoir eu Whitney comme coéquipière pendant 20 ans », affirme Burk. « Chacune de nous savait exactement ce que l’autre devait faire pour passer au niveau supérieur. »

Mahon acquiesce, et elle sait que ce n’est pas la dernière fois qu’elle verra Bogart dans le monde du goalball.

« Même si elle prend sa retraite, je sais que Whitney ne s’éloignera pas du sport et c’est avec plaisir que je la soutiendrai dans ses prochaines aventures. »