Roxon et le relais canadien terminent les mondiaux de paranatation en beauté

Comité paralympique canadien

15 septembre, 2019

Sept membres de l’équipe ont réalisé au moins un record personnel

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LONDRES – Dans une fin de championnats du monde de paranatation de 2019 digne d’un scénario hollywoodien, la doyenne de l’équipe, Katarina Roxon, a contribué aux deux dernières médailles du Canada à la compétition biennale, dimanche soir, et est également devenue la plus récente membre du contingent de 18 nageurs à mériter une nomination au Comité paralympique canadien pour représenter le pays l’été prochain à Tokyo.

Grâce à la médaille d’argent de Roxon dans son épreuve de prédilection, le 100 m brasse SB8 féminin, et au bronze remporté par le relais féminin 4×100 m libre 34 points, la délégation unifoliée a complété les mondiaux de Londres avec 14 podiums (2-7-5), soit deux de plus que le total amassé par le Canada lors de sa dernière participation il y quatre ans à Glasgow, en Écosse.

Au-delà des médailles, toutefois, Wayne Lomas, directeur associé de la haute performance et entraîneur national de paranatation à Natation Canada, était ravi de voir sept membres de l’équipe réaliser au moins un record personnel et 16 nageurs abaisser, dans au moins une course, leur temps réalisé aux Essais canadiens en avril.

« J’ai dit à l’équipe au début de ces championnats que notre succès serait jugé par notre capacité à rester calme, à rester professionnel, à se concentrer sur le processus et à enregistrer des meilleurs temps personnels lorsque cela compte. L’équipe a définitivement atteint cet objectif. En tant qu’équipe, nous avons mis l’accent sur le fait d’être meilleur lors de la compétition internationale que lors des essais. Pour 16 nageurs, cet objectif a été atteint cette semaine.

« Moins d’un an avant la première épreuve des Jeux paralympiques de Tokyo, chaque nageur et entraîneur a maintenant une vision beaucoup plus claire de ce sur quoi ils doivent se concentrer pour réaliser leurs rêves paralympiques. Pour nous, le périple vers Tokyo a commencé. Londres a été une formidable occasion d’apprendre, de grandir et de performer. »

Lors de la finale féminine du 100 m brasse SB8, Roxon, une athlète de 26 ans originaire de Kippens, à Terre-Neuve, qui avait été sacrée championne paralympique dans cette épreuve en 2016, a signé un temps de 1: 21,96, son meilleur depuis Rio, où elle avait établi la marque nationale de 1: 19,44. La seule adversaire à la devancer au mur fut la Britannique Brock Whiston, qui a battu son propre record du monde grâce à un remarquable chrono de 1: 13,83.

La deuxième place de Roxon représente son meilleur résultat individuel en cinq participations aux mondiaux, améliorant ainsi sa médaille de bronze de 2015 dans la même épreuve. Il s’agissait également de sa deuxième finale en deux soirs dans la capitale britannique, après sa septième position au 200 m quatre nages individuel, samedi.

« Je suis vraiment heureuse. En arrivant à cette compétition, je voulais vraiment obtenir une médaille. Je savais que, de façon réaliste, l’or était probablement hors de portée », a déclaré Roxon, qui s’entraîne au Aqua Aces Swim Club sous la tutelle de son père, Leonard. « Mon père et moi avons travaillé sur un certain nombre de choses. C’était très difficile au début, mais maintenant cela devient plus facile. Je sais que j’ai encore beaucoup de travail à faire.

« Je regardais les Jeux panaméricains le mois dernier et il y avait cette fille, elle a 27 ans et elle a touché le mur avant tout le monde dans son épreuve, elle a été incroyable. Lorsque vous entendez assez souvent que vous vieillissez, vous commencez parfois à y croire. Mais quand j’ai vu cela, j’ai pensé que l’âge n’était pas important, que la seule chose qui compte est d’y mettre du cœur, et à quel point on est prêt à se dépasser. »

Le fait qu’elle ait obtenu son meilleur résultat en carrière aux championnats du monde à son retour au London Aquatics Centre, le lieu où elle a participé à ses deuxièmes Jeux paralympiques en 2012, n’a pas échappé à Roxon.

« Cet endroit a été très spécial dans ma carrière. En 2012, j’étais très nerveuse, je me suis mis beaucoup de pression et je n’ai pas performé comme je le voulais. Ces mondiaux étaient donc ma deuxième chance de bien faire les choses, et le fait de monter sur le podium ce soir dans cette enceinte est très spécial. »

Naturellement, Lomas était fier de la plus ancienne membre de l’équipe.

« C’était très excitant de voir Katarina réaliser son troisième meilleur temps en carrière et son meilleur depuis Rio. Kat a démontré ce soir que grâce à l’entraînement, au dévouement et à l’engagement à travailler sur les détails techniques, il était possible d’obtenir d’excellents résultats et des médailles. Je suis sûr que Katarina et son père Leonard s’appuieront sur les performances de cet été en vue de Tokyo 2020. »

Le relais féminin composé d’Abi Tripp de Kingston, en Ontario, Roxon, Aurélie Rivard de Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, et Tess Routliffe de Caledon, en Ontario, a été à l’origine de l’autre fait saillant canadien de la dernière soirée, prenant la troisième place lors de la dernière épreuve des championnats en 4: 30,09, tout juste devant la Chine (4: 31,12).

