Le détenteur de records du monde Austin Smeenk reste sur la bonne voie
Les forts vents contrarient les quêtes record aux essais paralympiques de Bell Athlétisme Canada 2024.
Les forts vents contrarient les quêtes record aux essais paralympiques de Bell Athlétisme Canada 2024.
MONTRÉAL — Le coureur en fauteuil roulant Austin Smeenk, détenteur de records du monde, est un modèle de persévérance dans le parasport.
L’athlète de 27 ans originaire d’Oakville en Ontario est en voie d’être nommé dans sa troisième équipe paralympique le mois prochain, d’autant plus qu’il connaît en ce moment sa meilleure saison en carrière. Plus tôt ce mois-ci, lors d’un événement du Grand Prix à Paris, Smeenk a éclipsé le record du monde au 400 m et au 800 m T34 avec des temps de 48,06 secondes et de 1 min 35,59 s, respectivement.
Jeudi, aux Essais d’athlétisme Bell, qui aideront à déterminer les équipes olympiques et paralympiques du Canada, Smeenk a remporté le 400 m en 51,29 secondes, alors que les coureurs devaient lutter contre des vents forts et des températures anormalement fraîches au Complexe sportif Claude-Robillard.
« Aujourd’hui, la situation n’était pas propice à la chasse aux records », raconte Smeenk, né avec une paraplégie spastique, une maladie héréditaire qui entraîne progressivement de la raideur et des contractions dans les membres inférieurs.
« C’était quand même une très bonne préparation pour les Jeux. J’ai pu disputer les préliminaires dans la matinée et gérer ma journée de façon à réaliser une solide performance en finale. »
Le coureur de catégorie T54 Isaiah Christophe, de Brampton en Ontario, a pris le deuxième rang en 51,40 secondes et Anthony Bouchard (T52), de Québec, a terminé troisième avec un temps de 1 min 08,20 s.
Nandini Sharma (T54), de Brampton en Ontario, qui vise une première participation aux Jeux paralympiques, a remporté le 400 m en fauteuil roulant féminin en 1 min 02,03 s, suivie de Jessica Lewis (T53), originaire des Bermudes et qui s’entraîne à Victoria, qui a pris le deuxième rang en 1 min 04,78 s et de Lauren Redwood, de Mississauga, Ontario, qui s’est inscrite au tableau d’affichage en troisième position avec un temps de 1 min 25,83 s.
« C’était l’une des courses les plus difficiles que j’ai eu à disputer », indique Sharma, qui avait gagné l’or au 100 m lors du Grand Prix, en France. « J’ai eu beaucoup de mal à me mettre dans la course, je pense que je n’ai jamais eu autant de difficultés au départ. Heureusement que le vent arrière a été favorable sur la dernière ligne droite. »
Les autres gagnants des épreuves de para-athlétisme sont Nate Riech (Victoria), au 1500 m masculin, Christel Robichaud (Grande-Digue, Nouveau-Brunswick), au lancer de disque féminin et Maitlan Knoke (Saskatoon), au lancer de disque masculin.
« Le premier 200 mètres était vraiment lent, donc je savais que ce ne serait pas ma course », commente Riech, qui a obtenu un chrono de 4 min 09,84 s, bien loin de sa marque mondiale de 3 min 47,89 s en T38. « En général, j’aime y aller fort et faire mal aux gens, malheureusement, c’est moi qui ai eu mal sur le dernier 100 mètres. »
Le succès n’est pas venu du jour au lendemain pour Smeenk. En 2012, il a décidé de faire l’impasse sur les Paralympiques, même s’il s’était qualifié, parce qu’il ne se sentait pas prêt. Il a participé à ses premiers championnats du monde en 2013 et d’ici 2017, il commençait à inscrire des résultats internationaux dans le top 5.
Il a terminé au sixième rang du 100 m à Rio 2016 à ses débuts aux Jeux, et il y a trois ans, à Tokyo, il a pris la cinquième place au 800 m. L’année dernière, il a démontré qu’il était un prétendant sérieux au podium pour Paris 2024. Il a été double médaillé des Championnats du monde de para-athlétisme de 2023, ayant récolté l’argent au 100 m et le bronze au 400 m. Il a manqué le podium de peu au 800 m en terminant quatrième.
« C’est l’aboutissement de tout », répond Smeenk, lorsqu’on lui demande ce qu’il a amélioré au cours des dernières saisons. « Je ne me concentre pas sur un aspect en particulier, mais sur toutes les petites choses. Bien sûr, il y a le développement de ma force et le renforcement de ma capacité aérobique, ainsi que l’ajustement de mon fauteuil de course et l’intégration de tout ça. »
Le conseil qu’offre Smeenk aux athlètes qui pourraient ressentir de la frustration en raison de leurs progrès est de tenir des notes sur leurs performances, mais aussi sur leurs stratégies.
« Après les Jeux de Rio, une étude réalisée en Australie a révélé que le point commun entre les médaillés olympiques a été la tenue d’un journal », explique-t-il. « Faites le point avec vous-même, puis élaborez un plan pour combler vos lacunes. »
« Continuez d’évaluer ce qui fonctionne et ce qui doit être repensé. »
« Cela permet de garder la tête dans le jeu ».
Les Jeux paralympiques de Paris 2024 commenceront par la cérémonie d’ouverture le 28 août et se poursuivront jusqu’au 8 septembre, Radio-Canada, Radio-Canada Sports, CBC et CBC Sports assureront leur couverture.
Les essais se poursuivent jusqu’à dimanche. Pour plus d’information :