Les expériences sportives sont aussi importantes que les médailles pour Viviane Forest

Comité paralympique canadien

11 novembre, 2019

« J’ai plus appris de mes défaites que de mes victoires dans le sport »

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Viviane Forest peut se rappeler, quand elle a participé aux Jeux pour aveugles de 1998 en Espagne, avoir rencontré un judoka canadien qui illustrait la joie de vivre. Le judoka était Pier Morten, de Burnaby, en C.-B., et il était un concurrent aveugle, sourd et muet.

« Sa femme était son interprète et ils avaient aussi deux enfants », dit Forest. « J’étais impressionnée par sa capacité à communiquer et par cette vie active et occupée qu’il avait. Vous pouviez même danser avec lui en tapant le rythme de la musique sur son épaule.

« Il m’était difficile de me plaindre après cela à propos de mes problèmes de vision et de mon incapacité à conduire une voiture, ce qui me frustrait beaucoup à l’époque. »

C’étaient les premiers jours d’une carrière remarquable et unique pour Forest, qui a été récemment choisie pour être intronisée au Temple de la renommée paralympique canadien. 

Forest a d’abord été membre de l’équipe nationale de goalball et elle a gagné des médailles d’or aux Jeux paralympiques de 2000 et 2004. Puis elle a changé pour le ski para-alpin quand elle a déménagé de Montréal à Edmonton.

Elle a été la vedette des Jeux paralympiques d’hiver de Vancouver 2010, gagnant cinq médailles à Whistler, incluant celle d’or en descente avec sa guide Lindsay Debou – ce qui a fait d’elle la première femme canadienne à gagner une médaille d’or dans des Jeux paralympiques d’hiver et d’été. 

« Il restait une skieuse à passer et ma guide me disait les temps de passage », a dit Forest, qui est née avec une vision de 4%. « En recevant la nouvelle, mes yeux se sont mouillés et elle disait que j’avais gagné par 0,66 seconde. Je ne pouvais pas croire à quel point j’étais chanceuse. »

Mais à la fin de cette descente, Forest a chuté à la fin. Elle s’est fracturé le poignet et a subi une commotion. Ce n’était pas sa première blessure à la tête. En 2005, elle n’a pas pu jouer pour le Canada au championnat du monde de goalball à cause d’une commotion.

Forest, qui a ultimement pris sa retraite en 2013, continue de ressentir maintenant les effets de ses commotions et reçoit régulièrement des traitements. 

« J’ai plus appris de mes défaites que de mes victoires dans le sport », dit-elle. « Vous devez avoir de l’humilité et de la compassion. Tout comme dans mes voyages, j’ai compris à quel point des gens souffraient dans plusieurs pays alors que nous vivions dans de beaux hôtels. Cela nous touche toujours. Nous sommes si chanceux d’être nés au Canada. »

Forest dit qu’il faut un village pour soutenir un athlète.

« J’étais une enfant très active et je faisais beaucoup de sports. Mais mes succès n’auraient pas pu se réaliser sans le nombre incalculable de personnes qui m’ont aidée pendant toute ma carrière. En tant qu’athlète aveugle, j’ai toujours eu besoin d’une guide et nous rencontrons ces merveilleuses personnes qui veulent partager, qui aiment les sports et veulent aider. »

Forest sera officiellement intronisée au Temple de la renommée paralympique canadien lors d’une cérémonie le 15 novembre à Vancouver. 

Pour obtenir plus de renseignements: https://paralympique.ca/temple-de-la-renommee-paralympique-canadien