Troisième à sauter dans l’eau, Rivard a dépassé quatre rivales pour placer le Canada en tête après 300 mètres, puis Routliffe a pris le relais et a réussi à résister à une impressionnante remontée de la Chine dans les 50 derniers mètres.

Il s’agissait d’une cinquième médaille cette semaine pour Rivard (2-1-2) et de la 14e de sa carrière aux mondiaux (4-6-4).

« Je pense qu’en incluant les préliminaires et les finales, j’ai pris part à 10 ou 11 courses cette semaine. Je suis épuisée », a déclaré Routliffe, qui s’entraîne aux côtés de Rivard au Centre de Haute Performance – Québec à Montréal sous la gouverne de Mike Thompson, et qui quittera Londres avec trois médailles, une d’argent et deux de bronze. « Je suis reconnaissante envers nos entraîneurs d’avoir pensé que je pouvais faire le travail. Ce fut un honneur d’être choisie pour terminer la course. Aurélie a parfaitement mis la table pour moi. Elle a rattrapé tout le monde. »

Tripp était ravie de sa première présence en carrière sur le podium des championnats du monde et de nager avec trois membres du relais 4×100 m libre (Roxon, Routliffe, Rivard) qui avait terminé cinquième et établi le standard canadien de 4: 29,40 à Rio 2016 .

« C’est vraiment incroyable », a dit l’athlète de 18 ans, qui s’entraîne au Kingston Y Penguins Aquatic Club avec sa mentor Vicki Keith. « Faire partie d’un relais qui remporte une médaille lors de mes premiers championnats du monde est incroyable. Je ne suis pas venue ici en pensant que je ferais partie du relais, et j’ai été vraiment honorée d’avoir eu cette chance. »

Dire que Lomas a été impressionné par le quatuor serait un euphémisme.

« L’incroyable performance de l’équipe canadienne a été personnifiée ce soir par notre relais féminin. Abi, Katarina, Aurélie et Tess ont été tout simplement fantastiques. L’esprit de groupe, le travail d’équipe et le sang-froid de ces quatre jeunes femmes furent remarquables et représentatifs des attributs que notre équipe défend. »

Dans les autres finales mettant en vedette des Canadiens lors de la septième journée de compétition, Nicolas-Guy Turbide de Québec a terminé septième du 50 m libre S13 masculin, tandis que Nikita Ens de Meadow Lake, en Saskatchewan, et Camille Bérubé de Gatineau, au Québec, se sont classées huitièmes du 100 m libre S3 féminin et du 100 m brasse SB6 féminin, respectivement.

Turbide a battu son propre record canadien lors de la finale du 50 m S13, touchant le mur en 24,97 pour abaisser son précédent standard de 25,18 établi aux championnats pan-pacifiques de 2018 en Australie.

Le paralympien de 22 ans a connu une semaine fructueuse à Londres, lui qui avait précédemment remporté la première médaille de sa carrière aux mondiaux, au 100 m dos, et avait établi une marque nationale et des Amériques au 200 m QNI.

« Dans toutes nos épreuves, on a toujours une barrière psychologique qui est difficile à franchir, et pour moi au 50 libre c’était vraiment de passer sous les 25 secondes pour la première fois. Alors objectif réussi pour ce soir, et c’est bon signe pour l’avenir, » a dit Turbide, qui s’entraîne au Club de Natation Région de Québec sous la tutelle de Marc-André Pelletier.

Question de ne pas être en reste, Ens a également abaissé sa propre marque canadienne au 100 m libre S3 féminin, mais l’a fait lors de la ronde préliminaire du matin avec un temps de 2: 32,70. L’athlète de 30 ans a fracassé son record précédent – 2: 39,97 aux Essais canadiens – par plus de sept secondes.

En soirée, à sa première finale en carrière aux mondiaux, Ens a de nouveau nagé plus rapidement qu’aux Essais, en 2: 35,38.

« Je suis vraiment contente de la façon dont les choses se sont déroulées ce matin », a déclaré Ens, qui s’entraîne au Saskatoon Laser Swim Club avec l’entraîneur Eric Kramer. « Ce fut un plaisir de prendre part à ma première finale aux championnats du monde ce soir aux côtés de toutes ces personnes qui travaillent si dur. »

Bérubé, une double paralympienne qui s’entraîne à Natation Gatineau sous la gouverne de Craig McCord, a réussi un temps de 1: 47,86 lors de sa troisième finale de la semaine.

Cinq autres Canadiens ont également pris part à la ronde préliminaire du matin dimanche, pas moins de quatre d’entre eux ratant la séance du soir par une seule place.

Les nageuses ayant pris le neuvième rang dans leur épreuve sont Danielle Kisser de Delta, en Colombie-Britannique, au 100 m brasse SB6 (1 :48,71), Justine Morrier de Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, au 100 m papillon S14 (1 :14,06), Shelby Newkirk de Saskatoon, au 50 m libre S7 (36,53), ainsi que la jeune recrue de 16 ans Aly Van Wyck-Smart de Toronto, au 100 m libre S3 (2 :43,19).

Du côté masculin, Matthew Cabraja de Woodbridge, en Ontario, s’est classé 12e au 400 m libre S11 (5 :05,14).