Le parcours inspirant d’Erica Scarff qui devient paralympienne après un diagnostic de cancer

Comité paralympique canadien

04 février, 2025

À l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, Erica Scarff, double paralympienne, témoigne de ce qu’elle a vécu après avoir reçu un diagnostic de cancer qui a bouleversé sa vie, pour ensuite représenter son pays sur la plus grande scène du monde.

La paralympienne canadienne Erica Scarff participe à une épreuve de para canoë aux Jeux paralympiques de Paris 2024. Elle porte un uniforme rouge et blanc de l’équipe canadienne et pagaie avec puissance dans son embarcation rouge et noire, marquée de son nom de famille, « Scarff E. ». Le numéro de course « 5 » est visible sur son bateau. Une grande bannière « Paris 2024 » apparaît en arrière-plan flou.

À tout juste 12 ans, Erica Scarff était une gymnaste dévouée qui s’entraînait aussi fort que bien d’autres jeunes athlètes qui rêvent grand. Mais un jour, un entraînement tragique a changé sa vie pour toujours.

« J’étais à un entraînement de gymnastique, je courais et je me suis cassé le fémur », se souvient Scarff.

« Évidemment, cela n’arrive pas très souvent. J’ai alors appris que je m’étais cassé la jambe parce que j’avais le cancer. »

On lui a diagnostiqué un ostéosarcome, le même type de cancer des os rare contre lequel Terry Fox, héros canadien, a lutté. Le traitement de la maladie était radical : chimiothérapie et amputation d’une jambe.

La paralympienne canadienne Erica Scarff est allongée dans un lit d’hôpital, portant une jaquette d’hôpital et reposant les yeux fermés, tandis que son Labrador jaune est assis à côté d’elle sur le lit, regardant directement la caméra. Du matériel médical et un chandail à capuchon rose suspendu au mur sont visibles en arrière-plan.
La paralympienne canadienne Erica Scarff, portant un débardeur rose et des lunettes de soleil blanches sur la tête, sourit en étreignant son Labrador jaune. Ils sont assis dehors sur un chemin pavé avec de l’herbe verte en arrière-plan.

« Je ne suis pas fière d’avoir survécu au cancer, car ce n’est que de la chance, et tant de merveilleuses personnes proches de moi sont décédées », confie Erica. « En revanche, je suis fière d’avoir choisi de me ressaisir et de vivre pleinement, en dépit de cette maladie insensée. »

Mais même face à l’adversité, sa première pensée n’a pas été la peur, mais le sport.

« L’une de mes premières questions après avoir appris que j’avais le cancer et qu’on devait m’amputer la jambe a été de savoir si j’allais pouvoir recommencer à faire de la gymnastique. »

Bien qu’elle ait dû renoncer à sa carrière de gymnaste, Scarff a trouvé une autre façon de continuer à faire du sport et elle a essayé différents parasports avant de découvrir le paracanoë.

« J’en étais au stade de la fabrication de ma prothèse quand j’ai rencontré Mari Ellery, qui allait devenir mon entraîneuse. Elle m’a invitée à essayer de pagayer… juste pour le plaisir, pas de pression », raconte Scarff.

« Et ma mère et mon père ont compris le bonheur que ça procure et ont bien voulu conduire plus d’une heure de route aller-retour pour que je puisse m’entraîner. »

La paralympienne canadienne Erica Scarff pagaie dans un kayak blanc de marque Nelo sur des eaux calmes, portant une chemise verte à manches longues. Plusieurs voiliers sont amarrés en arrière-plan dans une marina.

Dès qu’Erica s’est assise dans l’embarcation, elle a ressenti quelque chose qu’elle n’avait pas ressenti depuis longtemps.

« Laisser ma prothèse sur le quai et m’efforcer de pagayer a été tellement libérateur. J’ai ressenti la même passion que j’avais pour la gymnastique. »

Cette passion s’est rapidement transformée en succès et, en seulement deux ans, Scarff s’est qualifiée au sein de l’Équipe paralympique canadienne pour les Jeux paralympiques de Rio 2016 et a ainsi concouru aux premières épreuves de paracanoë des Jeux paralympiques.

