Le retour des foules : Les athlètes paralympiques du Canada s’imprègnent de l’atmosphère des Jeux paralympiques
Spectateurs et familles font la grandeur des Jeux
PARIS – C’est un moment qui restera gravé dans la mémoire de Keegan Gaunt pendant le reste de sa vie.
La coureuse ayant une déficience visuelle d’Ottawa (Ontario) a été présentée aux 80 000 spectatrices et spectateurs du Stade de France tout juste avant l’épreuve féminine de 1 500 m T13, sa première épreuve en carrière aux Jeux paralympiques.
« Du Canada, from Canada… Keegan Gaunt », puis le rugissement de la foule, un son propre aux méga stades. À Paris, les partisanes et les partisans encouragent et applaudissent à tout rompre, quelle que soit leur nationalité, conscients de ce moment spécial pour chaque concurrente ou concurrent.
Les Jeux paralympiques de Paris sont un spectacle grandiose, et les athlètes s’en donnent à cœur joie.
« Ce moment et la présence de ma famille sont ce dont je me souviendrai le plus », dit Gaunt, 24 ans.
En 2020, les Jeux paralympiques ont été reportés à 2021 en raison de la pandémie de COVID. Mais même un an plus tard, au Japon, le nombre de cas continuait de grimper en flèche et les Jeux se sont donc déroulés dans des stades fermés, dans des conditions strictes qui invitaient les gens de l’extérieur à rester à l’écart.
« À Paris, ce sera ma première véritable expérience des Jeux paralympiques tels qu’on est censé les vivre », explique Rob Shaw, de North Bay (Ontario), joueur de tennis en fauteuil roulant et membre de l’équipe de 2020.
Tous les apparats sont de retour à Paris, avec la grandeur qui est propre à une ville comme Paris. Les sites sont pleins à craquer et les foules sont bruyantes.
« Rien ne se compare aux Jeux paralympiques », affirme Brent Lakatos, de Dorval (Québec), légende de la course en fauteuil roulant qui en est à ses sixièmes Jeux, après son épreuve de 5 000 m samedi. « On ne s’en lasse pas. Avant les Jeux, je me demandais si je me sentirais aussi motivé, et je peux dire que la réponse est oui. »
Comme Lakatos, le grand joueur de basketball en fauteuil roulant Patrick Anderson, de Fergus (Ontario), estime que ces Jeux seront parmi les plus mémorables de ses six participations. Et il n’a joué que deux matches jusqu’à présent à Paris.
« Pour ce qui est des souvenirs, je ne les oublierai jamais », indique Anderson, co-porte-drapeau du Canada à la cérémonie d’ouverture, après le match d’ouverture de vendredi contre la France. « C’était génial d’être sur le terrain, de se trouver devant un public incroyable, de jouer dans un match incroyable, bien joué et passionnant, et de regarder dans les tribunes et de voir nos amis et notre famille nous encourager et passer un bon moment. »
« Peu importe ce qui se passera pendant le reste du tournoi, je chérirai toujours ce souvenir. »
Alison Levine, de Montréal (Québec), vedette canadienne de boccia, est fière que son sport suscite un tel intérêt à ces Jeux.
« Dans un passé pas si lointain, je ne suis pas sûre que la boccia ait été considérée comme un vrai sport », dit-elle après son match de jeudi. « Aujourd’hui, nous avons des gens qui le respectent et qui choisissent de venir le voir. Ça représente beaucoup et cela me donne la confiance nécessaire pour continuer à faire ce que je fais. »
La paracycliste Kate O’Brien, de Calgary (Alberta), première médaillée canadienne à Paris avec une médaille de bronze à l’épreuve féminine de 500 m contre la montre de jeudi, a fait ses débuts aux Jeux à Tokyo.
« Les Jeux de Tokyo ont été formidables, mais ils ont été évidemment très différents », affirme-t-elle.
« Pouvoir saluer sa famille dans la foule, d’aller la voir et de pouvoir partager tout cela avec elle a été tout simplement extraordinaire. »
La paranageuse Danielle Dorris de Moncton (Nouveau-Brunswich), qui tentera de remporter une médaille à l’épreuve féminine de 50 m papillon samedi prochain, a fait l’éloge de la foule nombreuse et bruyante de l’Aréna Paris La Défense après sa sixième place à l’épreuve féminine individuelle de 200 mètres quatre nages.
« Nous sommes ici avec cette grande foule », dit la jeune athlète de 21 ans. « Je n’avais pas été devant une si grande foule depuis Rio, quand j’avais 13 ans. »
Bien sûr, certains athlètes de longue date, comme Austin Smeenk, d’Oakville (Ontario), coureur en fauteuil roulant, sont tellement concentrés sur leur compétition que rien ne peut les détourner de leur objectif ultime. Monter sur le podium.
« Pour être honnête, je ne savais même pas que les gens étaient là », indique-t-il à propos des fans, après s’être qualifié pour la finale de 100 m de dimanche matin. « Je fais ma petite affaire. J’entends un peu le bruit, mais cela ne change rien à ma façon de concourir sur la piste. »
Patrice Dagenais, d’Embrun (Ontario) près d’Ottawa, joueur de rugby en fauteuil roulant, affirme que l’atmosphère de Paris lui rappelle ses premiers Jeux à Londres en 2012. Ces Jeux sont largement considérés comme les meilleurs Jeux paralympiques de tous les temps.
« Le rugby en fauteuil roulant est un sport très recherché (à Paris) », dit Dagenais. « Nous comptons des milliers de personnes de différents pays dans la foule qui nous encouragent. Il y a beaucoup de bruit, ce qui fait que l’atmosphère est très agréable. »
« À Londres, c’était mes premiers Jeux, mais aussi mes plus beaux en raison de toute l’expérience. »
L’opinion de Dagenais et de beaucoup d’autres pourrait changer quand le rideau tombera sur Paris 2024 le 8 septembre.