Pat Anderson, vedette de basketball en fauteuil roulant, célèbre le passé, le présent et le patriotisme
« Nous avons en commun beaucoup de choses qui sont vraiment plus importantes que ce qui nous divise parfois »
Photos WBC and CPC
OTTAWA – Pat Anderson admet qu’il préfère transmettre un message de sagesse plutôt que de se vanter de sa magnifique carrière en basketball en fauteuil roulant, dont une sixième participation aux Jeux paralympiques à Paris en 2024.
Nous vanterons donc sa carrière pour lui.
Pat Anderson, porte-drapeau du Canada à la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris 2024 et père de trois enfants, a remporté trois médailles d’or (en 2000, 2004 et 2012) et une d’argent en 2008 aux Jeux paralympiques. De plus, il a aidé le Canada à remporter le titre aux Championnats du monde en 2006.
À l’issue de ses quatre premières participations aux Jeux paralympiques, ce résident de Fergus (Ontario) de 45 ans a marqué en moyenne plus de 20 points par match et on l’a désigné comme le meilleur joueur du sport, en plus de le surnommer le « Michael Jordan du basketball en fauteuil roulant ».
Outre le programme de l’équipe nationale, Anderson a joué dans des ligues professionnelles en Australie et en Allemagne. En 2003, on l’a nommé joueur le plus utile de la ligue nationale australienne de basketball en fauteuil roulant. Le RSV Lahn-Dill, son ancien club en Allemagne, a pour sa part remporté trois Coupes d’Europe consécutives de 2004 à 2006.
En décembre, à l’occasion de la célébration d’Équipe Canada à Ottawa, Anderson, qui avait été porte-drapeau avec Katarina Roxon, nageuse paralympique, aux Jeux de Paris, a parlé de sa carrière, de son patriotisme et de ses espoirs pour l’avenir.
CPC : Quels Jeux paralympiques avez-vous préférés?
Anderson : Certains Jeux se distinguent en raison de nos réalisations et d’autres à cause de l’ambiance. Ils sont tous spéciaux d’une certaine manière.
Sydney (2000) était ma première participation et c’était spécial, car le public a vraiment bien accueilli les Jeux paralympiques. Cela m’a aidé à croire que c’était possible pour une ville et un pays d’avoir assez d’énergie pour organiser les Jeux olympiques et pour ensuite vraiment célébrer, accueillir et participer aux Jeux paralympiques.
Londres (2012) était spécial parce que c’est notre dernière médaille remportée aux Jeux, en plus d’être les premiers Jeux auxquels ma femme assistait. Et c’était la fin d’une époque pour une certaine génération de joueurs qui ont grandi ensemble et joué ensemble pendant longtemps.
Et puis Paris (2024) a été vraiment spécial. L’ambiance était électrisante à chaque match joué devant des gradins pleins à craquer, en plus de la présence des proches et de la famille sur place et à domicile. J’en ai vraiment beaucoup profité.
CPC : À Paris, l’équipe s’est améliorée par rapport aux derniers Championnats du monde (sixième en 2023) et aux Jeux précédents (huitième en 2021). Quelle direction l’équipe prend-elle selon vous? Que pensez-vous de l’avenir du basketball en fauteuil roulant au Canada?
Anderson : J’ai confiance. Des initiatives remarquables sont mises en place au niveau local pour attirer une nouvelle génération, pour l’encadrer et pour la former. C’est la preuve qu’on se soucie des performances paralympiques.
Viser l’excellence procure du plaisir, des moments glorieux et des sensations fortes, mais ce qui compte avant tout, c’est un système sportif sain qui donne à un maximum de personnes, en situation de handicap ou non, la possibilité d’être actives, de s’amuser et d’en profiter.
Je remarque des initiatives au Canada qui vont dans ce sens et qui influenceront un jour les performances paralympiques.
CPC : L’année prochaine (2026), Ottawa accueillera les Championnats masculins et féminins de basketball en fauteuil roulant.
Anderson : J’ai hâte de voir ce que nous pourrons faire à Ottawa. C’est une occasion unique de concourir à domicile et de faire découvrir notre sport à notre famille, à nos proches et à notre pays. Nous avons une bonne équipe de joueurs et de joueuses qui nous représenteront avec bio.
CPC : Et que pensez-vous de votre avenir? Envisagez-vous de continuer à vous impliquer dans le sport ou en faveur du Mouvement paralympique?
Anderson : Absolument, je veux contribuer au basketball en fauteuil roulant, au système sportif et à la communauté qui m’a tant donné. Je ne sais pas encore quand et comment, j’essaie de le découvrir avec l’aide de ma femme et de nos enfants.
Mais en plus de ça, il faut défendre le sport adapté et ce qu’il représente ainsi qu’aider les personnes qui peuvent en bénéficier, faire le nécessaire pour mettre en place et concrétiser les possibilités, en plus d’y contribuer.
CPC : Vous étiez porte-drapeau du Canada à Paris. Qu’en pensez-vous aujourd’hui?
Anderson : J’ai vécu aux États-Unis pendant plusieurs années (à Brooklyn, dans l’État de New York) et ces moments me touchent d’autant plus. Aujourd’hui, quand j’étais entouré de rouge et blanc (à la cérémonie de célébration d’Équipe Canada), ça m’a rappelé des souvenirs de mon rôle de porte-drapeau.
Je ne suis pas particulièrement extraverti, mais je me suis rendu compte aujourd’hui que je me présentais à des personnes que je n’avais jamais rencontrées et que nous étions ici chez nous. C’est ici que nous nous unissons.
Nous avons en commun l’amour du Canada et beaucoup d’autres choses qui sont vraiment plus importantes que ce qui nous divise parfois. Me retrouver ici avec les athlètes paralympiques et olympiques ne fait que raviver ce souvenir.