Le ski paranordique, qui comprend le paraski de fond et le parabiathlon, a été le sport dans lequel le Canada a connu ses plus grands succès aux deux dernières éditions des Jeux paralympiques d’hiver.
Inscrit au programme de toutes les éditions des Jeux depuis 1976, le paraski de fond est l’un de premiers sports des Jeux paralympiques d’hiver. Le parabiathlon est venu s’ajouter au programme en 1988.
Beaucoup des athlètes participent aux deux sports, ce qui a ouvert la voie à leur intégration sous le parapluie du ski paranordique.
Le Canada est une véritable force redoutable en ski paranordique depuis plus de 20 ans. L’athlète paralympique le plus décoré du pays est Brian McKeever, skieur paranordique en situation de handicap de la vision. Il a remporté 20 médailles (19 en paraski de fond et une en parabiathlon), dont 16 médailles d’or à l’occasion de six éditions des Jeux paralympiques d’hiver (2002 à 2022).
Comme il reste moins de six mois avant les Jeux paralympiques d’hiver de Milano Cortina 2026, préparez-vous à encourager l’Équipe paralympique canadienne en poursuivant votre lecture pour en apprendre davantage sur le ski paranordique.
ORIGINES PARALYMPIQUES
Le ski de fond a fait ses débuts comme sport des Jeux paralympiques en 1976, à Örnsköldsvik, en Suède. Les hommes et les femmes employaient la technique classique sur les pistes de ski de fond de toutes les distances jusqu’à l’introduction du pas de patinage par des athlètes aux Jeux paralympiques d’hiver qui ont eu lieu à Innsbruck en 1984. Toutefois, l’emploi officiel de la nouvelle technique n’a été permis pour une course de médaille qu’en 1992 à Albertville, en France.
Le biathlon pour les athlètes en situation de handicap physique a fait son apparition initiale aux Jeux paralympiques d’hiver à Innsbruck, en Autriche, en 1988. Il est devenu une épreuve de médaille chez les hommes et les femmes en 1994 aux Jeux de Lillehammer, où, pour la première fois, les skieuses et skieurs paranordiques ont été de la compétition au même site utilisé pour les Jeux olympiques d’hiver.
INFORMATION SUR LA CLASSIFICATION
La compétition de ski paranordique comprend trois catégories pour les hommes et les femmes.
Debout : Les athlètes skient en position debout sur de l’équipement adapté à leurs besoins. Par exemple, des athlètes comme Mark Arendz et Brittany Hudak skient avec un seul bâton puisqu’il leur manque un un bras, tandis qu’Emma Archibald n’utilise pas de bâtons du tout, car elle vit avec la maladie des brides amniotiques.
Position assise : Les athlètes concourent sur une luge – un monoski spécialement équipé d’un fauteuil attaché à un seul ski. Les skieuses et skieurs utilisent des bâtons pour se propulser sur la piste.
Déficience visuelle : Les skieuses et skieurs en situation de handicap de la vision s’orientent sur la piste grâce à des guides qui voient et leur donnent des indications verbales sur le parcours à suivre.
ÉPREUVES
Paraski de fond
À Milano Cortina, les épreuves de paraski de fond sont réparties en trois catégories pour les femmes et les hommes. Il s’agit du sprint classique, de la course classique de 10 km et de la course de style libre de 20 km. Pour les épreuves d’équipe, il s’agit du relais mixte de 4 x 2,5 km et du relais ouvert de 4 x 2,5 km.
Parabiathlon
Les épreuves de parabiathlon inscrites au programme des Jeux de 2026 sont la course individuelle de 12,5 km, le sprint de 7,5 km et le sprint – poursuite. Aucune épreuve d’équipe n’est prévue au programme.
Le biathlon allie le paraski de fond et le tir à la carabine, mais le parabiathlon diffère du biathlon olympique en ce sens que les skieuses et skieurs doivent toujours tirer en position allongée sur le ventre. Les athlètes prennent le départ à des heures décalées à des intervalles de 30 secondes.
Pour l’épreuve de courte distance, les skieuses et skieurs font le tour d’une piste en boucle de 2,5 km, tout en s’arrêtant deux fois pour tirer cinq coups vers une cible située à une distance de 10 mètres. L’épreuve de longue distance est semblable, mais les skieuses et skieurs doivent faire cinq tours de piste, tout en s’arrêtant pour tirer quatre fois vers la cible.
Pour le volet de tir, les skieuses et skieurs en situation de handicap de la vision recourent à un système à faisceau électronique, qui consiste notamment en un casque d’écoute qui émet un signal acoustique pour indiquer le moment où la cible est dans leur mire. Plus le son est aigu, plus la distance vers le centre de la cible est proche.
