Des para-athlètes partagent leurs succès et leurs défis dans le monde de l’emploi

Comité paralympique canadien

22 octobre, 2024

Octobre est le Mois national de la sensibilisation à l’emploi des personnes en situation de handicap

OTTAWA — S’il y a quelque chose que le champion paralympique en ski para-alpin Mac Marcoux a probablement appris en tant qu’athlète de haute performance, c’est de ne jamais abandonner et de tirer profit des opportunités qui se présentent à lui.

Aujourd’hui âgé de 27 ans, Marcoux, qui a une déficience visuelle, est le coordonnateur de l’engagement des athlètes au Comité paralympique canadien. Il s’agit de sa première incursion dans le monde de l’administration depuis qu’il a mis fin à une carrière couronnée de succès après les Jeux paralympiques d’hiver de 2022.

Le mois d’octobre est le Mois national de la sensibilisation à l’emploi des personnes en situation de handicap, et pour Marcoux c’est le moment de reconnaître l’importance de l’accessibilité en milieu de travail et de l’inclusion des personnes ayant un handicap dans la main-d’œuvre canadienne.

Malgré les compétences de Marcoux en construction, la recherche d’un emploi manuel s’est révélée plus difficile que prévu.

Le très avenant Marcoux n’aurait pas pu trouver un meilleur tremplin que son poste actuel au CPC. C’est un rôle qui l’amène à communiquer directement avec d’autres athlètes.

« Je passe de bons moments. Échanger avec d’autres athlètes, notamment sur les similitudes et les différences entre nos carrières, c’est pour moi une révélation. »

Pour ce qui est des métiers, il reste encore du travail à faire pour que les employeurs se sentent en confiance vis-à-vis des personnes ayant un handicap.

« Ce n’est pas parce qu’une personne ayant une déficience visuelle ne peut pas faire ce travail, c’est plutôt l’appréhension entourant l’embauche d’une personne en situation de handicap, surtout dans les secteurs plus “cols bleus” », conclut Marcoux.

Dominic Frappier

Comme Marcoux, Dominic Frappier porte sur les choses un regard empreint de positivité.

Celui qui a été membre des équipes de football et d’athlétisme du Vert et Or de l’Université de Sherbrooke venait tout juste d’obtenir son diplôme en kinésiologie lorsqu’il s’est cassé le cou en plongeant dans un lac et qu’il est devenu tétraplégique.

Cela ne l’a pas empêché de poursuivre son objectif de travailler dans l’administration sportive. Il occupe aujourd’hui le poste de coordonnateur, Performance et services paralympiques au sein du CPC.

« Je ne recule jamais devant un défi. Pour moi, chaque jour est un défi, et je pense que cela me donne un avantage », affirme Frappier, qui a subi sa blessure en 2019. « En tant qu’athlète, l’adversité ne me fait pas peur, et je recherche toujours le côté positif de chaque situation. »

Frappier était déterminé à trouver un emploi correspondant à ses compétences et à ses connaissances.

« En fait, j’ai rencontré le plus de gens possible et j’ai postulé des emplois par mes propres moyens. »

Frappier mentionne que le passage au travail à domicile a été un des effets positifs de la pandémie pour les personnes en situation de handicap.

« Lorsque vous avez un handicap, l’un des aspects les plus difficiles du travail est le trajet vers le bureau », explique-t-il. « Le transport peut être compliqué, et le bureau peut ne pas être pleinement accessible. Par contre, la maison est, en général, complètement adaptée. »

Rob Shaw

Originaire de North Bay, en Ontario, le double paralympien et joueur de tennis en fauteuil roulant, Rob Shaw travaille actuellement à Kelowna (Colombie-Britannique) pour Mitacs, un chef de file de la recherche qui collabore avec l’UBC et SCI British Columbia afin de mettre en œuvre de nouveaux outils d’évaluation pour mesurer l’impact des services de soutien par les pairs sur les personnes atteintes d’une lésion médullaire.

Shaw pense que les employeurs doivent élargir leurs horizons en ce qui concerne l’embauche des personnes en situation de handicap.

« Les personnes ayant un handicap peuvent apporter une perspective unique à votre organisation », déclare Shaw, qui détient un doctorat en sciences de la santé et de l’exercice de l’Université de la Colombie-Britannique.

« Il existe des preuves qui démontrent que l’embauche d’une personne ayant un handicap stimule la performance des travailleurs. Les obstacles financiers comme la modification des structures de votre bâtiment ne sont pas réels non plus. »

« Donnez-leur une chance, donnez-leur la possibilité de voir ce qu’elles peuvent faire pour votre entreprise, comme n’importe quel autre candidat. »

« Tout ce que nous voulons, c’est qu’on nous traite en égaux. »

Leanne Taylor

La Winnipégoise Leanne Taylor a couronné une saison exceptionnelle avec une médaille d’argent en paratriathlon, catégorie fauteuil roulant, aux Jeux paralympiques de 2024.

La situation de Taylor est différente de celle de Shaw, de Frappier et de Marcoux, car elle travaillait déjà pour son employeur actuel avant son accident de vélo en 2018 à la suite duquel elle s’est retrouvée paraplégique. Elle travaille chez Medicure en tant qu’agente de conformité.

« C’est un défi pour toute personne ayant un handicap de se présenter à une entrevue, alors qu’elle a en elle cet aspect préoccupant pour un employeur », déclare-t-elle.

« C’est ce dont il est question ce mois-ci : il faut aider les employeurs à comprendre que ce qu’une personne est capable d’accomplir au travail n’est pas déterminé par son handicap. »