Le sacrifice de sa famille pendant la Seconde Guerre mondiale rend le port de la feuille d’érable encore plus spécial pour Travis Murao

Comité paralympique canadien

14 juin, 2024

Murao est membre de longue date de l’équipe nationale canadienne de rugby en fauteuil roulant

Travis Murao - Wheelchair Rugby

TORONTO – Travis Murao n’oublie jamais que chaque fois qu’il revêt le chandail de l’équipe canadienne de rugby en fauteuil roulant, sa famille en a fait les frais.

« Plus j’en apprends sur l’expérience de mon père, plus je suis impressionné par ce qu’il a dû endurer », indique Murao, sérieux candidat pour participer à ses quatrièmes Jeux paralympiques, cet été à Paris. On nommera la composition de l’équipe au cours de l’été.

« En vieillissant, j’aime réfléchir à l’endroit où tout a commencé », ajoute ce quadragénaire originaire de Steveston, en Colombie-Britannique, aujourd’hui installé à Toronto.

Le père de Murao, Phil, est né en 1944 dans un camp d’internement japonais. Deux ans plus tôt, le gouvernement canadien a détenu et dépossédé plus de 90 % des personnes canadiennes d’origine japonaise, soit quelque 21 000 personnes, qui vivaient en Colombie-Britannique.

Elles étaient détenues en vertu de la Loi sur les mesures de guerre d’alors et ont été internées pendant le reste de la Seconde Guerre mondiale, qui s’est achevée en août 1945.

Pour financer leur détention, le gouvernement a vendu leurs maisons et leurs entreprises.

En 1988, le premier ministre Brian Mulroney a présenté des excuses au nom du gouvernement canadien pour les torts commis à l’encontre des Canadiennes et Canadiens d’origine japonaise. Le gouvernement a également versé des indemnités symboliques et abrogé la Loi sur les mesures de guerre.

La famille de Murao s’est vue déposséder de tout ce qu’elle possédait. Sa grand-mère a élevé ses sept enfants dans des conditions difficiles.

« Voir mon père surmonter tout cela et élever notre famille de manière à ce que je puisse poursuivre mes rêves comme il n’a jamais pu le faire, c’est très important », dit Travis.

« Qu’un groupe de personnes qui n’ont pas toujours été considérées comme des représentantes patriotiques du Canada portent la feuille d’érable au sein de notre équipe nationale me rend très fier. »

La famille Murao a récemment célébré le 80e anniversaire de Phil.

Avec les informations de L’Encyclopédie canadienne