Les para-athlètes féminines canadiennes encouragent la prochaine génération
« Vous pouvez faire tout ce que vous voulez »
« Vous pouvez faire tout ce que vous voulez »
TORONTO – Avant chaque épreuve internationale, Brianna Hennessy se fait rappeler que son parcours pour devenir paralympienne est une source d’inspiration pour d’autres filles et femmes, ayant un handicap ou non, quant au niveau d’excellence qu’elles peuvent atteindre.
« Ma plus grande fan est la fille de mon entraîneur », raconte Hennessy, quatre fois médaillée aux Championnats du monde de canoë-kayak et l’une des principales favorites à Paris 2024.
« Elle a 10 ans et s’appelle Olivia. Elle me fait une affiche avant que je ne me rende à toutes mes épreuves internationales. Son enseignante m’a dit qu’elle parlait à tous les enfants de ce que je faisais et à quel point j’étais géniale. »
« Cela me fait chaud au cœur que la prochaine génération puisse voir cela. Ça m’épate. »
En 2014, Hennessy a été blessée quand elle a été frappée par un chauffeur de taxi qui faisait de l’excès de vitesse à Toronto. Elle a reçu un diagnostic de tétraplégie. Elle est également joueuse de rugby en fauteuil roulant de haut niveau et joue dans la meilleure ligue masculine des États-Unis. Elle a fait partie de la toute première équipe féminine canadienne de rugby en fauteuil roulant qui s’est classée troisième à une épreuve de la Coupe du monde qui s’est déroulée à Paris, au début de l’année.
« Le Ottawa River Canoe Club, où je m’entraîne, organise tout l’été des camps pour les enfants », poursuit-elle. « Tous les vendredis, j’organise une discussion entre filles. Nous faisons venir toutes les filles qui participent et on leur donne l’occasion de poser toutes les questions qu’elles souhaitent. »
« Ce qui est vraiment bien, c’est qu’elles regardent une personne qui est une femme et qui est dans un fauteuil, et qu’on les expose à quelque chose qui doit être normalisé et pour quoi on doit les désensibiliser; elles se rendent ainsi compte qu’elles peuvent être fortes elles aussi. »
Danielle Ellis est membre de longue date de l’équipe féminine canadienne de volleyball assis. Elle l’a vu passer d’une équipe toute jeune à une équipe médaillée d’argent aux Championnats du monde de l’année dernière. Elle a perdu une jambe en raison du cancer, peu de temps après sa naissance.
« Pour moi, le message que je transmets est que l’on peut faire tout ce que l’on veut. Je veux que plus de femmes, plus d’athlètes ayant un handicap, se lancent dans n’importe quel sport », déclare-t-elle.
« Je veux simplement que chaque enfant et que chaque personne ayant un handicap sache qu’elle, il ou iel peut vraiment atteindre les étoiles. Il n’y a pas de plafond. En travaillant dur et en s’investissant, on peut se rendre jusqu’où on le souhaite et réaliser tout ce dont l’on a envie. »
Tout comme Hennessy, Tara Llanes a été blessée dans un accident. Elle était vététiste professionnelle et a subi un accident pendant une épreuve en 2007 au Colorado. Elle est restée paralysée, mais n’a jamais renoncé à son rêve d’exceller dans le sport. Elle est devenue championne nationale de tennis en fauteuil roulant et, en 2021, à 44 ans, elle a fait ses débuts aux Jeux paralympiques au sein de l’équipe féminine de basketball en fauteuil roulant.
« Essayez tous les sports », répond Llanes, quand on lui demande comment les filles et les femmes peuvent trouver leur passion sur le terrain de jeu. « Pour moi, il a fallu que j’essaie quelques sports pour savoir ce que j’aimais vraiment et ce que je voulais faire. J’ai essayé le vélo à main – j’ai détesté. J’aimais le tennis en fauteuil roulant, mais ce n’était pas tout à fait la dynamique que je recherchais. Il faut faire quelques essais. »
Heidi Peters, autre joueuse de longue date de l’équipe nationale de volleyball assis, est reconnaissante envers son entraîneuse Nicole Ban d’avoir vu son potentiel dans ce sport, mais elle admet que cela n’a pas été facile au début.
« J’aime beaucoup la citation “nous pouvons faire des choses difficiles” de Glennon Doyle », explique-t-elle. « J’aime que ce soit un “nous” – l’aspect collectif; je pratique un sport d’équipe et j’aime vraiment ça. Mais c’est assez simple et direct : oui, c’est difficile, mais nous pouvons y arriver. »
« Je suis heureuse que quelqu’un d’autre ait vu en moi un potentiel et ait utilisé ses outils pour le faire ressortir et faire de moi une leader. Je veux juste que les jeunes filles, les jeunes personnes ayant un handicap, en fait n’importe qui, sachent qu’elles, ils et iels sont capables de tellement de choses. »