Les joueurs canadiens s’adaptent aux nouvelles règles de boccia tandis que le sport se développe dans le monde entier

MONTRÉAL – En octobre 2019, Alison Levine est devenue la première femme se classer numéro un au monde dans la catégorie BC4 en boccia. À l’époque, les catégories de boccia en compétition individuelle étaient mixtes – les hommes et les femmes jouaient les un.e.s contre les autres.

Cependant, en 2021, World Boccia (qui s’appelait autrefois BISFed), l’organe directeur international de boccia, a mis en place deux nouvelles règles qui ont donné au sport une toute nouvelle apparence, alors que de plus en plus de joueuses et de joueurs se sont mis à émerger sur la scène internationale.

Les catégories individuelles seront désormais séparées en un tournoi pour hommes et un tournoi pour femmes, et ce, dans chacune des quatre catégories : BC1, BC2, BC3 et BC4.

Levine ne s’attend pas à ce que le niveau de compétition diminue aux Championnats du monde, qui ont lieu cette semaine à Rio de Janeiro.

« La formation de la division féminine qui s’est produite juste après Tokyo représente un énorme changement pour moi », affirme Levine, double paralympienne, de Montréal. « Au départ, j’avais l’impression de partir avec une longueur d’avance sur mes adversaires. »

« Depuis la séparation, j’ai constaté d’énormes améliorations chez les concurrentes féminines et le niveau de compétence a immédiatement grimpé. Les autres concurrentes me mettent beaucoup au défi, et vous voyez vraiment la croissance des athlètes féminines de tous les pays. C’est incroyable à voir. »

La deuxième règle concerne les épreuves en paires et en équipe. Chez les paires, chaque pays doit ne compter que deux personnes (un homme et une femme) et n’est désormais plus autorisé à insérer des remplaçant.e.s. Pour le tournoi par équipe, chaque équipe doit compter trois personnes dont au moins une joueuse et un joueur et une personne BC1.

Par le passé, les entraîneurs.euses pouvaient mélanger les joueuses et les joueurs en fonction de l’adversaire pour les compétitions par paires et par équipes.

« En paires et en équipe, ces nouvelles règles auront un grand impact », explique Cesar Nicolai, entraîneur en chef du Canada. « Avant, je pouvais chercher la meilleure combinaison de trois personnes contre un pays en particulier, mais maintenant ce sont les deux mêmes joueuse et joueur. Nous devons donc mettre en place des stratégies pour que ces deux personnes performent bien ensemble. »

En octobre 2020, World Boccia a fait une autre annonce, cette fois concernant les boules de boccia. Les boules de compétition doivent provenir d’un fournisseur agréé. Ce nouveau règlement a été conçu pour mieux garantir l’égalité des chances lors des compétitions. World Boccia a approuvé les boules de boccia de trois fournisseurs.

L’athlète paralympique canadien Iulian Ciobanu, de Montréal, dit qu’il a dû s’adapter rapidement à la fois aux nouvelles boules et à la modification des types de boules qu’il utilise dans son jeu.

« Il faut de nombreuses années pour s’habituer à des boules de boccia, pour s’approprier leur sensation », dit-il. « J’ai aussi ajouté des boules de boccia qui sont beaucoup plus dures afin d’être en mesure d’ouvrir le jeu. Je me suis donc adapté à ces boules de boccia et cela devrait me donner plus d’occasions aux Championnats du monde. »

En boccia, les boules sont molles, moyennes et dures en fonction de ce dont vous avez besoin pour votre tir.

« Donc ouvrir le jeu signifie créer de l’espace au niveau du cochonnet, pour prendre le contrôle du cochonnet », ajoute Ciobanu.

Selon M. Nicolai, ces mises en œuvre sont toutes dues en partie à la hausse en popularité de ce sport partout dans le monde pour les personnes ayant un handicap.

« C’est vraiment intéressant de voir les nouvelles et nouveaux athlètes, notamment d’Afrique », explique-t-il. « Elles et ils ont participé à leurs premiers championnats régionaux cette année. Il y a aussi de nouvelles joueuses et de nouveaux joueurs d’autres pays et nous avons mis en place un deuxième circuit sous le niveau de la Coupe du monde. Deux athlètes canadien.ne.s ont participé à ces épreuves cette année. »

« La boccia est le sport paralympique qui connaît la croissance la plus rapide en ce moment, je suis donc très positif quant à l’avenir. »