Tyler Turner a une « vie de fou », mais il se prépare tranquillement pour Milan Cortina 2026
Nouvelle réalité, mêmes résultats exceptionnels pour le premier champion paralympique de snowboard du Canada
TORONTO — Lorsque le champion canadien de parasnowboard Tyler Turner parle de sa vie de fou, il ne s’agit pas de sauter d’un avion ou de négocier les pistes les plus difficiles au monde sur une planche de bois à l’aide de deux pieds prothétiques.
« Je me suis marié, j’ai acheté une maison, j’ai commencé à prononcer des allocutions et j’essaie encore de trouver du temps pour m’entraîner », a déclaré Turner en juin dernier au sommet des médias du Comité paralympique canadien.
« La vie en ce moment, c’est complètement fou. Il y a beaucoup de pression, de stress, mais ce sont des problèmes qu’il est bon d’avoir. »
Qui aurait cru que notre vie à nous, simples mortels, serait si difficile ?
Depuis qu’il a remporté la médaille d’or paralympique en snowboard cross masculin dans la catégorie SB-LL1 (membres inférieurs) aux Jeux de Beijing en 2022, soit la première victoire du Canada dans ce sport aux Jeux paralympiques, Turner a dû s’adapter à une nouvelle réalité.
Jusqu’ici, touchons une planche à neige, cela n’a pas affecté ses performances en compétition.
Depuis Beijing, Turner domine son sport, ayant récolté trois globes de cristal d’affilée et des titres consécutifs en championnats du monde en snowboard cross.
Avec un tel CV, Turner se présentera probablement aux Jeux paralympiques d’hiver de Milan Cortina 2026 en tant que favori de son épreuve de prédilection et comme un prétendant sérieux à une médaille en banked slalom. Il avait d’ailleurs gagné le bronze en banked slalom à Beijing.
En raison de ses succès sportifs et de sa participation, en 2023, à l’émission The Amazing Race Canada, une des plus populaires de la télévision au pays, il est de plus en plus demandé, tant pour des activités planifiées qu’improvisées.
« Je n’arrive toujours pas à croire que les gens au Canada connaissent mon nom », dit-il. « Je n’ai jamais pensé que je deviendrais quelqu’un que les gens reconnaîtraient. En grandissant, j’ai regardé ces Jeux et ces athlètes étaient des superhéros. »
« Dans la cabane de mes grands-parents, nous encouragions des athlètes qui n’étaient peut-être pas connus, mais, pendant les Jeux, on était derrière eux à 100 %.
« Le fait d’être une de ces personnes aujourd’hui… ça ne me semble toujours pas réel. »
Le parcours de Turner dans la sphère paralympique a commencé en 2017, bien avant ses apparitions à la télévision. Il a été grièvement blessé lors d’un saut en parachute de 10 000 pieds, qui s’est mal passé. Il s’est écrasé au sol et ses blessures ont fini par entraîner l’amputation de ses deux pieds.
« Pour commencer, je devais savoir si je pourrais marcher de nouveau », explique-t-il. « J’avais vu des athlètes avant moi prouver que c’était possible. Lorsque j’ai fait du snowboard après ma guérison, je me suis dit : “D’accord, je peux le faire”. »
Non seulement le parasnowboard était possible, mais aussi le parasurf — il a participé à des championnats mondiaux dans ce sport — et, bien sûr, le parachutisme, qu’il a repris avec beaucoup d’enthousiasme.
Pour Turner, les techniques de ces trois sports sont interreliées. Par exemple, avant la finale qui lui a valu la médaille d’or à Beijing 2022, il a abordé la course comme un saut en parachute. L’entraîneur-chef de l’équipe canadienne de parasnowboard, Greg Picard, est également un amateur de ce sport.
« Mon entraîneur et moi avions planifié cette course comme un saut », se rappelle Turner. « Nous avons parlé de type d’aéronef, de direction du vent, de séparation à la sortie, de choses que seuls les parachutistes comprennent. Lorsque la caméra s’est arrêtée sur moi, les gens ont cru que je dansais, mais j’étais tout simplement en train de pratiquer mes procédures d’urgence, comme je le fais toujours avant un saut. »
L’amour de Turner pour la vie et le sport est quelque chose de contagieux. Ses amis et ses coéquipiers le surnomme le « Fun Hound » (celui qui cherche à s’amuser) pour sa quête constante de joie.
Au mois de mai, Alberta Snowboard a organisé un camp de développement financé en partie par le Fonds de développement du sport paralympique du Comité paralympique canadien (FDSP), et Turner faisait partie des mentors.
« C’est vraiment super de voir des gens essayer le snowboard pour la première fois », a-t-il dit. « Je veux que plus de gens s’impliquent dans le parasnowboard, et maintenant nous les trouvons. Le sport m’a offert d’incroyables opportunités. Je ne pouvais pas demander de meilleurs soutiens. »
Même si sa vie a changé, son approche du snowboard est restée la même. Il est concentré, posé, reconnaissant et prêt pour Milan Cortina 2026.
« La période précédant les Jeux est beaucoup plus intense, si je compare à Beijing », ajoute-t-il. « Mais je souris. Car, si Beijing m’a appris quelque chose, c’est de profiter de chaque seconde… parce qu’on ne sait jamais où cette aventure nous mènera. »
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