« Au début, je ne pensais même pas pouvoir réussir à participer aux Jeux paralympiques. Mais j’aimais m’entraîner et, du jour au lendemain, j’ai constaté des améliorations. C’est devenu mon objectif et j’ai tout donné. »

À tout juste 20 ans, Erica a vaillamment participé aux Jeux de Rio, à l’issue desquels elle a obtenu une sixième place prometteuse à l’épreuve de kayak KL3. L’année suivante, elle a remporté un titre aux Jeux panaméricains et s’est classée quatrième aux Championnats du monde.

Dans le sport comme dans la vie, il y a des hauts et des bas. Scarff a dû surmonter un coup dur après avoir été renversée par une voiture en 2018. L’accident a entraîné de multiples blessures qui ont compromis sa préparation en vue des Jeux de Tokyo 2020.

Erica a surmonté les défis physiques, mentaux et émotionnels de l’accident pour faire un retour remarquable à la compétition, ce qui fait preuve d’une détermination et d’une résilience inébranlables. Aux Championnats du monde de 2019, elle s’est hissée jusqu’à la finale B et a réalisé une performance courageuse, mais tout juste insuffisante pour lui permettre de se qualifier pour les Jeux paralympiques de Tokyo 2020.

« C’était difficile parce que j’avais travaillé si fort et que je n’ai pas réussi. Mais je savais que j’avais donné le meilleur de moi-même dans les circonstances », reconnaît-elle. « Je pensais au fait que les prochains Jeux n’auraient lieu que dans trois ans au lieu de quatre et cela m’a motivée à continuer. »

Dans la perspective d’un retour aux Jeux paralympiques, Erica a pris une décision audacieuse et est passée du kayak au canoë pour s’adapter à l’évolution de son sport. Cette transition a joué un rôle décisif. Aux Jeux de Paris 2024, on a ajouté l’épreuve féminine en pirogue VL3 au programme des Jeux paralympiques, une première historique.

« À mes premiers Jeux paralympiques, c’était la première fois que notre sport était au programme et à mes deuxièmes Jeux, c’était la première fois qu’on y tenait compte de ma catégorie. Les deux ont représenté des moments très spéciaux. »

Outre le sport, Scarff se consacre à aider les enfants qui vivent avec le cancer grâce à l’organisme de bienfaisance Erica’s Wish (le rêve d’Erica), fondé en son honneur par Sue Strong, une amie de la famille. L’initiative, qui a débuté le jour de son treizième anniversaire et consistait alors en une course pour recueillir des fonds, est aujourd’hui un programme de don de couvertures pour les enfants qui suivent un traitement contre le cancer, et ce, partout en Ontario.

« Au départ, le projet visait une collecte de fonds, mais aujourd’hui, nous fournissons des couvertures aux enfants qui vivent avec le cancer dans les centres SickKids et d’autres centres d’oncologie », explique Scarff. « En septembre, nous organiserons de nouveau des courses amusantes et cette année, la course au profit de la cause aura pour thème les petits gâteaux. »

À l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, Scarff fait part d’un message important à l’intention de toute personne, en particulier les jeunes au Canada, qui reçoit un diagnostic de cancer.

« Ce matin à SickKids, j’ai rendu visite à une jeune fille qui a le même cancer que moi. Sa mère m’a dit que quand on reçoit le diagnostic, on a l’impression de voir la liste des possibilités se réduire. Mais en réalité, elle ne fait que s’affiner. La vie peut sembler différente, mais il y a encore beaucoup de pistes à explorer. »

Pour Scarff, les pistes en question concernent les parasports. Ils ont ravivé sa passion, en plus de lui donner un nouveau but et la chance de représenter le Canada sur la scène internationale.

Aujourd’hui, la double paralympienne continue à progresser et elle s’entraîne pour les Championnats du monde de 2025 à Milan, là où elle a participé il y a dix ans à ses premiers Championnats du monde.

« Je vis une seule année à la fois », ajoute Erica. « Pour l’instant, je suis enthousiaste à l’idée de continuer à concourir, à m’améliorer et à inspirer les autres. »

À l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, le récit d’Erica Scarff nous rappelle que la résilience, la détermination et l’amour du sport peuvent nous aider à surmonter les moments les plus difficiles et qu’aucun rêve n’est inaccessible.