Paul Bowes: leçons apprises, leçons enseignées

Comité paralympique canadien

08 octobre, 2025

La légende de basketball en fauteuil roulant est intronisée au Temple de la renommée paralympique canadien

WOODSTOCK, Ontario — Lorsque Paul Bowes a entamé sa légendaire carrière d’entraîneur, c’était avant tout pour soutenir son beau-fils, Jason. L’adolescent, qui avait perdu les deux jambes dans un accident en 1984, s’était par la suite tourné vers le basketball en fauteuil roulant.

Trente-huit ans plus tard, Paul Bowes sera admis au Temple de la renommée paralympique canadien.

En 1987, l’équipe de Jason avait besoin d’un entraîneur et, même s’il avait hésité au début, Bowes s’est emparé d’une planchette à pince, d’un tableau noir et d’un sifflet pour venir en aide à l’équipe de son beau-fils. Le monde de l’entraînement n’était pas totalement inconnu pour Bowes. À 14 ans, il avait déjà été entraîneur de hockey et de ballon-balai ; il avait également été caddie de golf.

« Mon fils m’a demandé si je pouvais les entraîner, et je lui ai répondu que je ne connaissais rien au basketball », se souvient Bowes, agent principal d’arbitrage pour le ministère des Transports de l’Ontario depuis 33 ans. « C’est le seul sport que je n’ai jamais pratiqué. Les joueurs m’ont enseigné le jeu, et je leur ai montré tout ce que je savais grâce à mon expérience de la philosophie, de l’esprit sportif, du leadership, du sens des responsabilités et de la communication. »

Bowes a consacré sa vie au développement de générations de joueurs de basketball en fauteuil roulant. Certains se sont rendus jusqu’aux Jeux paralympiques, d’autres aux Jeux parapanaméricains, certains ont sûrement joué pour leurs équipes locales et provinciales, et d’autres apprennent tout juste à apprécier le sport en tant qu’activité récréative et moyen de rester actif.

« Mon père avait été entraîneur, et les parents l’appelaient non seulement pour solliciter des conseils d’entraînement, mais aussi pour lui demander de mentionner à leurs enfants de nettoyer leur chambre ou d’effectuer leurs tâches ménagères », raconte Bowes. « Mon père et ma mère ont eu une grande influence sur moi, car je suis devenu un entraîneur à l’écoute de ses joueurs et doté d’un sens de l’humour. »

Bien sûr, si Paul Bowes fait partie du Temple de la renommée paralympique canadien, c’est parce qu’il a connu du succès aux plus hauts niveaux du sport. Il s’est joint à Équipe Canada en tant qu’entraîneur mentor en 1992 et, en 1996, il était devenu entraîneur adjoint de l’équipe nationale masculine. Il a fait partie du personnel d’entraînement à cinq Jeux.

C’était la période de gloire de l’équipe. Avec des joueurs vedettes comme Patrick Anderson, Joey Johnson et Richard Peter, le Canada était la meilleure équipe au monde. Le pays a remporté l’or aux Jeux paralympiques en 2000, 2004 et 2012.

« Même en 1996, nous étions une bonne équipe, mais en 2000, nous sommes passés au niveau supérieur, et nous sommes devenus une très bonne équipe, mais nous étions aussi très respectés », poursuit Bowes. « Le personnel d’entraînement dirigé par Jerry Tonello a su montrer aux membres de l’équipe comment jouer de façon respectueuse, même si nous étions bien meilleurs que beaucoup d’équipes à l’époque. »

L’un des meilleurs souvenirs qu’il garde de cette période est celui d’un entraîneur rival qui a chanté les louanges de l’équipe canadienne après un match.

« Il a dit : “Le Canada joue comme aucune autre équipe ne le fait, avec dignité.” Nous voulions que nos joueurs représentent le Canada non seulement en tant qu’athlètes, mais aussi avec respect. »

« C’était plus important que les médailles. »

La carrière de Bowes prendrait plus tard un autre tournant. Il a été entraîneur du programme de basketball en fauteuil roulant féminin en Ontario, a aidé l’équipe nationale féminine à se préparer pour Paris 2024 et a été l’entraîneur-chef de cette équipe aux Jeux parapanaméricains de 2023 à Santiago, où elle a remporté la médaille d’argent.

Il a été entraîneur dans la ligue professionnelle allemande et a voyagé au Népal avec la Croix-Rouge pour enseigner le sport à l’aide de vieux fauteuils et de quelques ballons de basketball.

« Mon objectif était le même », raconte-t-il. « Traiter les athlètes avec égards, leur apprendre à respecter le jeu et les aider à trouver de la joie dans le fait de bien jouer. »

L’une de ses plus grandes fiertés a été de faire partie du personnel d’entraînement d’Équipe Canada aux Jeux Invictus, de 2017 à 2025. Invité à se joindre à Équipe Canada par l’organisme Sans limites, il était l’un des rares civils à guider d’anciens combattants dans le cadre d’une compétition. Il a non seulement entraîné l’équipe de basketball en fauteuil roulant, mais aussi celles de rugby en fauteuil roulant et de paratennis de table.

« Ce fut l’un des plus grands honneurs de ma vie », affirme-t-il. « Servir ceux qui ont servi. Et j’ai beaucoup appris d’eux. Quelle expérience incroyable ! Ce fut l’un des moments marquants de ma carrière. »

Aujourd’hui, Bowes en est à sa 37e année comme entraîneur-chef des London Forest City Flyers, sa première équipe de basketball en fauteuil roulant. Même après avoir reçu un diagnostic de cancer, il continue de mentorer de jeunes athlètes, qu’il prépare non pas pour des victoires, des médailles ou des trophées, mais pour qu’ils développent l’amour du jeu et des gens.

« Enseigner, c’est transmettre des principes fondamentaux. Entraîner, c’est tirer le meilleur des gens. Et les athlètes se soucient très peu de ce que vous savez, l’important pour eux, c’est de savoir à quel point vous vous souciez d’eux. »

C’est cette philosophie qui, au bout du compte, a permis à Bowes de faire son entrée au Temple de la renommée.

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