L’entraîneuse Jy Lawrence sort des sentiers battus pour envoyer son paranageur aux Jeux
« L’impossible n’existe pas »
« L’impossible n’existe pas »
TORONTO – L’une des premières décisions qu’a prises Jy Lawrence comme entraîneuse en chef au club de natation Pacific Sea Wolves Swim Club à Surrey (Colombie-Britannique) a été d’intégrer Sebastian Massabie à son groupe élite.
Cinq ans plus tard, le jeune Massabie de 19 ans détient des records nationaux et du monde en plus d’être sur le point de participer cet été à ses premiers Jeux paralympiques à Paris.
« J’ai trouvé ça très intéressant, un peu comme un casse-tête », indique Lawrence pendant une pause aux essais de natation à Toronto en vue des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. « Une approche universelle ne s’applique pas aux athlètes paralympiques.
J’aime pouvoir sortir des sentiers battus et exploiter les capacités de l’athlète plutôt que de se concentrer sur ses incapacités. »
Lawrence a initialement remarqué Massabie quand il avait 14 ans. Il a une paralysie cérébrale qui touche particulièrement le côté gauche de son corps. Il s’entraînait à nager dans la piscine avec des personnes qui avaient la moitié de son âge.
« Il satisfaisait aux mêmes qualifications que les membres de mon groupe, c’était donc logique qu’il vienne avec moi », explique-t-elle. « Il est avec moi depuis ce jour. »
Tandis qu’elle était entraîneuse adjointe à l’université de Calgary, où elle concourait également pour les Dinos, Lawrence a rencontré Morgan Bird. La médaillée canadienne aux Jeux paralympiques l’a alors sensibilisée à la paranatation.
Mais elle n’avait jamais été l’entraîneuse en chef d’un para-athlète avant Massabie.
« À son âge, on passe habituellement de A à B, puis à C et enfin à D pour les athlètes d’élite », explique Lawrence. « Pour un athlète comme Sebastian, c’est parfois A-D-A-C en raison de son handicap.
Ce qui compte surtout pour relever ce défi, c’est de sortir des sentiers battus. Il s’agit de mettre au point une solution adaptée au corps de l’athlète plutôt que d’essayer de faire entrer son corps dans un moule qu’il ne peut pas utiliser, parce que son corps fonctionne de manière très différente. »
L’un des aspects fondamentaux pour Lawrence a été de tisser des liens étroits avec Massabie.
« Notre succès repose sur le fait qu’il connaît mes attentes et sait qu’il doit atteindre son potentiel », précise-t-elle. « Je ne le laisse pas s’en tirer autrement. Quand il me dit que c’est impossible, je lui réponds que l’impossible n’existe pas ».
Lawrence n’hésite pas à dire que son rôle d’entraîneuse en paranatation lui a permis d’améliorer ses compétences.
« Oui, à 1 000 pour cent », admet-elle. « Cela a fait de moi une bien meilleure entraîneuse, à bien des égards. »