Pour Sandrine Hamel, la troisième fois sera la bonne
L’athlète en parasnowboard veut savourer chaque moment aux Jeux de Milan Cortina 2026
BROMONT (Québec) — À ses premiers Jeux, c’étaient les acclamations de la foule à la cérémonie d’ouverture, et au site, puis c’étaient les nerfs. À ces deuxièmes, c’était la pression de gagner une médaille.
Cependant, Sandrine Hamel, qui s’apprête à participer à ses troisièmes Jeux en parasnowboard, sait que ces émotions n’affectent pas seulement la performance, elles affectent l’expérience également. Et dans cette vie, l’expérience vient avant tout.
« J’espère que je profiterai de ces Jeux un peu plus que lors de mes deux derniers », a indiqué Hamel au CPC lors du camp d’entraînement de l’équipe nationale à Bromont, au Québec, à la fin du mois de septembre. « La première fois, les nerfs avaient pris le dessus, la deuxième fois, j’étais tellement focalisée sur les résultats que je n’ai pas vraiment pris le temps de profiter de l’expérience. »
« Cette fois-ci, je veux être davantage dans l’instant présent. »
Née avec une scoliose double majeure, Hamel a essayé le snowboard pour la première fois à l’âge de huit ans. Elle est rapidement devenue accro à l’adrénaline que lui procurait le sport.
Plus tard, elle a découvert que le snowboard avait un pendant dans le parasport en visionnant un message publicitaire à la télévision. Elle a ensuite consulté le site Web du Comité paralympique canadien, qui lui a confirmé que le parasnowboard était un sport émergent qu’il était possible de pratiquer dans différents clubs, d’un bout à l’autre du pays. Elle a commencé à concourir peu de temps après.
Le sport est rapidement devenu sa raison d’être. Si le snowboard est son sport de prédilection, Hamel a également pratiqué la boxe pendant de nombreuses années comme entraînement croisé, elle joue encore régulièrement au hockey debout avec ses amis et elle a récemment découvert une façon adaptée de faire du vélo de montagne.
C’est peut-être pour ressentir à nouveau les sensations fortes qu’elle a vécues à ses débuts dans le sport et apprécier tout le chemin qu’elle a parcouru qu’elle souhaite participer aux Jeux paralympiques d’hiver de Milan Cortina 2026.
Durant l’entrevue avec le CPC, Hamel s’est également vu poser une question pour les médias sociaux au sujet de l’Action de grâce et de ce pour quoi elle était particulièrement reconnaissante.
« Je suis reconnaissante pour ma santé, ce qui, je l’avoue, semble un peu cliché », a-t-elle répondu. « Je suis née avec un handicap, ce qui veut dire que j’ai appris à un très jeune âge que la santé est précieuse. C’est aussi ce qui me motive à pratiquer mon sport.
« Le sport apporte un équilibre sur le terrain de jeu et à l’extérieur. Il faut avoir du temps pour la famille et les amis et vivre également d’autres expériences. Cela me fait toujours du bien et, par conséquent, je suis plus performante sur les pentes. »
Le parasnowboard n’est pas un sport facile à maîtriser, et toute personne l’ayant essayé peut en attester. Dans un sport en pleine croissance au niveau de la haute performance, Hamel supporte les bosses et les bleus afin de conserver sa place parmi les meilleurs au monde.
Elle dit que le sport devient de plus en plus compétitif et que les rivalités poussent les athlètes à exceller à des niveaux inédits. Grâce à l’expérience qu’elle a acquise, en moins d’une décennie, Hamel est passée discrètement du statut de nouvelle venue à celui de mentore.
« Chaque accident, chaque mauvaise descente m’a appris quelque chose », poursuit-elle. « Mais on apprend à se remettre rapidement parce que, dans ce sport, c’est ce qu’il faut faire. »
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