Les Jeux paralympiques à Tokyo ont laissé des sentiments contradictoires aux joueurs canadiens de boccia

Comité paralympique canadien

08 décembre, 2022

La saison 2022 représente un nouveau départ

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MONTRÉAL – César Nicolai, l’entraîneur-chef de l’équipe de boccia du Canada, savait que la tâche serait difficile après la performance de ses troupes aux Jeux paralympiques de 2020 à Tokyo, l’été dernier, que les joueurs avaient eux-mêmes décrit comme décevante. Cette équipe canadienne talentueuse avait besoin d’une bonne dose de positivité.

Évidemment, les problèmes majeurs ont commencé en mars 2020 quand le monde a été entraîné dans une pandémie qui a forcé l’annulation de séances d’entraînement et de compétitions importantes et, éventuellement, le report des Jeux.

La saison 2021 avait commencé progressivement avec la tenue des Jeux dans des conditions très protégées. Au bout du compte, les quatre membres de l’équipe canadienne n’ont pas obtenu les résultats auxquels ils s’attendaient, mais ils ont tiré des leçons précieuses de leur expérience.

« Les Jeux paralympiques ont été très difficiles pour l’équipe », a expliqué M. Nicolai. « L’atmosphère y était très différente de celle des Jeux à Rio et à Londres, mais nous avons beaucoup appris. Nous avons progressé et apporté certaines modifications à notre entraînement pour changer la façon dont nous jouons. Les Jeux étaient une bonne occasion d’apprentissage et toute une expérience. »

Le leadership des athlètes vétérans a été indispensable pour permettre à l’équipe de se remettre sur les rails à temps pour les Championnats du monde qui ont lieu cette semaine à Rio.

L’athlète de Montréal Alison Levine, qui était la meilleure joueuse du Canada avant les Jeux paralympiques et la deuxième joueuse au monde dans la catégorie BC4, a admis s’être blâmée beaucoup trop après Tokyo, mais explique qu’elle perçoit maintenant son expérience sous une lumière plus favorable.

« Notre expérience à Tokyo était très emballante et nous a permis de retourner à la compétition après la COVID », a poursuivi la double paralympienne, qui n’a pas réussi à progresser après la ronde préliminaire à Tokyo. « Mais revenir a été difficile parce que nous n’avions pas performé comme nous le souhaitions ou comme nous l’aurions dû. Depuis, nous avons confirmé que nous sommes sur la bonne voie. J’ai besoin de continuer à faire de la compétition et à m’entraîner pour me concentrer sur les prochains Jeux, qui auront lieu dans seulement trois ans à Paris. »

Grâce à ses récents succès, Mme Levine était certaine qu’elle était bien partie pour monter sur le podium à Tokyo.

« Ç’a été vraiment difficile, non seulement de ne pas obtenir de médaille, mais aussi de sentir que je n’avais pas fait de mon mieux », a-t-elle dit. « Je sais que je peux faire mieux que cela, et j’ai prouvé que je peux faire mieux que cela »

C’était une amère déception et Alison Levine savait qu’elle aurait besoin de force.

« J’ai dû revenir à la maison, m’occuper de moi-même et me rappeler ce que j’ai vécu au cours des deux dernières années », a-t-elle poursuivi. « Ce n’était tout simplement pas à mon tour de remporter cette médaille. J’imagine qu’il y avait trop d’obstacles sur mon chemin. »

« Je sais maintenant que les mauvaises performances ne sont pas la fin du monde. Je n’ai pas arrêté de jouer à la boccia et c’est encore un sport que j’aime pratiquer. Je veux continuer et j’espère obtenir de meilleurs résultats à Paris. »

Trois autres joueurs qui participeront cette semaine aux Championnats du monde étaient avec Alison Levine à Tokyo : Marco Dispaltro, Iulian Ciobanu et Danik Allard. Triple paralympien, M. Dispaltro a de l’expérience et sait qu’il ne faut pas rester dans le passé; son énergie positive influence certainement ces coéquipiers.

« Je crois qu’il est important que je sois là pour eux et je trouve cela très gratifiant », a ajouté M. Dispaltro, 55 ans, qui était médaillé de bronze en duos BC4 aux Jeux paralympiques de 2012 à Londres. « Par exemple, je m’entraîne avec Danik depuis qu’il a 14 ans et il fait maintenant partie de l’équipe nationale, ce qui me rend vraiment fier. Il a travaillé fort pour se rendre où il est et l’aider est l’un des plus beaux cadeaux que je puisse avoir. »

Pour Danik Allard, qui aura 22 ans samedi, les Jeux à Tokyo étaient importants pour l’expérience qu’il a acquise.

« Je suis fier de dire que je peux participer à des compétitions de ce niveau et de défier les meilleurs joueurs au monde », a déclaré le résident de Bois-des-Filion (Québec), qui participe aux épreuves de catégorie BC2. « C’est une grande partie de ma carrière et je suis fier de représenter mon pays. »

« Mes mentors m’ont vraiment appris beaucoup de choses sur le sport et, maintenant que je fais partie de l’équipe, ils m’aident encore plus parce que je peux jouer contre eux. Nous jouons aussi en équipe pour développer mes compétences de leadership, mon style et la précision de mon lancer. »

Iulian Ciobanu, qui participe cette semaine à ses troisièmes Championnats du monde, affirme que l’équipe canadienne a réalisé que son entraînement était déficient pour Tokyo en raison des interruptions imprévues.

« À cause de la pandémie, nous n’avons pu nous entraîner que de façon irrégulière et cela a paru à Tokyo », a poursuivi le double paralympien de Montréal. « Avant une grosse compétition comme les Championnats du monde ou les Jeux paralympiques, on doit normalement s’entraîner beaucoup. Ç’a été une grosse leçon pour moi. »

Joueur de catégorie BC4, M. Ciobanu a quitté la Moldavie pour déménager au Canada il y a 27 ans, après avoir reçu un diplôme en psychologie. Dans un sport de stratégie comme la boccia, il admet qu’il peut utiliser certains des outils qu’il a appris pendant ses études.

« Je n’aurais jamais cru que je serais capable de pratiquer un sport », a-t-il ajouté. « Quand j’ai découvert la boccia, j’ai adoré le jeu et en particulier ses aspects tactiques. C’est comme les échecs, où il faut penser un, deux ou même trois coups d’avance et tenir compte de plusieurs détails; des sujets que j’ai abordés dans mes études en psychologie, comme la patience et la concentration, sont des choses sur lesquelles il faut vraiment travailler. »

Il semble que ses coéquipiers.ères ont aussi compris ce message.

Les huit membres choisis pour l’équipe canadienne, y compris les quatre athlètes ayant participé aux Jeux paralympiques de 2020 à Tokyo, participeront aux Championnats du monde de boccia de 2022 à Rio de Janeiro, du 6 au 13 décembre. Pour obtenir de plus amples renseignements à ce sujet, CLIQUEZ ICI (en anglais).