La puissance du cheval : les cavaliers de paradressage du Canada ont une relation privilégiée
« Rien d’autre n’a d’importance »
PARIS – Roberta Sheffield, qui en est à ses troisièmes Jeux paralympiques, savait qu’il était important que Fairuza, la jument de 16 ans avec qui elle s’entraîne et concourt depuis neuf ans, soit excitée par le site au Château de Versailles.
La compétition de dressage a commencé plus tôt cette semaine à l’un des sites les plus spectaculaires des Jeux, où les cavaliers et leurs chevaux se plongent dans les origines des arts équestres, qui sont pratiqués dans ce cadre royal depuis la fin du 17e siècle.
« J’ai une relation très spéciale avec ce cheval », a confié Sheffield, 44 ans, une Canadienne qui vit maintenant au Royaume-Uni. « Lorsque nous sommes sur le sable, j’ai l’impression que nous sommes dans une arène de gladiateurs, que nous sommes unis contre le reste du monde et que nous sommes dans une bulle ensemble. »
« Nous relevons le défi que présente ce test de dressage et rien d’autre n’a d’importance. C’est un merveilleux sentiment de partenariat. »
Leur partenariat crée aussi une relation sans pareil pour Sheffield.
« Wonky (le surnom de Fairuza) est vraiment bonne pour combler les lacunes que crée mon état. Elle est naturellement très sensible. »
Sheffield a de l’arthrite rhumatoïde depuis l’âge de 15 ans. Elle a acheté Fairuza le même jour qu’elle a concouru (un mardi) il y a neuf ans.
« Je l’ai trouvé dans un champ avec 100 autres chevaux qui n’avaient jamais été manipulés ou touchés », s’est-elle rappelée. « Elle n’avait pas de nom. Je me trouvais là, dans le champ, et j’ai pu choisir précisément celle que je voulais alors que les chevaux passaient en trombe près de nous. »
Les trois membres de l’équipe para-équestre canadienne participaient mardi à l’épreuve individuelle de dressage. Sheffield a obtenu le meilleur résultat de sa carrière paralympique en terminant sixième. Grâce à son classement parmi les huit premiers, elle s’est aussi qualifiée pour l’épreuve libre individuelle de samedi.
Jody Schloss, de Toronto, qui est la coéquipière de Sheffield et participe également à ses troisièmes Jeux, est elle aussi ravie de la réaction de son cheval au parcours dans ce site majestueux.
« J’étais vraiment contente qu’il ait bien écouté », a déclaré Schloss au sujet de sa nouvelle monture de 15 ans, un hongre hollandais à sang chaud (KWPN) nommé El Colorado, qu’elle a acheté au début 2023.
« Il a ses moments… Il adore manger et parfois, quand nous sommes à l’écurie, il essaie de prendre les aliments dans votre main si vous en avez. Il aime les bananes et il en aura certainement une aujourd’hui! »
Le beau et rare hongre knabstrup à la robe tachetée, qui a été nommé cheval para-équestre de l’année du Canada en 2023, a fait tourner les têtes toute la semaine.
Le troisième membre de l’équipe para-équestre du Canada est Austen Burns, qui participe à ses tout premiers Jeux paralympiques. Il était incroyablement calme et prêt quand il est entré dans le manège mardi avec son partenaire, un hongre hanovrien de 17 ans appelé Happy Feet 3.
« L’atmosphère à Paris a été incroyable, les gens et le soutien sont extraordinaires », a ajouté Burns, 24 ans, né à Vancouver et vivant maintenant à Belfast, en Irlande. « C’est vraiment une compétition qui a dépassé mes attentes. »
« J’ai toujours rêvé de me rendre aux Jeux paralympiques et toute cette expérience a été incroyable. »