Benoit Huot : Un lien entre le passé et le présent en paranatation au Canada

Comité paralympique canadien

09 octobre, 2025

Le nouveau membre du Temple de la renommée paralympique canadien a continué une tradition dans la piscine et a contribué à en créer une nouvelle ailleurs

Rio de Janeiro-15/9/2016- Canada swimmer Benoit Huot swims to a bronze medal in the men’s 400m freestyle final at the 2016 Paralympic Games in Rio. Photo Scott Grant/Canadian Paralympic Committee

MONTRÉAL – Benoit Huot, qui a passé 20 ans au sein de l’équipe nationale, a abordé sa carrière en parasports comme une petite entreprise. Il a tiré parti des nouveaux outils liés aux médias sociaux et de son charisme à la télévision pour promouvoir son sport et le Mouvement paralympique, y sensibiliser le grand public et parallèlement, pour se faire connaître.

Huot répétait souvent qu’il rêvait qu’un jour, une médaille paralympique ait autant de valeur aux yeux du public qu’une médaille olympique. Aujourd’hui, ce rêve est plus proche que jamais de la réalité, en grande partie grâce à Huot et à d’autres comme lui.

En plus de s’entraîner assidûment, beaucoup d’athlètes paralympiques au Canada, dont Huot, représentent réellement le parasport, continuent de militer en sa faveur et profitent de toutes les plateformes et de toutes les occasions possibles pour sensibiliser le public et inspirer le changement.

« J’espère avoir montré que l’on peut valoriser et célébrer les athlètes paralympiques comme tout athlète olympique ou de sport professionnel », affirme Huot, 43 ans, qui a participé à cinq Jeux paralympiques et remporté 20 médailles. « Avant ma génération, c’était extrêmement rare. Aujourd’hui, il y a des athlètes comme Aurélie Rivard qui réussissent aussi bien dans le sport qu’en matière de commandite. »

Huot a compris très jeune que se sentir frustré ou se plaindre du manque de visibilité accordé aux parasports ne lui servirait à rien. Il savait que la seule stratégie possible consistait à utiliser les outils à sa disposition pour faire connaître son univers sportif.

Et le moment ne pouvait être plus opportun. Sa carrière était en plein essor quand Facebook, Twitter et d’autres réseaux de médias sociaux ont commencé à offrir aux para-athlètes un lien direct avec leurs pairs, la communauté des personnes en situation de handicap (en particulier les jeunes) ainsi qu’avec les personnes intéressées par ce Mouvement sportif florissant.

« J’étais déterminé à changer la perception que les gens avaient du Mouvement paralympique », se souvient-il. « Que ce soit sur les médias sociaux ou à la télévision, je voulais les sensibiliser et les renseigner. Je l’ai fait de ma propre initiative pendant deux décennies. »

Et il l’a fait dans les deux langues officielles du Canada.

Huot remercie ses parents de lui avoir inculqué les valeurs qui ont façonné son sens de l’initiative. 

« Mon père nous faisait des critiques constructives et ma mère nous imposait une structure stricte », confie-t-il.

Bien sûr, ses mentors dans le sport comptent parmi les personnalités les plus éminentes de la paranatation au Canada et dans le monde, notamment Chelsey Gotell, triple paralympienne et 12 fois médaillée aux Jeux (aujourd’hui membre du conseil d’administration du Comité international paralympique) et Stephanie Dixon, 19 fois médaillée paralympique et cheffe de mission du Canada aux Jeux parapanaméricains de 2019 et aux Jeux paralympiques de 2020.

Sans oublier Elisabeth Walker-Young, Andrew Haley et Philippe Gagnon, le roi canadien de la paranatation qui a d’ailleurs pris Huot sous son aile.

« L’équipe canadienne de paranatation a toujours su passer le relais », explique Huot, dont le meilleur souvenir des Jeux est sa victoire à l’épreuve individuelle de 200 mètres quatre nages, à Londres. « Nous avons réussi à intégrer la paranatation dans les programmes de clubs partout au Canada et ces clubs ont rapidement compris comment entraîner des athlètes en situation de handicap à la natation et les aider à atteindre leurs objectifs. »

Même son plus grand rival, André Brasil, du Brésil, a démontré l’importance pour les para-athlètes de militer pour le bien collectif.

« Sans André, je n’aurais pas eu une carrière aussi longue », avoue Huot. « Entre 2012 et 2016, il m’a poussé à devenir une meilleure personne et un meilleur concurrent. On ne peut pas mener une carrière de 20 ans sans se réinventer. »

Huot est l’un des quatre athlètes qui entrent en 2025 au Temple de la renommée paralympique canadienne Il estime que cette distinction arrive à un moment opportun. Encore récents, ses souvenirs datent d’il y a juste assez longtemps pour lui permettre de les analyser avec recul et maturité. De plus, ses deux enfants comprennent mieux maintenant son influence en parasport.

Aujourd’hui, il est toujours très présent sur les médias sociaux et il fait partie de l’équipe de diffusion de CBC/Radio-Canada qui assure la couverture des Jeux olympiques et paralympiques.

« Tout s’est passé si vite », dit-il. « Je suis reconnaissant de ce parcours, des gens que j’ai rencontrés et d’avoir eu la chance de faire une différence. »

INFOLETTRE COMMUNAUTÉ CAN
Je m’abonne
COMMUNAUTÉ CAN
INFOLETTRE
Recevez les dernières nouvelles, des récits d’athlètes et un accès en coulisses par courriel.

« * » indique les champs nécessaires