Chaque séquence de tirs comporte cinq cibles aménagées en rangée qui doivent être atteintes à l’intérieur de leur point de visée de 15 mm. À l’épreuve de courte distance, pour chaque tir manqué, les skieuses et skieurs doivent faire un tour de piste en guise de pénalité. Il peut s’agir d’une piste en boucle de 100 m ou de 150 m, selon la classification de l’athlète. Pour les courses individuelles de longue distance, une pénalité d’une minute vient s’ajouter au chrono de l’athlète pour chaque tir manqué.
HISTOIRE DU CANADA DANS CE SPORT
Le Canada a remporté 59 médailles en ski paranordique (27 médailles d’or, 10 médailles d’argent et 22 médailles de bronze) et a été représenté dans ce sport à tous les Jeux sauf ceux de 1984. Notons d’ailleurs que le Canada a gagné 46 de ces médailles, dont 25 médailles d’or, en paraski de fond.
Aux premiers Jeux paralympiques, en 1976, Lorna Manzer de Calgary est devenue la première championne paralympique en ski paranordique après avoir remporté la victoire à la course féminine II de cinq kilomètres.
Manzer a aussi été une vedette du ski para-alpin et, lors des deux premiers Jeux paralympiques d’hiver, elle a remporté deux médailles d’or, deux médailles d’argent et une médaille de bronze. Elle a remporté ses autres médailles sur les pentes.
Des athlètes féminines ont remporté les neuf premières médailles du Canada en ski paranordique aux Jeux de 1976 à 1998. En 2002, Brian McKeever est devenu le premier athlète masculin du Canada à gagner une médaille dans ce sport, grâce à ses deux médailles d’or et à sa médaille d’argent en paraski de fond. Quatre ans plus tard, il a gagné une médaille de bronze pour ainsi devenir le premier athlète canadien à remporter une médaille en biathlon.
McKeever et Colette Bourgonje, sept fois athlète paralympique d’hiver, se sont attribué la part du lion des médailles en ski paranordique aux Jeux de 2006 et de 2010 avant de voir une nouvelle génération d’athlètes paralympiques menée par Mark Arendz de Hartsville (Î.-P.-É.), s’affirmer aux Jeux de Sotchi 2014, où il a remporté une médaille d’argent et une médaille de bronze en parabiathlon.
Quatre ans plus tard à PyeongChang, Arendz a atteint le podium à six reprises, un record canadien, après avoir remporté une médaille d’or, deux médailles d’argent et trois médailles de bronze. Compte tenu des performances aboutissant à l’obtention de multiples médailles par McKeever, l’athlète paralympique de 17 ans Natalie Wilkie, le skieur assis Collin Cameron et Emily Young, le Canada a remporté 16 médailles (5-2-9) en ski paranordique (10 médailles en paraski de fond et 6 médailles en parabiathlon), soit sa meilleure prestation jusqu’ici aux Jeux dans ce sport.
Le Canada a poursuivi ses prouesses à Beijing, aux Jeux de 2022, en remportant 14 médailles de plus. McKeever s’est allié aux guides Russell Kennedy et Graham Nishikawa, qui sont eux aussi des athlètes olympiques, pour y gagner trois médailles d’or et ainsi couronner sa carrière épique.
Wilkie a ajouté deux médailles d’or, une médaille d’argent et une médaille de bronze à son total. Arendz a, pour sa part, égalé le record de sa compatriote féminine, portant ainsi à 12 le nombre de médailles remportées en carrière. Cameron a gagné trois médailles de bronze de plus, et Brittany Hudak a été deux fois médaillée de bronze.
Étant donné qu’un bon nombre de ces vedettes sont encore au mieux de leur forme, le Canada est bien placé pour s’illustrer de nouveau aux Jeux de Milano Cortina.
À L’APPROCHE DES JEUX DE MILANO CORTINA 2026
Les épreuves de ski paranordique inscrites au programme des Jeux paralympiques d’hiver de Milano Cortina 2026 se dérouleront au stade de ski de fond Tereso, situé dans la région de Val di Fiemme.
Selon le programme actuel, les épreuves de parabiathlon auront lieu comme suit : la course individuelle de 12,5 km, le sprint de 7,5 km et le sprint – poursuite auront lieu les 7, 10 et 13 mars, respectivement.
Du côté des épreuves de paraski de fond, les épreuves auront lieu comme suit : le sprint classique, la course individuelle de 20 km, les relais mixte et ouvert et la course individuelle classique de 10 km auront lieu les 8, 11, 14 et 15 mars, respectivement.