Todd Nicholson : membre du Temple de la renommée paralympique canadien, champion sur le terrain et dans la vie
Le quintuple paralympien se souvient avec émotion de ses premiers Jeux
DUNROBIN (Ontario) – Todd Nicholson portait l’uniforme d’Équipe Canada quand le parahockey sur glace a fait ses débuts officiels aux Jeux paralympiques de 1994 à Lillehammer, en Norvège.
À l’occasion de ce moment historique, son entrée sur la patinoire restera à jamais gravée dans la mémoire du résident de Dunrobin, en Ontario. Il ne se doutait probablement pas qu’il entrait également dans une nouvelle révolution sportive à laquelle il contribuerait énormément, sur la patinoire et ailleurs.
« C’était ma première participation à un événement international de cette envergure », se souvient-il. « Après mon accident en 1987, je n’aurais jamais pensé pouvoir faire quelque chose comme ça. »
Et il a célébré ce moment avec les plus fidèles de son entourage.
« Pour moi, un des points saillants a été de voir mes parents dans les gradins. Je n’ai pas eu de misère à les trouver, il n’y avait qu’une douzaine de personnes dans les gradins », raconte Nicholson en riant. « Les voir là, en levant les yeux… c’est un des moments les plus mémorables pour moi. »
L’édition de 1994 n’était que la sixième des Jeux paralympiques d’hiver, encore une toute jeune entreprise. Quant au sport, que l’on appelait alors hockey sur luge, on l’a en 2016 officiellement renommé parahockey sur glace.
Nicholson se souvient qu’à l’époque, le parahockey sur glace n’en était qu’à ses débuts en matière d’équipement et de techniques. Par exemple, l’on maniait rarement le bâton sous la luge et les joueurs lançaient généralement d’une seule main, tandis qu’aujourd’hui, l’ambidextrie est essentielle.
« Aujourd’hui, je constate que ce sport a considérablement changé », affirme-t-il. « La vitesse, le contrôle, la puissance, tout a tellement évolué. »
Nicholson a suivi le rythme de ces changements dans le sport, puisqu’il a participé à cinq éditions des Jeux paralympiques d’hiver. Il a aidé le Canada à remporter la médaille de bronze en 1994, la médaille d’argent en 1998 et la médaille d’or en 2006. Il a été capitaine de l’équipe pendant 15 ans.
En outre, Nicholson était un athlète multisports. Il a participé à des compétitions internationales dans six sports : y compris en basketball en fauteuil roulant, en triathlon, et même en paraskeleton. Il déclare d’ailleurs avoir été parmi les premiers groupes d’athlètes du Canada à glisser sur la piste de Salt Lake City, construite pour les Jeux olympiques de 2002.
Nicholson entre au Temple de la renommée paralympique canadien comme athlète, mais à l’annonce de son nom, beaucoup se demandaient si on l’intronisait pour son rôle dans le Mouvement.
Nicholson était non seulement un champion sur la patinoire, mais il a également été le porte-parole des athlètes, notamment comme président du Conseil des athlètes du Comité international paralympique.
« Nous parlons toujours d’organismes centrés sur les athlètes », explique Nicholson. « Je voulais m’assurer que c’était vraiment le cas, que les membres du conseil d’administration comprenaient qui étaient ces athlètes ainsi que le sens de leur vécu. »
Pour boucler la boucle, son expérience comme athlète et militant l’a amené à occuper le poste de chef de mission de l’Équipe paralympique canadienne à Pyeongchang 2018.
Cela a été le plus beau moment de sa carrière sportive.
« J’ai éprouvé une immense satisfaction à porter de nouveau les couleurs d’Équipe Canada », confie-t-il. « Je me suis souvenu des chefs de mission au cours de ma carrière d’athlète et j’ai voulu offrir la même expérience à notre équipe. »
« Aider ses membres à ressentir la fierté, à s’autonomiser et à savoir qu’on les appuie. »
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