Le capitaine de l’équipe canadienne Mark Ideson reste calme, posé et maître de soi
Le joueur de curling en fauteuil roulant est sur la bonne voie pour participer à ses quatrièmes Jeux paralympiques d’hiver
LONDON, Ontario — Lorsque Dennis Thiessen a salué la foule à London, en Ontario après avoir disputé son dernier match pour Équipe Canada au Grand Chelem de curling, au mois de septembre, il n’était pas difficile de voir que son coéquipier de longue date, Mark Ideson, s’était laissé gagner par l’émotion du moment.
Les deux amis avaient concouru ensemble au sein d’Équipe Canada à pratiquement chaque tournoi international de curling en fauteuil roulant de grande envergure depuis les championnats du monde de 2013, y compris les trois derniers Jeux paralympiques.
Thiessen a même dit que les Jeux paralympiques de 2014 ont été le fait marquant de sa carrière en partie en raison de son amitié avec Ideson.
« C’était tout simplement spécial », se rappelle Thiessen. « Mark (Ideson) et moi étions des nouveaux venus et nous avons absorbé tout ce que nous pouvions ; l’expérience a été tout simplement formidable. »
Ce moment à London venait contredire tout ce que la plupart des partisans du curling en fauteuil roulant ont pu voir lorsque Ideson participait à des compétitions. En effet, le capitaine d’Équipe Canada, un rôle qu’il remplit depuis les Jeux paralympiques d’hiver de 2018, s’est toujours montré calme, posé et maître de soi sur le terrain de jeu.
Fort de son esprit stratégique affûté, Ideson assure le rôle de capitaine et celui de premier joueur, un fait rare dans ce sport. Quant au tireur de précision Jon Thurston, il joue en quatrième position.
« J’essaie de mener par l’exemple », affirme Ideson, qui s’est blessé en 2007 lorsque l’hélicoptère qu’il pilotait s’est écrasé sur un terrain près de Cambridge, en Ontario, ce qui a entraîné chez lui une lésion médullaire et une quadriplégie.
« J’essaie de ne jamais laisser paraître mes émotions, qu’elles soient positives ou négatives. Nous passons assez de temps ensemble pour savoir comment nous encourager mutuellement et tirer le meilleur de chacun de nous. »
Le monde du curling en fauteuil roulant est comme un tour de montagnes russes, particulièrement pendant les tournois. Aux Jeux de Beijing, les Canadiens ont ouvert la ronde préliminaire avec quatre victoires d’affilée, puis ont perdu trois matchs d’affilée avant de se ressaisir et inscrire trois victoires consécutives pour conclure avec une fiche de 7-3.
« C’est un événement éprouvant », ajoute Idesson. Nous essayons tout simplement d’être dans l’instant présent, de faire preuve de constance, de ne regarder ni trop loin en avant ni trop loin en arrière. C’est un marathon, et non un sprint. »
Ce qui est également merveilleux, c’est que Ideson et son équipe ont permis au Canada de maintenir sa place parmi les puissances mondiales, alors que le sport a atteint des sommets sans précédent au niveau mondial. Grâce au leadership d’Ideson, le Canada a récolté la médaille de bronze aux deux derniers Jeux paralympiques, ainsi que trois médailles d’argent et une de bronze aux championnats du monde.
« Le plus grand défi, c’est la façon dont le jeu a évolué au cours des années », explique Ideson « Le niveau d’habileté a décuplé. L’équipement est meilleur, les athlètes, plus forts et l’entraînement, de pointe. »
Ideson décrit son équipe comme une famille dont les membres ont un désir constant de « se soutenir les uns les autres, de s’encourager mutuellement et d’essayer de s’améliorer ». Il pense que ses prochains Jeux paralympiques, soit ses quatrièmes, pourraient être les plus significatifs pour lui.
« Nous avons un sentiment d’inachevé », poursuit-il. « Aux deux derniers Jeux, nous avons subi des défaites crève-cœur en demi-finale et cette fois-ci, nous voulons retrouver notre place sur la plus haute marche du podium. »
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